Diva, célèbre chat star des réseaux sociaux et Chichi, chien des rues, perdent leur maître respectif. Commence alors un voyage déjanté entre Montréal et New York avec d’un côté les humains qui ont perdu la trace de leurs animaux et de l’autre, les animaux livrés à eux-mêmes pour retrouver leurs maîtres…Pour situer, un film de Reem Kherici avec les voix de Inès Reg et Artus, moi je ne connais pas ces gens ou juste vaguement de nom.
En découvrant la bande-annonce qui vend du rêve, les habituels perfides avaient pincé le nez et j'avais bravement défié le consensus en déclarant que ça avait l'air d'un truc nul que je pourrais voir avec plaisir dans une salle pleine de gosses. Me trouvant en vacances par un après-midi pluvieux dans une zone hors vacances scolaires, le remplissage de la salle devait atteindre péniblement les 3%, autant dire que c'était un peu râpé pour l'ambiance surchauffée et la séance à peut-être cumulé une douzaine de rires tous spectateurs confondus - dont 3 ou 4 de moi.
Autant l'évacuer tout de suite, les défauts sont bien visible dès la bande-annonce, des cgi animaliers dégueu et pas aidés dans l'immersion par des voix où on entend davantage des stand-uppers vulgos que des doubleurs émérites, même si ça se calme par la suite et dans l'ensemble le film est moche avec sa photo pâle et les trois quarts du métrage se passant sur des routes bordées de neige sale dans la riante banlieue québecoise.
Et pourtant, on suit sans déplaisir un déroulé quand même habilement ficelé, le film qui s'ouvre non pas sur le cambriolage du rubis, mais déjà sur la fuite de Dubosc et l'affrontement avec le flic féroce à ses trousses, une introduction des personnages minimaliste et efficace mais qui réservera son double sens avec coup de de théâtre pour plus tard. Par la suite, les deux histoires parrallèles des couples que se font, les animaux et leurs maîtres tiennent chacune le tempo et arrivent à se faire touchantes. J'ai été un peu gêné par la situation un peu capillotracté des personnages forcés de faire alliance, le bail c'est que Dubosc se fait passer pour aveugle afin d'embarquer en priorité dans l'avion mais par la suite, alors que lui et Kherici se sont fait éjecter par la sécurité, il continuera ce mensonge face à elle alors qu'il n'y a plus réellement de raison. Plus bizarre encore, l'un des accessoires nécessaires à son mensonge, les lunettes noires, est rapidement évacué et je ne peux m'empêcher de penser qu'il y avait là une exigence contractuelle de Dubosc à ne pas passer plus de deux minutes du film sans montrer son regard bleu acier signature. Ce qui fait que pendant quasi tout le film, on verra Dubosc jouer l'aveugle sans grande conviction, on me dira que c'est justement un faux aveugle et le problème c'est que du coup, sans les lunettes noires on oublie même qu'il est supposé simuler. Bref, j'insiste un peu là-dessus mais c'est finalement mon seul problème avec l'intrigue qui permettra tout de même un joli rapprochement entre les deux et justifiera quelques gags pas mauvais.
Pour le reste, je trouve l'humour surtout réussi dans les gags les plus cartoons des scènes d'action, rapidement nul quand il joue le comique de situation avec des acteurs québecois.
C'est parti pour claquer le million d'entrées.
Ca vaut mieux que de skier sur de la soupe, sous la pluie et dans le brouillard /6