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MessagePosté: 30 Mai 2022, 20:44 
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Evelyn Wang est à bout : elle ne comprend plus sa famille, son travail et croule sous les impôts…

Et en fait, je ne vais pas copier/coller le reste du synopsis parce que je me dis qu'il doit bien y avoir quelques personnes qui me liront et qui n'ont jamais entendu parler du film ou qui n'en savent pas beaucoup plus que ce qu'ils peuvent déduire de l'excellente affiche ci-dessus, pour une fois assez représentative du film.

Et si vous voulez, vous pouvez vous arrêter là et ne même pas lire ce que je vais écrire (même si je vais vraiment prendre le soin de ne strictement rien spoiler hors balises. Si vous n'êtes pas déjà au courant de la hype autour du film, sachez que c'est tout simplement grandiose.

Dans l'appréciation générale de Doctor Strange and the Multiverse of Madness, nombreux sont ceux, moi inclus, à saluer l'inventivité du film mais même parmi les amateurs, il est à noter que cette appréciation se teintait tout de même d'un certain nivellement par le bas marvelien et qu'en ce qui concernait l'exploitation du concept de multivers, l'ouvrage demeurait encore relativement sage vis-à-vis de son potentiel foisonnant.
Bon bah, Everything Everywhere All At Once est le film que Doctor Strange aurait pu être. C'est le vrai multivers de la folie.

Et cette folie ne réside pas uniquement dans l'exploration frénétique au parfum d'exhaustivité que les auteurs font de leur postulat mais également dans les règles tout à fait improbables qu'ils s'inventent pour rendre leur œuvre encore plus originale. Les mots manquent pour décrire le niveau d'inventivité du film qui ne recule vraiment devant RIEN.
Je pense évidemment à la nécessité de commettre l'action la plus invraisemblable pour ouvrir un chemin vers l'univers alternatif le plus proche, qui commence avec la consommation d'un baume à lèvres et va jusqu'à cette incroyable combats contre des agents buttpluggés.
Même cette description ne fait pas honneur à la ressource des Daniels, il faut le voir pour croire l'idiosyncrasie sans pareille du film. A l'instar de Swiss Army Man, c'est la foi absolue de ses créateurs dans l'humour le plus potache caractérisant leur univers qui fait de ces consignes arbitraires non seulement des gags à pleurer de rire mais surtout une expérience unique.

En plus d'être une avalanche d'idées hilarantes débitées à un rythme presque éprouvant, le scénario est réellement une merveille narrative. Très vite, ce n'est plus seulement l'abattage de saynètes - tous ces différents aperçus d'univers parallèles, toutes ces scènes de combat comportant à chaque l'élément décalé qui va lui donner tout son sel
(le sac banane ou le nano-chien utilisés comme armes de wu xia pian)
- ou d'effets de style qui rend l'expérience vertigineuse mais l'écriture dans sa vue d'ensemble qui déroule en quasi-temps réel un récit d'une densité écrasante.
Quand je me suis rendu compte que tout le film se passait dans la continuité du rendez-vous aux impôts, dans ce même immeuble, j'étais sur le cul. Et le film tient le truc, même s'il s'aventure par moments dans des dimensions parallèles.


Travaillant les mêmes thèmes que leur précédent film, ce deuxième opus s'avère toutefois infiniment plus fort et touchant, parvenant sans en faire un gimmick à étendre les questions qui se posaient déjà entre deux hommes perdus dans une forêt à une cellule familiale, puis à leurs alter ego et finalement non seulement à un univers mais à un multivers tout entier. L'exercice fait preuve d'intelligence également dans l'emploi des acteurs et des codes, amenant une dimension méta mais sans le moindre sourire en coin facile. Il y a évidemment toute la carrière de Michelle Yeoh, parfaite dans un rôle en or à multi-facettes, qui résonne derrière son personnage mais, sans forcer le trait, le film propose même une déconstruction des velléités de destruction des antagonistes de ce type de récit, ramenant une fois de plus tout à l'intime et à l'introspection.
A l'instar de Hank dans Swiss Army Man, Joy est poussée au suicide par sa dépression émanant de sa solitude et de son incompréhension par ses proches.
Et une fois de plus, il est question de s'ouvrir aux autres pour ne pas laisser nos frustrations et nos différences nous tuer, de l'amour comme clé du salut, de l'optimisme à toute épreuve.

Non seulement Everything Everywhere All At Once est un trip d'une richesse et d'un ludisme comme j'en ai rarement vu, traversant allègrement les genres et les influences, des sœurs Wachowski à Wong Kar-wai, mais le film peut se targuer en outre de présenter une philosophie de vie à laquelle je souscris à 4600% et qui m'a donc parlé comme jamais et ému aux larmes.
En vrai, c'est super dur d'en parler parce que c'est le genre de film où je pourrais passer l'après-séance à énumérer une par une toutes les choses, toutes les scènes, toutes les blagues, toutes les idées que j'ai trouvé mortelles.
Le premier plan! L'aperçu sur les vidéos de surveillance! L'univers caillou! L'univers pinata! L'univers" dessins d'enfants"! Le "Everything Bagel"! Le motif du cercle/bagel! Les googly eyes (qui sont le même motif mais inversé)! Le googly troisième oeil! KE HUY QUAN DE RETOUR AU CINÉMA!

J'allais écrire "Il va être dur à détrôner cette année" mais ce serait un euphémisme. Ça va bien plus loin. Je crois que je ne m'étais pas autant retrouvé dans un film, dans un idéal de cinéma, depuis Inside Out en 2015. C'est exactement ce que je souhaite raconter. C'est le genre de film avec lequel je pourrais HARCELER des gens pour qu'ils le voient, tellement je le trouve brillant, tout en flippant qu'ils le rejettent, tant "ce film, c'est moi".


C'est dispo en téléchargement illégal mais sachez qu'un distributeur français l'a choppé même si les modalités de sortie ne sont pas encore claires (c'est un distributeur VOD mais j'ai eu vent d'une sorte de sortie événementielle limitée cet été).

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MessagePosté: 30 Mai 2022, 21:07 
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Bah moi je le trouve pas :oops:


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MessagePosté: 30 Mai 2022, 21:15 
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Je craignais le film faussement indé et original, une sorte de calcul labellisé A24 mixant Being Michelle Yeoh et le MCU suédé, mais on est finalement loin du compte tant le concept est vague. Je craignais le film souffrant d’un trop-plein d’énergie, gavant, mais son côté tous azimuts tourne en fait à vide, c’est creux, et 2h20 pour ça, fallait pas.

Je précise que je ne le sentais pas mais que je lui ai accordé le bénéfice du doute sur la base de sa réputation en le voyant au cinéma à Londres un jour de pluie après être allé au musée, sans regarder une seule fois mon téléphone, au cas où vous m’auriez cru chez Qui-Gon Jinn.


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MessagePosté: 30 Mai 2022, 22:34 
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Je note donc après le "sobriété" d'Abyssin un deuxième dictionnaire à offrir. #creux

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MessagePosté: 31 Mai 2022, 06:04 
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C’est parce qu’on n’a pas la même conception de "riche".


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MessagePosté: 31 Mai 2022, 10:32 
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D'une nullité abyssale : fausse bonne idée du scénario qui bascule rapidement dans le grand n'importe quoi et l'incohérence la plus totale, en revanche rigoureusement aucune idée de mise en scène, aucun rythme ou faux rythme malgré un montage hyper haché, joué avec les pieds par des acteur.rice.s totalement en roue libre (comme le scénario), absolument pas drôle, bourré de clichés (les Chinois qui font du kung fu, merveilleux en 2022, x2 en plus c'est un bon filon).


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MessagePosté: 31 Mai 2022, 10:46 
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Ayant été un peu douché par Swiss army man dont l'idée de départ m'a plu mais la réalisation, le rythme beaucoup moins ( j'ai trouvé long un film 1 h30 ) et, je commence à avoir peur pour ce film.

Encore une fois, je pense que mon avis se situera entre la dithyrambe de Filmfreak et le lynchage de Scienezma.

Par contre, vous le trouvez ou le film ? Je ne mets pas la main dessus.


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MessagePosté: 31 Mai 2022, 10:52 
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MessagePosté: 01 Juin 2022, 20:02 
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Film Freak a écrit:
Un site de cours d'eau torrentiel réservés aux beaux gosses rares.
lol

Je l'avais téléchargé et prévu de le mater incessamment sous peu, donc je me suis abstenu de lire ton avis. Mais vu qu'il sortirait finalement fin août je vais ptêt attendre encore un peu.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste
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MessagePosté: 01 Juin 2022, 20:04 
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Oui, 31 août au cinéma ! Ça tue!

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MessagePosté: 01 Juin 2022, 21:01 
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Pareil que QGJ je suis tenté d'attendre la sortie dalle du coup.

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CroqAnimement votre


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MessagePosté: 02 Juin 2022, 11:45 
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Le film sera diffusé lors de la cérémonie de clôture du festival du Champs-Élysées Film Festival le mardi 28 juin au Gaumont Champs-Élysées.

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MessagePosté: 02 Juin 2022, 15:12 
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2h20!! Mais why?? J'comprends pas comment on peut se motiver à écrire un scénario aussi répétitif et sans consistance sur 2h20. C'est le grand mystère de ce film. Probablement que les gadgets et les idées farfelues ont aidé les créateurs à bien se marrer. Ok. J'ai quand même pissé de rire à certains moments (la scène des 2 roches, wow), mais j'ai aussi pas mal regardé ma montre. À 1h30 de film, j'ai pensé qu'il achevait. En fait, il restait 50 minutes de film. L'enfer

J'pense que j'suis juste tanné de la mode des multivers prétexte à de la surenchère et des personnages fissurés en plusieurs morceaux

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MessagePosté: 02 Juin 2022, 15:13 
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Erik Vonk a écrit:
(la scène des 2 roches, wow)

La seule scène où j'ai ri.


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MessagePosté: 02 Juin 2022, 15:17 
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Déjà-vu a écrit:
Erik Vonk a écrit:
(la scène des 2 roches, wow)

La seule scène où j'ai ri.


Idem. La seule fois dans le film où une variation est proposé à notre cerveau pour le laisser respirer.

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