Baptiste a écrit:
Je vois pas le rapport.
Les versions de Mahler par Uri Caine sont principalement un arrangement des partitions Mahleriennes par le prisme des musiques juives du début du XXème siècle et de ses descendantes tirées du troisième mouvement de la première symphonie - Mahler travaillait déjà la contradiction de la double parodie, le Frère Jacques en marche funèbre et la ritournelle de mariage juif, Uri Caine ne faisant que ramener l'ensemble de la musique de la Mahler à la seconde.
La musique de Schnittke est, entre autres choses, une relecture de la symphonie allemande dont l'apogée est le dramatisme Mahlerien récupéré dans le cadre de la musique soviétique par Chostakovitch, et à la fois porté à son degré absolu jusqu'au grotesque comme symphonie-monde et architecture dramatique globalisante, et parasité, contre ses principes structurels de rigueur et de cohésion, par l'intégration de l'impureté de ce qui lui est étranger, en priorité les musiques populaires et les musiques antérieures à la tradition symphonique. L'origine de cette pratique se trouve chez Gustav Mahler et chez Charles Ives.
Chez Kagel, il y a également une reprise de la tradition allemande, du lied en particulier, avec la même ambiguïté autour de la parodie, mais avec surtout un jeu sur les représentations associées et leur théâtralisation (révéler par sa mise en scène la machine derrière les œuvres). Dans
Kantrimusik, c'est la "musique de campagne", le figuralisme nostalgique des compositeurs et les clichés romantiques (le chant des oiseaux, les cloches de vache, les scènes d'orage) que l'on retrouve de Beethoven à Mahler et après, mais aussi la Country music et d'autres formes de rapport à la représentation de la nature.
Et en surface, dans l'arrangement, ca ressemble un peu à la musique d'Uri Caine.
Enfin c'était juste pour montrer deux compositeurs qui à partir d'un matériau similaire et dans une même perspective parodique sont allés beaucoup plus loin que l'anecdotisme d'Uri Caine.