Forum de FilmDeCulte

Cette conférence n'a pas réveillé grand-chose : le débat existe sous des formes différentes depuis l'"invention" de l'atonalité, et s'est stabilisé en France sous la forme atonaux vs. néo-tonaux dans les années 90, et n'a pas beaucoup bougé depuis parce que, globalement, en France, on aime bien enculer les mouches.
Ailleurs, les choses sont beaucoup plus simples et claires, alors que la création française, embourbée dans ses systèmes de pensées et ses polémiques à deux centimes, qui se prétend pourtant toujours à l'avant-garde, est en fait ringarde et dépassée - et j'ai longuement expliqué pourquoi ailleurs.

Sur la conférence en elle-même, elle est effectivement sans grand intérêt :
- les raisons musicales, sociologiques et politiques derrière le fait que la musique contemporaine n'intéresse personne sont connues et accessibles à quiconque ayant quelques connaissances musicales se penche avec un peu d'honnêteté intellectuelle sur la question
- Le sujet est largement discuté et réfléchi par les compositeurs eux-mêmes (dès Schönberg), et le problème conscient, en dehors de quelques cercles franco-français fermés
- les assises théoriques derrière la conférence sont tellement bidons qu'un non-musicien comme Tom entend bien qu'elles sont bidons
- Jérôme Ducros fait semblant de croire que toutes les musiques atonales sont les mêmes, alors qu'il s'attaque à un type particulier de musique atonale (la musique sérielle et post-sérielle) qui n'est quasiment plus pratiqué, ne représente pas l'ensemble de la musique atonale, et était critiqué de manière bien plus subtile dès les années 50, en particulier par les deux grands de la musique "non-tonales" que sont Xenakis et Messiaen.
- et d'autres choses encore

Bref, ce débat franco-français est le relicat d'un pays qui musicalement n'est plus que l'ombre de lui-même, dont les prétentions des compositeurs (dans les deux "clans") dépassent le talent, et gangrené par des systèmes institutionnels absurdes - débat qui serait réglé depuis longtemps si on faisait un peu plus de musique et un peu moins de "politique culturelle" et de littérature sur la musique.

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Nothing and no one can save you! Abandon hope now! Here's what you can do :
1. Admit you are a semi-evolved ape-thing mercifully ignorant of the sanity-blasting truths of the greater cosmos.
2. Die.
3. Rot.

Oui enfin là on est tous d'accord, de mettre directement à portée des oreilles du public la musique, qui sait se défendre elle-même. Mais à mettre en oeuvre ensuite... Je le sais, j'invite régulièrement des potes à profiter d'une place à 9 euros à Pleyel grâce à mon abonnement, et c'est chaque fois niet au moment de la demande (alors que dans le ciel des idées, trois mois avant, tous disent "pourquoi pas ouais"). Et là, je parle juste de la musique classique tonale, donc t'imagines pour l'atonale... A côté de ça, les gens vont voir des rétros Braque, Chagall, Dali... La France est pas un pays de musique...?

Sinon content d'avoir eu ton avis sur la vidéo, j'avais eu un retour assez énervé d'un cousin pianiste en musique contemporaine aussi (il avait carrément dit que le discours déployé flirtait avec Le Pen )

C'est plus complexe que ça. Ce que je voulais dire, c'est que l'organisation politique, intellectuelle, conceptuelle du milieu fait que tout est maintenu dans l’inaccessible, et pire encore dans l'inintéressant.
La majorité de ce qui est produit en France (et ailleurs) ne mérite effectivement pas que quiconque se penche dessus, mais, et c'est là que c'est grave, ce n'est pas par manque de talent des compositeurs.


La France n'est pas un pays de musique, ça c'est une certitude.
Concernant les expositions, la peinture n'a simplement pas le même statut dans l'image de la culture : l'individu moderne et cultivé va au musée. Mais il écoute Daft Punk ou Sufjan Stevens, pas Mozart et Scriabine (sauf si c'est un vieux chnok). On peut se réserver une après-midi pour aller se cultiver au musée, alors que la musique est quelque chose qui accompagne le quotidien. Mais la musique, c'est la musique populaire marchande. La musique savante, c'est un truc bizarre et ennuyeux qui n'intéresse que quelques vieux chnoks. Tout ça, ce n'est qu'une question de représentations mentales.
Les journalistes et les élites incultes et stupides, ainsi que les politiques culturelles, sont en grande partie responsable de cet état de fait.


Et tu leur demandes pourquoi ?


Ah mais moi ca ne m'énerve pas du tout. Dans l'état actuel des choses, il est normal que des gens comme ça apparaissent, mais ce que les "pro-musique contemporaine" (dont j'ai trouvé les réactions outrées le plus souvent risibles) ne semblent pas voir, c'est que c'est eux-mêmes qui créent la situation qui fait que ces gens apparaissent.
Ce qui arrange très bien le milieu de la musique contemporaine : ils peuvent s'en offusquer, se draper dans leur dignité intellectuelle, et tout peut alors continuer comme avant. Chacun à sa place, circulez il y a rien à voir.

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John Tavener est mort, autrement. (je sais que Tom aime bien)

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Oh bah merde, oui, je connaissais pas grand chose mais ça fait partie du petit carré de compositeurs "classiques" actuels avec lesquels j'ai pas/peu de difficultés. (parce que c'est de la pop orchestrale, sans doute, mais bon )

Il avait un petit côté légende vivante, ce type.

Pas trop, non.

Il est probablement mort d'une conséquence de sa "maladie zarb", oui.

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Je parle d'imagerie pour le grand public hein. Pour le reste, j'imagine bien que c'est pas la panacée de la musique contemporaine...

Sinon en baladant là, je me rend compte que y a beaucoup de choses que j'aime pas trop en fait

Oh shit...

Disparition de Claudio Abbado
http://www.francemusique.fr/actu-musica ... ique-17641

Petite pensée. Son interprétation de Pélléas et Melissande est celle que je préfère.

Ah fuuuck...

Un grand qui s'en va! Un nom que je connais de puis mon enfance, puisque j'avais un livre (pour enfants) de lui qui s'intitulait "Je serai chef d'orchestre", qui me faisait rêver...

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Avec José Van Dam!

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Grand parmi les grands.

Waow. Merci Baptiste.

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Je suis pas très fan de ses Mahler et de ce qu'il était devenu ses dernières années pour les mélomanes, mais ca reste une sacrée perte. J'aurais au moins eu la chance de le voir à Berlin diriger le Philharmonique.

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Chançard..

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