Forum de FilmDeCulte

Décédé la semaine passée. A vrai dire je n'en connais pas grand chose, sauf que Manchette aimait beaucoup
Exterieur, Nuit. Le scénario et le casting ne sont pourtant a priori pas très "manchettiens", mais quand on connait son point de vue, sévère mais sûr, sur le cinéma français de cette époque, cela risque d'être un bon film.

Ça m’a fait penser que j’adore les films de Georges Bressens.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Le mec avait un contrôle sur son zgeg sans précédent. Il pouvait se provoquer une éjac bras levés.

Salut Jacquo.

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Super. Sinon il était aussi franco-iranien, je crois.

Je n'étais pas au courant. J'aime beaucoup Extérieur Nuit mais j'en parlerais évidemment moins bien que Manchette, d'autant que le souvenir date. En voyant Un Monde meilleur ou Les Apprentis de Salvadori assez récemment, j'ai pensé que le film touchait un sentiment similaire, avec un lyrisme plus authentique et plus exacerbé. Cela tient notamment au rôle de Christine Boisson, plus intéressant que les normaliennes prisées par Desplechin. Lanvin reprendra son rôle de sdf saxophoniste dans Marche à l'ombre. J'aimerais voir son premier film avec Lonsdale dont Manchette dit aussi du bien en passant. Ils se fréquentaient et Bral lui rendra l'amitié en adaptant un Tarpon, dont je n'ai pas beaucoup de souvenirs. J'ai aussi vu son dernier sur la difficulté de l'émancipation d'une jeune femme dans une famille musulmane, le traitement est assez lourdingue mais le film a le mérite d'aborder sans vulgarité un sujet un peu passé sous silence et qui lui tenait sans doute à coeur, à cause de ces origines que tu mentionnes.

Abusé que sa mort n'ait pour l'instant fait l'objet de notices que dans la presse régionale.

Un peu déçu par "Extérieur, nuit".
Le film a eu une grosse influence ("Un Monde sans pitité" est une reprise embourgeoisée de ce film où la référence à l'ENS remplace le passé soixante-huitard, cela a un côté Chaînon Manquant entre Eustache et Desplechin), il y a une idée intéressante dans le personnage de Christine Boisson (féminisme radical mais aussi en résistance contre l'idéologie, d'où le vol, et le silence), mais cela a vieilli et le dépouillement (ne rien dire de leur passé hors mai 68) passe pour le comble de l'artifice littéraire. Le personnage de Boisson est aussi irréel : un programme qui s'exécute. C'est aussi une sorte de Maman et la Putain II où le personnage de Jean-Pierre Léaud serait divisé entre Gérard Lanvin et André Dussolier, qui sont de tous les plans, et faut être un fan hardcore de Gérard Lanvin, aussi crédible en saxophoniste existentiel que moi en alpiniste dans Premier de Cordée ou pompier-plongeur dans Deepwater (quand celui-ci répète trois fois de suite tu peux pas comprendre lors du climax on songe inévitablement aux Inconnus et ça fait mal, d'autant qu'un pot de fleur joue aussi un rôle dans une scène cle)
De plus, toutes les scènes sont réhaussées par une musique post-musette, pata-tango jouée à fond en permanence, pour bien faire piger que s'il ne se dit pas grand-chose, tout n'en est pas moins signifiant.

Finalement la complexité narrative de Rivette dans le Pont du Nord permet à un film placé dans un univers (très) proche de mieux résister au temps, et de rester plus fidèle au réel et à son époque.
Le personnage de Bulle Ogier, qui n'arrête pas de parler, a une stratégie relationnelle totalement inverse de celui de Christine Boisson, mais ils se rejoignent moralement.