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 Sujet du message: Re: Festival de Cannes 2015
MessagePosté: 25 Mai 2015, 11:43 
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Allez un petit topo sur ce que j'ai vu dans l'ordre de préférence :
Le fils de Saul : plongée extrêmement impressionnante dans l'univers de Sonderkommando dans les camps de la mort. La mise en scène dont le concept est de ne jamais quitter le personnage principal est d'une puissance rare donnant à l'ensemble l'impression d'un plan-séquence (le film est d'ailleurs en temps réel) ultra tendu à l'hors-champ apocalyptique et indéfinissable. C'est très, très fort, puissamment viscéral et sensitif. Du cinéma qui remue au plus profond. Grand film. 5/6

Chronic : je me sens bien seul sur celui-là. Il faut dire que le film m'a vraiment cueilli par surprise. Je trouve son prix du scénario justifié car il contient finalement une seule idée mais tellement belle que ça m'a bouleversé. Au final là où beaucoup voient de la complaisance, je vois de la compassion et la volonté de montrer le corps dans toute son éphémérité. Tim Roth est magnifique. Comme tout le monde je suis beaucoup plus dubitatif sur la toute fin mais ça n'a pas suffit à me gâcher la séance. 5/6

The Hereafter : film suédois vu à la Quinzaine. Un jeune homme revient chez lui après un séjour en maison de correction. Un truc qui rappelle La Chasse de Vinterberg dans la réaction sociale face à un être qui a fauté (ou pas). Là c'est beaucoup plus ambigü et trouble et la mise en scène très carrée et froide finit par montrer les fissures de chacun. Très fort et très beau. Ça aurait été une très belle caméra d'or. 5/6

Dheepan : j'ai jamais adoré le cinéma de Jacques Audiard donc je n'attendais pas ce film là avec une excitation particulière. Toujours est-il que le film est parvenu en deux mouvements à m'émouvoir et à m'impressionner. J'aime beaucoup cette manière de dépeindre le quotidien de cette famille Tamoul qui tente de survivre et de s'intégrer, c'est très beau. J'aime moins tout le reste, cette représentation d'une banlieue qui j'ai l'impression n'existe pas (zone de non-droit où tout est permis), cette fin évidemment dont tout le monde va parler mais malgré tout, le film reste en tête, impressionne par son côté presque radical. La palme c'est démesuré mais c'est un film qui aime profondément ses personnages, c'est très beau. 4.5/6

Les 1001 nuits. Vol.3, l'enchanté : je suis arrivé au festival tard donc pas vu les deux premiers (on m'avait dit qu'ils se voyaient très bien séparément). Beaucoup aimé en tout cas l'expérience de celui-ci. Film totalement libre, objet de cinéma foncièrement singulier, constamment poétique je me suis laissé prendre par le roulis du film, par cette réalité qui investit le conte et le conte qui investit la réalité. La deuxième partie documentaire est un poil longue peut-être mais c'est pas grave. C'est marrant le film m'a rappelé le cinéma de Dumont, j'ai repensé surtout à La vie de Jésus pour les pinssonneurs évidemment mais aussi à Hors-Satan pour ce mysticisme des campagnes. Curieux de voir les deux autres (même si le premier est paraît-il chiantissime). 4.5/6

El Abrazo de la serpiente : film de la Quinzaine sur des explorateurs en Amazonie, c'est totalement ma came avec ce mélange d'aventures et d’ethnographie. C'est très beau, dans un noir et blanc qui perd les personnages dans la touffeur de la jungle et le personnage de l'indigène est génial. On n'est pas chez Herzog et probablement le film ne marquera tant les esprits que ça, mais j'ai trouvé ça très beau et très fort, embrassant le mysticisme des chamanes (une scène de trip un peu moche par contre) et parlant finalement très bien de tout ce que les blancs ont détruit en colonisant à tout va. Très beau film, un peu longuet par contre. 4.5/6

Trois souvenirs de ma jeunesse : je connais mal Desplechin mais ce film confirme que ça ne me parle pas plus que ça. Je trouve ça constamment bien écrit, très juste dans l'interprétation, avec une certaine richesse enfouie mais en même temps je glisse dessus, ça n'émeut pas. Du mal à comprendre pourquoi les deux premiers souvenirs durent 10 minutes et le troisième 1h30. Du mal à comprendre la pertinence du moment en Russie (même si la scène est sans doute la meilleure du film). J'accroche pas trop à l'amourette adolescente, la fille est très irritante, limite insupportable. C'est bien réalisé mais j'en sors relativement indifférent. Une séance agréable mais j'ai du mal à voir ce que certains trouvent génial. 4/6

Masaan : film indien d'UCR qui même s'il est un peu trop écrit retrouve la juste alchimie de The Lunchbox entre balayage social de l'Inde moderne et romanesque. Bien sorti, le film peut être un très beau succès en salles tant il semble universel et les rebondissements (souvent un peu forcés) sont nombreux. Un très chouette film populaire, qui parvient avec une certaine justesse à passer de la tragédie, à la comédie romantique. 4/6

Mia Madre : très beau Moretti, un réalisateur que je n'apprécie pourtant pas trop généralement. Mais là son film sur la mort et la vieillesse m'a ému par son humilité, sa simplicité. J'aime énormément la manière de caractériser ses personnages, à l'image de son très beau personnage principal. J'ai un peu du mal à voir la connexion avec le côté tournage/John Turturro mais ça ne m'a pas dérangé, le film passe tout seul. C'est marrant parce que sur un thème assez similaire c'est l'anti-Sorrentino. 4/6

Carol : du mal à comprendre l'enthousiasme de certains tant ça m'a paru convenu et académique. Surtout je ne comprends pas pourquoi raconter une histoire d'amour avec tant de froideur, sans passion, sans élan du cœur. Le film se préoccupe plus de tout ce qu'il y a autour (problèmes juridiques de Carol) que de l'histoire d'amour elle-même. La musique de Carter Burwell démarre toujours au bon moment, tout est bien à sa place mais je m'ennuie poliment. Il y a un truc avec les vitres (Haynes filme souvent ses actrices à travers le prisme d'une vitre) mais ça ne fait pas une mise en scène. Grosse déception alors que j'aime beaucoup ce que j'ai vu de Todd Haynes (Safe, Loin du Paradis...). 3/6

Macbeth : c'est splendide visuellement. Le film travaille une espèce de brutalité crépusculaire totale et ça marche bien, on a souvent l'impression d'être chez John Millius. La musique et la photo sont splendides. Seulement on s'emmerde au bout de dix minutes. Parce que Kurzel semble ne pas avoir grand-chose à foutre de la pièce et filme très platement ce récit pourtant si cohérent avec son visuel (glissement vers la violence et la folie). Du coup on a le sentiment que le film est mal construit, foire totalement des moments clés (notamment le sort de Lady Macbeth, sacrifiée alors qu'elle est fondamentale). En tout cas Kurzel montre qu'il est capable, qu'il a un certain talent (même si le début fait très peur avec ces ralentis, accélérés et ce montage dégueulasse du combat). Les acteurs sont bien. Ça va totalement bider en salles. Pourquoi c'est en compétition ? 3/6

The Assassin : on va être honnête j'étais fatigué quand je l'ai vu donc ça a sans doute joué sur mon attention qui a décroché après environ 2mn30. Toujours est-il que j'ai exactement le même problème sur ce film que sur The Grandmaster (que je préfère assez largement). C'est souvent beau mais je m'y emmerde à 200%. Je ne comprends même pas de quoi ça parle, je ne vois que des marionnettes déclamant des dialogues empesés sur des histoires de vengeance, de provinces, d'intrigues. Ici les scènes d'intérieur sont composées comme des tableaux en plans fixes, très chargés niveau décors et costumes et ce sont surtout les scènes en extérieurs qui impriment la rétine. C'est dès lors très souvent sublime, la lumière est splendide et c'est la seule chose qui m'a sorti de ma torpeur. Un film à revoir peut-être mais je ne suis pas sûr d'en avoir l'envie. 2/6

Valley of love : on peut quand même se demander ce que ça fout en compet. Nicloux veut faire son Lynch et son Weir mais il se contente de faire du Nicloux. C'est lourd, les dialogues sont nuls et le mystère tant vanté du film finit par s'évaporer totalement. Heureusement la musique de Charles Ives vient donner un peu de corps à tout ça. Je comprends absolument pas cette volonté de nous rappeler en permanence Depardieu et Huppert derrière les personnages (ils s'appellent Gérard et Isabelle, sont acteurs...). Un film qui laisse dubitatif, dont on se demande vers quoi est dirigé son étrangeté. L'impression d'un ratage quand même, parfois pas loin du nanar. 2/6

Youth : confirmation que Sorrentino est un des cinéastes que je méprise le plus actuellement. Ce film est un ramassis de conneries sur la veillesse fonctionnant comme des micro leçons de vie asséné avec la finesse d'une pub pour l'assurance retraite. C'est souvent totalement affligeant (les personnages honteux de Paul Dano et surtout, l'ignominie Jane Fonda), les quelques tentatives de poésie sont d'un cheap et d'une vulgarité effarants (concerto de cloches de vache, Keitel qui revoit toutes ses actrices, scène ignoble...). Je déteste tout et tout le monde dans ce film. C'est vraiment du Fellini et du Antonioni (pour la vague étrangeté et les rapports humains désagrégés) passé à la moulinette de la vulgarité. Je trouve ça affreux de bout en bout. Ah si Sorrentino est toujours aussi bon pour choisir les chansons de ses films on peut lui reconnaître ça. 1/6

La quatrième voie : film indien d'UCR qui nous raconte la situation tendue du Penjab dans les années 80 entre militaires et miliciens. Le film a la bonne idée de métonymiser la guerre civile autour du sort d'un chien. C'est une belle idée mais j'ai comme l'impression que chaque scène dure trois fois trop longtemps et qu'on ne parvient pas à vraiment à élever le débat. Je me suis endormi et j'ai raté les dix dernières minutes mais ça reste un film bien trop mou, bien trop timoré pour vraiment marquer le spectateur. 1/6

Peace to us in our dreams : j'avais vu quelques films de Sharunas Bartas (dont le très bon Korridorus) et je ne m'attendais pas à un pensum aussi insupportable. Une famille plutôt aisée se rend en vacances à la campagne et...rien. On enchaîne des discussions interminables à base de dialogues ridicules ("tu ressembles à ma grand-mère et en même temps pas du tout"). Tous les personnages sont des dépressifs chroniques qui parlent au ralenti. Bref, si vous vouliez voir la caricature du film intello/chiant je crois que c'était celui-là. Il y a un vague truc sur la violence qui surnage mais c'est très loin derrière le mur d'ennui qu'a suscité le film chez moi.1/6

Love : Gaspar Noé rate tellement son sujet que c'est difficile de penser qu'il est sincère quand il dit qu'il a voulu faire un film où le sexe et l'amour ne feraient qu'un. Comment peut on voir de l'amour dans des relations sexuelles d'une froideur et d'une laideur absolues ? Comme ce premier plan où un homme et une femme se masturbent mutuellement sans se regarder, sans s’embrasser, chacun dans son plaisir personnel menant à une éjaculation froide et stérile, sans âme. Rarement vu film prétendant parler d'amour en contenir si peu. La faute en premier lieu au personnage principal, rapidement catégorisé comme homophobe et xénophobe c'est un connard détestable qui n'a rien pour lui et qui ne suscite jamais l'empathie. L'histoire d'amour principal n'a donc aucun relief, on n'y croit pas une seconde. Pas aidé il faut le dire par une écriture catastrophique et des dialogues que mon neveu de 12 ans n'aurait pas osé écrire.
Alors quand en plus Gaspar Noé, bouffé de prétention ne cesse de se rappeler à notre bon souvenir (décors d'Enter the Void, VHS de Seule contre Tous, personnage qui s'appelle Gaspar [sans D], personnage qui s'appelle Noé, lui qui joue dans son film...) ça devient rapidement détestable. Surtout que la deuxième partie qui part dans une espèce de labyrinthe mental se fait absolument interminable. Un film pour moi totalement insupportable dans ce qu'il dit et ce qu'il est. Il y a un vague truc visuel, inspiré de la photographie (Nan Goldin est remerciée au générique notamment), bien aidé par la photo de Debie mais à quoi bon ? Chaque film de Gaspar Noé est moins bon que le précédent, j'ai bien peur d'avoir perdu totalement espoir en lui.
Tant pis, on vit très bien sans ses conneries. 0/6

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 Sujet du message: Re: Festival de Cannes 2015
MessagePosté: 25 Mai 2015, 11:54 
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Art Core a écrit:
Ah si Sorrentino est toujours aussi bon pour choisir les chansons de ses films on peut lui reconnaître ça.



et bien ce n'est pas lui qui les choisit. Lors de la conférence de presse, une question sur un morceau finlandais.... Incapable de répondre, il a dit: voyez avec Paolo, c'est lui qui choisit la musique dans mes films.

sinon on s'est bien raté, la magie cannoise.


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 Sujet du message: Re: Festival de Cannes 2015
MessagePosté: 25 Mai 2015, 11:56 
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lol je baisse ma note à 0 alors, l'imposture est totale !

Oui à Cannes je connais plein de gens mais je vois quasiment jamais personne, trop de speed tout le temps. C'est chiant d'ailleurs.

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 Sujet du message: Re: Festival de Cannes 2015
MessagePosté: 25 Mai 2015, 12:00 
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Sinon personne ne se demande comment le Noé arrive à se faire distribuer alors qu'il écopera probablement d'une interdiction aux moins de 18 ans? Je pensais que ça empêchait systématiquement d'obtenir un visa...


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 Sujet du message: Re: Festival de Cannes 2015
MessagePosté: 25 Mai 2015, 12:03 
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Il espère une interdiction au moins de 16... sinon Wild Bunch est malin, c'est direct pour la VoD ça


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 Sujet du message: Re: Festival de Cannes 2015
MessagePosté: 25 Mai 2015, 12:04 
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Karloff a écrit:
Il espère une interdiction au moins de 16... sinon Wild Bunch est malin, c'est direct pour la VoD ça


Il y a des scènes de masturbation, d'éjaculation et de pénétration, non? Ca passera pas.


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 Sujet du message: Re: Festival de Cannes 2015
MessagePosté: 25 Mai 2015, 12:05 
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Sinon quelle purge Macbeth... Je crois que j'ai encore préféré le Sorrentino.


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 Sujet du message: Re: Festival de Cannes 2015
MessagePosté: 25 Mai 2015, 12:19 
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Art Core a écrit:

Chronic : je me sens bien seul sur celui-là. Il faut dire que le film m'a vraiment cueilli par surprise. Je trouve son prix du scénario justifié car il contient finalement une seule idée mais tellement belle que ça m'a bouleversé. Au final là où beaucoup voient de la complaisance, je vois de la compassion et la volonté de montrer le corps dans toute son éphémérité. Tim Roth est magnifique. Comme tout le monde je suis beaucoup plus dubitatif sur la toute fin mais ça n'a pas suffit à me gâcher la séance. 5/6[/hide]


Tu as vu ses deux premiers films. Comment situerais celui-ci par rapport à eux?


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 Sujet du message: Re: Festival de Cannes 2015
MessagePosté: 25 Mai 2015, 12:22 
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 Sujet du message: Re: Festival de Cannes 2015
MessagePosté: 25 Mai 2015, 12:24 
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Ouais j'y ai pensé j'ai eu la flemme :oops: .

Abyssin a écrit:

Tu as vu ses deux premiers films. Comment situerais celui-ci par rapport à eux?


Je n'ai pas vu le premier mais vu Despuès de Lucia. C'est dans la droite lignée. Cette même manière de filmer la douleur frontalement sans détour, sans chichi. Cette même apparente froideur qui n'est là que pour mieux nous retourner le bide. Après c'est un film "petit", très ténu dans ce qu'il raconte mais je trouve ça réussi (jusqu'à la fin donc).

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 Sujet du message: Re: Festival de Cannes 2015
MessagePosté: 25 Mai 2015, 12:27 
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La suite de mon bilan cannois en quelques lignes (première partie ici featuring NI LE CIEL NI LA TERRE, MARYLAND, MON ROI et GREEN ROOM):

INSIDE OUT
Une merveille absolue. Tout ou presque est réussi dans ce film. J'adore en plus le côté méta, où les émotions finement dosées du film (émotion, rire, excitation) s'entrechoquent dans ta tête comme si toi même tu avais les petits personnages à l'intérieur de toi.
J'ai quelques mini-bémols sur lesquels j'arrive pas trop à mettre le doigt (je pense par exemple au dernier plan ou au fait que je m'attache pas plus que ça à Riley) qui font que le film n'atteint pas le sommet absolu, mais ça reste le 2eme ou 3eme meilleur Pixar, facile.

LES COWBOYS
L'autre film que j'ai le plus aimé à Cannes après le Pixar, et j'ai l'impression que personne ne l'a vu hormis Viggy (qui n'aime pas). Par le titre, le casting et la première photo, je m'attendais à une dramedy, et en fait je me suis retrouvé devant ce drame humain étonnamment ample (chronologiquement et géographiquement) qui convoque le meilleur d'Audiard en version plus posée, plus retenue. Ca merde un peu sur le dernier acte, mais y a plein de choses absolument excellentes. Damiens et Oldfield sont tous deux très bons.

MARGUERITE & JULIEN
Le film des mauvais choix. Ça tente des choses intéressantes (l'anachronisme, le décalage, etc...) mais rien ne marche vraiment et tu t'attaches pas du tout à l'histoire d'amour.

SICARIO
Pure leçon de mise en scène. Quel talent, ce Villeneuve... J'aime beaucoup la sécheresse du film, même si sur la fin ça s'avère un peu pauvre scénaristiquement. Mais y a deux-trois moments de bravoure qui cartonnent.

DHEEPAN
C'est du Audiard donc ça reste de super haute tenue, mais j'ai été moyennement convaincu. J'adore le casting et le jeu du couple principal, j'aime l'idée de l'histoire plus que l'histoire en elle-même, et je n'accroche pas au personnage ni au jeu de Vincent Rottiers. Le film promet une descente dans le film de vigilante qu'il ne satisfait pas et comme Art Core, j'ai l'impression d'un film qui se déroule en dehors du réel, dans un tout petit décor pas ouvert sur l'extérieur. Pourtant le début était brillant, avec ce contraste génial entre la vie de guerrier et la vie de vendeur d'oreilles de Mickey.

THE ASSASSIN
C'est beau, c'est joli, y a des moments un poil émouvant, mais je reste à distance et je ne comprend rien (même si, comme dit Karloff, tout est pourtant expliqué en long, en large, et en travers). Je préfère mille fois LES FLEURS DE SHANGHAÏ et MILLENNIUM MAMBO.

FATIMA
De Philippe Faucon j'avais adoré LA TRAHISON. Ici il nous fait du cinéma-vérité sans images, mais en mode figé. Ça change de l'approche tempétueuse à la Kechiche qu'on associe d'ordinaire à ce genre de film, mais pour moi ça ne fonctionne pas. Il y a des moments dans le film où c'est joué comme un court-métrage étudiant. Le parcours de Fatima est théoriquement touchant et sa fille interprétée par Zita Hanrot joue bien, mais c'est tout.

Bonus parisien: LA LOI DU MARCHE
Etonné par l'approche quasi conceptuelle, hyper radicale du film. Je m'attendais à un film à la Philippe Lioret. Incroyablement joué, prix d'interprétation mille fois mérité, c'est super fort par moments, vraiment bluffant. Mais la fin est un peu trop sèche et empêche le film de décoller dans mon imaginaire.

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 Sujet du message: Re: Festival de Cannes 2015
MessagePosté: 25 Mai 2015, 12:44 
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Qui-Gon Jinn a écrit:
INSIDE OUT
J'ai quelques mini-bémols sur lesquels j'arrive pas trop à mettre le doigt (je pense par exemple au dernier plan
Citation:
LES COWBOYS
Ca merde un peu sur le dernier acte
Citation:
SICARIO
sur la fin ça s'avère un peu pauvre scénaristiquement
Citation:
DHEEPAN
Pourtant le début était brillant
Citation:
LA LOI DU MARCHE
Mais la fin est un peu trop sèche et empêche le film de décoller dans mon imaginaire.

Maybe YOU'RE the problem.

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 Sujet du message: Re: Festival de Cannes 2015
MessagePosté: 25 Mai 2015, 12:54 
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J'aime pas la dernière ligne de ton message.

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 Sujet du message: Re: Festival de Cannes 2015
MessagePosté: 25 Mai 2015, 12:56 
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Vous avez au moins intérêt à copier/coller vos messages dans les topics quand ils existeront, bande de merdes.

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 Sujet du message: Re: Festival de Cannes 2015
MessagePosté: 25 Mai 2015, 13:19 
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J'adore ces comptes-rendus cannois,
Qui-Gon Jinn a écrit:
Je préfère mille fois LES FLEURS DE SHANGHAÏ et MILLENNIUM MAMBO.

même si tu me fous les jetons.


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