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 Sujet du message: 8½ (Federico Fellini - 1963)
MessagePosté: 08 Juil 2014, 18:38 
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Sir Flashball
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Grosse hésitation avant de créer ce topic, tant le film m'a semblé énorme, rempli d'idées et de niveaux de lectures jusqu'à la boursouflure. Une vision unique ne me donne certainement pas les armes pour en faire une critique, puisque je tatonne encore pour savoir ce que Fellini cherche à nous raconter derrière sa réflexion sur le cinéma (qui m'a semblé au final assez secondaire comparée à d'autres aspects de l'intrigue).

Là, sur le coup, ça a été un gros gros kif intellectuel, mais je suis un peu resté sur ma faim en sensations pures. J'ai trouvé le film magistral, malin, d'une beauté plastique extraordinaire (les flashbascks d'enfance font partie des choses les plus belles que j'ai vu au cinéma, c'est somptueux à tous les niveaux), mais je ne suis jamais parvenu à réellement rentrer dedans. Il y a cette impression un peu désagréable de film trop cérébral, trop conscient de son ampleur, et qui oublie finalement de raconter une histoire avant de chercher à travailler sur la grammaire cinématographique.

Je m'arrête donc là pour le moment, puisque je dois avouer mon impuissance devant le fouillis incroyable que constitue ce truc.
Je vais essayer de le revoir très vite.

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"Je vois ce que tu veux dire, mais..."
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MessagePosté: 09 Juil 2014, 17:02 
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Sir Flashball
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Quelqu'un aurait des conseils de lecture sur Fellini et ce film en particulier ?

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MessagePosté: 09 Juil 2014, 18:27 
Un jour où j'avais eu beaucoup de mal avec l'analyse d'une scène d'un des films du cinéaste une amie m'avait conseillé de lire "Le livre de mes rêves". Ce bouquin est tout simplement génial et on comprend mieux la manière dont fonctionnait Fellini, ses références etc.


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MessagePosté: 09 Juil 2014, 20:00 
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Film qui m'a laissé le souvenir le plus incroyable, j'aimerais le revoir, mais comme ça c'est mon Fellini préféré.


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MessagePosté: 09 Juil 2014, 20:02 
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La vision est lointaine, mais comme Castorp ça m'avait laissé un peu froid, en tout cas beaucoup plus que d'autres films plus simples (E la nave va, Amarcord...). Surtout le souvenir de belles scènes de jeunesse.


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MessagePosté: 10 Juil 2014, 23:09 
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Citation:
puisque je tatonne encore pour savoir ce que Fellini cherche à nous raconter derrière sa réflexion sur le cinéma

Euh... il n'y a absolument aucune réflexion sur le cinéma dans ce film à proprement parler. Perso, je prends ce film comme une autobiographie. Fellini parle de lui : sa panne d’inspiration après La Dolce Vita, ses fantasmes, ses rêves, ses cauchemars, … Le film que Mastroianni essaie de concevoir apporte également des clés de lecture sur ce qu’il a voulu exposer. Il y aurait à peu près 36000 choses à dire sur la façon qu’il raccorde le film à ses digressions, sur ses digressions, sur son ambivalence entre le choix des femmes (il ne sait pas s’il doit retourner avec sa femme ou tout recommencer avec Claudia Cardinale), sur la critique de la religion sur la répression du désir, … Et puis à mon avis, mais bon ca n’engage que moi, Fellini est bien plus noir qu’il n’y parait (et pas seulement dans ce film). Il ne faut pas se laisser berner par les images d’harems de femmes. Il y a presque quelque chose de dépressif : on ouvre le film avec une scène où Mastroianni s’étouffe dans sa voiture sans possibilité d’échappatoire où tout le monde le regarde sans l’aider, vers la fin Mastroianni se tire une balle, il a envie de pendre le pseudo-intellectuel, il est épuisé par les producteurs/journalistes/actrices qui le harcellent sans arrêt … Et puis il y a un sentiment de lassitude qu’on retrouve tout le long du film.
Citation:
Il y a cette impression un peu désagréable de film trop cérébral, trop conscient de son ampleur, et qui oublie finalement de raconter une histoire avant de chercher à travailler sur la grammaire cinématographique.

Pas du tout d’accord.


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MessagePosté: 11 Juil 2014, 02:41 
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Il faudrait que je revoie le film, mais c'est celui qui m'a le plus interrogé chez Fellini. Je ne suis jamais complètement rentré dedans, avec cette narration distendue qui désamorce en permanence toute chaleur, qui entretient l'inconfort et le malaise. La fin magnifique vient tempérer ça mais je ne me souviens absolument pas de sa justification, si la transition avec ce qui précède est abrupte ou naturelle.


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MessagePosté: 11 Juil 2014, 08:25 
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Il fait partie de la deuxième époque de Fellini où on commence déjà à percevoir des choses potentiellement soûlantes. J'aime bien le film (comme presque tous les Fellini) mais c'est un peu long...Enfin à partir de là il n'y aura jamais un équilibre parfait (mais c'est peut être 8 1/2 qui s'en rapproche le plus ?)

La Dolce Vita c'est le top, un peu avant..
Je préfère quand même certains de ses films de la seconde pédiode (Amarcord, Satyricon, Roma, e la nave va...même Casanova) avec leurs défauts.


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MessagePosté: 12 Juil 2014, 09:04 
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Sir Flashball
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karenina a écrit:
Euh... il n'y a absolument aucune réflexion sur le cinéma dans ce film à proprement parler.


Toutes ces variations sur la grammaire cinématographique, sur la place des acteurs dans le champ (personnages/êtres humains), ce jeu sur la temporalité, etc. : il est évident pour moi que c'est un film très théorique, très froid malgré des pics incandescents.

karenina a écrit:
Et puis à mon avis, mais bon ca n’engage que moi, Fellini est bien plus noir qu’il n’y parait


Ca me paraît assez évident, ça.

Pour le reste, je ne suis pas vraiment en désaccord avec ce que tu écris. Mais j'ai la nette impression que le film va plus loin que ça.

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MessagePosté: 12 Juil 2014, 13:54 
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Ce n’est pas parce qu’il montre des acteurs, qu’il joue sur la temporalité, qu’il théorise nécessairement sur le cinéma. Fellini est un réalisateur donc oui il évoque le cinéma. Mais après je maintiens, que le film n’est pas une réflexion théorique, intellectuelle sur le cinéma. Il s’attache bien plus à l’artiste, à lui. D’ailleurs, à partir de 8 ½, Fellini va ensuite réaliser des films bien plus centrés sur lui-même presque egocentriques. Après je ne sais pas ce que tu entends par réflexion sur le cinéma, parce que c’est certain qu’il y a un hommage au ciné.
Citation:
Ca me paraît assez évident, ça.

Je disais ca parce que j’entends souvent des personnes qui considèrent La dolce vita ou 8 ½ comme des films légers, des tourbillonnements de la vie...

Je l’ai vu 3 fois, mais je suis sure que j’ai dû rater 4000 détails.


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MessagePosté: 16 Juil 2014, 14:00 
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Citation:
Je disais ca parce que j’entends souvent des personnes qui considèrent La dolce vita ou 8 ½ comme des films légers, des tourbillonnements de la vie...


Oui La Dolce Vita par exemple j'avais été soufflé par le désespoir véhiculé par ce qui apparaît comme un chef d'oeuvre officiel.


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MessagePosté: 03 Mar 2016, 15:15 
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Mickey Willis a écrit:
Film qui m'a laissé le souvenir le plus incroyable, j'aimerais le revoir, mais comme ça c'est mon Fellini préféré.

Moi comme ça je dirais même que c'est mon film préféré.

D'accord avec karenina pour dire que Fellini ne théorise aucunement dans ce film (pas plus que dans un autre). Fellini est de ces génies qui n'ont pas besoin d'intellectualiser leur propos pour qu'il le soit. Il projette ses obsessions et ses angoisses sur la toile, avec une esthétique on ne peut plus caractéristique. 8½ reste avant tout d'une poésie incroyable, et chercher à trop l'intellectualiser durant la projection et le meilleur moyen de se couper de cette beauté.


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