Forum de FilmDeCulte

Hier soir, en plein concerto de Bartok, le finaliste du Reine Elisabeth pète une corde... La vitesse de réaction est très pro. Il ne devrait pas perdre de points aux yeux du jury..

http://www.rtbf.be/video/detail_queen-elisabeth-final-tobias-feldmann-25-may-2015-20h-corde-cassee?id=2018611&utm_campaign=engagor&utm_content=engagor_MzgxOTczMg%3D%3D&utm_medium=social&utm_source=facebook

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Boulez est mort hier. Je n'ai jamais vraiment écouté ses compositions à part distraitement sur France Musique.

J'ai le poème de l'extase de Scriabin dirigé par lui que j'écoute souvent.


Découverte du Ring grâce à lui et Chéreau (même si avec un son pas terrible)

L'autre face du dimanche confiné. L’œuvre date de 1969. Il fusionne Bartok, Prokofiev et Mahler là où l'époque confrontait plutôt les courants, mais c'est magnifique.



Découvert justement l'an passé que Georges Rabol, le pianiste qui rythmait plusieurs émissions de France Inter dans les années 80 (Pierre Desproges fait une allusion à son métissage dans le Tribunal des Flagrants Délires où Le Pen est invité, rétrospectivement plutôt malheureuse) était un très bon pianiste, qui a beaucoup joué Gottschalk, dans le but de le faire connaître. Il a aussi fait aussi un disque de reprise d'Astor Piazzolla où on trouve une très belle composition de sa part :

Magnifique transposition d'une fugue de Bach par Tedi Papavrami

Générique de début du Syndrome Asthénique de Kira Muratova

Tiens donc, je me redisais que j'étais un peu curieux de voir ce film ces derniers jours.

Heu beu, disons que le continuerai quand je suis plus en forme. C'est un peu un mix entre Zulawski et les premiers Haneke, même si beau sens du cadre et beaux dialogues littéraire qui vont trop vite. Forte influence morale des derniers Tarkovski aussi, mais avec un pathos plus marqué, le film repose entièrement sur l'interpellation morale du spectateur, finalement cela le rattache encore à une forme de cinéma officiel malgré le contexte de déclin et d'insécurité qu'il montre.

Fascinante chaîne Youtube d'un critique incroyablement érudit qui donne tout avec des vidéos tous les jours depuis des années. Je suis tombé récemment dessus et si au départ j'étais sceptique (les vidéos sont pas du tout fignolées, le mec est face caméra sans aucun habillage et même au sens littéral il a tout le temps des T-shirts moches de son site, et il a un oeil à demi-fermé qui est pas hyper ragoûtant), le mec est juste passionnant et passionné. Il me donne envie d'écouter plein de trucs et notamment plein d'interprétations différentes d'oeuvres que je connais.

https://www.youtube.com/@DavesClassicalGuide

L'amour fait naître la jalousie, mais la jalousie fait mourir l'amour.

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https://ohmondieu.ovh/tournage-dune-scene-dadieu-dans-une-gare/

Plusieurs années de creux en termes de découvertes, même si ça et là des pépites m'ont enthousiasmées comme le concerto pour piano n°2 de Prokofiev, mais je n'ai pas réussi à faire fructifier ça. Le temps me paraissait loin où je creusais un compositeur après l'autre en m'émerveillant quasiment toujours - et en pestant que la société ne mettent pas ces oeuvres plus en avant.

Et là, j'arrive enfin à percer la carapace Chostakovitch. J'avais tenté la symphonie 4 y a plusieurs mois et franchement c'était dur, moi qui pourtant vénère Mahler, la 4e de Chosta me déroutait trop. Il faut dire que je l'écoutais en streaming dans la rue ou le métro, et c'est en allant la voir en concert récemment que quelque chose s'est enfin ouvert dans mon esprit.

Là-dessus, je me renseigne sur le corpus des symphonies, c'est le genre qui me passionne le plus et qui est sans doute l'un des plus importants de l'histoire de la musique, et je vois que Chostakovitch a composé 15 symphonies toutes célébrées pour leur singularité. La 5 en particulier est décrite comme plus accessible qu'une 4e que le compositeur lui-même a remisées 26 ans par peur du courroux stalinien.

C'est donc par la 5e que la méga-claque me vient. 45 minutes de pure merveille, il y a les dissonnances et les ruptures de la 4e mais concentrées dans des cellules de temps plus restreintes, et le lyrisme y est globalement plus échevelé, en témoigne le premier mouvement qui donne la part belle aux cordes. Le 3e mouvement... est l'une des plus belles choses que j'ai jamais entendues, d'une tristesse sans fond contenue dans des subtils tapis de cordes. Le dernier mouvement est génial dans sa manière de simuler le triomphe du pouvoir soviétique alors que perce une profonde angoisse existentielle via les notes aigues tenues au pupitre de violons. Juste incroyable.

https://www.youtube.com/watch?v=cg0M4LzEITQ
(bon bien sûr vous vous doutez que ça demande un peu plus qu'une seule écoute pour vraiment accrocher)


Ce qui est génial en musique, c'est notamment ce sentiment d'enfin être admis dans le palais d'un compositeur, d'avoir "cassé le code". Et donc en réécoutant la 4e forcément ça a fait bingo, plus longue et plus heurtée, elle n'en demeure pas moins jouissive à de nombreux moments et je commence à percevoir la structure d'ensemble.

https://www.youtube.com/watch?v=Pr2H3LdeXXM

Du coup ça va être l'orgie de symphonies de Chosta dans les prochaines semaines

Merci pour la découverte, je vais écouter ça.

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

ah oui ça c'était y a trèèès longtemps quand je ne jurais que par les concertos qui, pour être honnêtes, sont ce que je recommenderais à un débutant en classique.

Les symphonies soviétiques c'est tout un monde à découvrir, souvent au moins aussi bien que Chosta (pas le compositeur le plus régulier du monde):
Popov, Miaskovsky, Tishchenko, Schnittke, Denisov, Ustvolskaya, Slonimsky, Weinberg, Eshpai, Schedrin, et plein d'autres..

D'accord, pourquoi pas, même si j'avoue que j'ai un petit réflexe de découvrir d'abord les compositeurs les plus connus, que je suis loin de maîtriser déjà (en Russie à part Tchaïko...), mais c'est mon côté très mainstream

Chostakovitch, j'ai lu récemment Réelles Présences de George Steiner qui recommandait de l'aborder plutôt par les quators, et j'ai écouté le 8 qui est en effet marquant, sous influence des derniers quators de Beethoven mais intégrant l'expérience morale du fascime et du totalitarisme (et historiquement complètement isolé dans son époque, 1960).
https://www.youtube.com/watch?v=-0nKJoZY64A


Je n'ai pas trop aimé le livre de Steiner, assez réactionnaire et parfois arbitraire (même si entretemps on a fait bien pire, et que l'évolution des médias et technologies lui donnent plutôt raison - par ailleurs il faut reconnaître que son absence de moralisme est politiquement plutôt bienvenue venant d'un conservateur). Ce qu'il écrit de manière marginale sur la musique (valorisation de Busoni face au sentimentalisme de Chopin
https://www.youtube.com/watch?v=ux90rTVye60
, mention de Roger Sessions, autre compositeur antimoderniste de symphonies qui a lair itnéressant) en est la partie la plus intéressante (avec les indications inspirées de Levinas qui font du respect de la transcendance de l'altérite une forme de repli et de compensation face la crise du religieux, trop brêves mais sincères, dépassant la simple idéologie anti-modernes), son livre de jeunesse sur Tolstoï ou Dostoiesvki était plus riche et structuré.