Castorp a écrit:
D'où tu as vu que le doc était à charge ? Il y a un discours critique, mais le regard reste bienveillant.
Envers les étudiants. Je serais moins catégorique quant à leurs enseignants. Et à cause de ce que je relevais précédemment, l'absence de contexte a également perturbé ma perception de ces jeunes gens, dont je n'arrivais pas à définir leurs compétences. J'ai plusieurs fois eu des doutes sur le fait qu'ils aient suivi une quelconque formation de journaliste, ce qui me laissait l'impression qu'ils étaient avant tout attirés par un boulot qui leur apporterait une certaine notoriété. Mais oui ils sont tout de même filmés avec bienveillance, on les sent hésitant, perdus, bosseurs à répéter à l'envi leur même brève, les réalisateurs réussissent à nous les rendre attachant.
Pour le reste, Baptiste parlait de déontologie, mais finalement ça n'est jamais abordé avant la table ronde post attentat du Bataclan. Avant, au lieu de formation on a plutôt droit à du formatage, où la nature de l'information qui est donnée est moins importante que l’intonation sur laquelle elle est prononcée (pour retenir l'auditeur/client) et que cette information soit délivrée dans le temps imparti (ce qui la réduit à un statut marchand pas très éloigné d'une quelconque publicité). C'est pour ça que je dis que le film est à charge, parce qu'on ressent cette volonté de formater ces étudiants dès le départ, que le message que veulent faire passer Meunier/Magnier est que la compétition entre les chaines d'infos en continue et les radios a totalement perverti ce pan de l'information, qui se réduit à des batailles marketing (cette horrible anecdote sur le JT de TF1 qui use de la caméra subjective pour que ses spectateurs soient dans la peau d'un mec qui se jette d'une fenêtre) et d'audience, impression renforcé par les choix du montage (débuter par la longue phase de formatage pour basculer sur la prise de conscience post-attentat). Le film est à charge sur l'état actuel de l'information télévisuelle et radiophonique, mais se clôt sur l'espoir que cela pourrait peut-être évolué positivement (ce dont je doute).