Jerzy Pericolosospore a écrit:
---> Tu t'relis toi-même, parfois, Freak?: parce que, question "naturel", t'es un grand spontané dans l'expression du "mépris": action/réaction, fieux. lol
Bah quand je lis du mépris, je réponds avec mépris. Tout. Simplement.
Citation:
---> C'est bien le problème soulevé par la non-argumentativité du jugement d'agrément, ou affect esthétique pur, Freak: de quel droit, au nom de quoi, on "discuterait" de quelque chose qui me parle, à moi? Etc.
Mais c'est incroyable ça, je n'interdis pas la discussion, je n'appelle à la censure, je ne te traite pas de connards pour tes idées, je vais même jusqu'à dire qu'elles sont fondées, que ton propos est argumenté, je dis juste que je ne saurai comment en discuter dans la mesure où PAS UNE SECONDE je ne ressens ce que tu écris quand je regarde ou que je repense à un film de Spielberg. C'est A CE POINT loin de moi ton point de vue. En discuter, j'en suis incapable.
Je sais ce que je pense du bonhomme et je sais ce que les autres en pensent. Ce que tu dis, c'est pas que c'est inintéressant, c'est que je l'ai déjà moultes fois entendu d'où mon "Zzzz" qui était tout autant une moquerie qu'un aveu d'échec de ma part.
Je sais que je ne saurai te faire voir les choses de mon point de vue donc je ne m'aventure pas dans la discussion.
Quand je suis davatange inspiré, je le fais...récemment par exemple j'ai passé un bon moment à essayer de faire comprendre mon point de vue sur La Graine et le mulet, en argumentant mon opinion, en citant des exemples, etc...après, je le fais pas systématiquement pour tout et oui, je l'avoue, je suis las. Fatigué par certaines discussions lancinantes sur ce forum et ailleurs...donc, en toute humilité, je passe la main.
Citation:
Au contraire, je peux accepter d'être "désenchanté" par une perception critique qui me révèle, parfois, que mon adhésion tant esthétique que morale, ou l'une ou l'autre, se fondait sur un système de valeurs implicites sur lequel j'étais cramponné, le nez sur la vitre, littéralement.
Permets-moi d'en douter.
Citation:
Ce n'est pas un risque si dramatique que de prendre un peu de distance. Voir si ça résiste, après, c'est aussi intéressant. Plutôt que de camper sur une résistance farouche à toute critique, qui censément s'adresserait à notre "ego".
Car c'est fou, n'est-ce pas, cette tendance qu'on a à identifier sa peau aux objets qu'on aime, c'est comme une prothèse de soi...
Plus facile à dire qu'à faire...le jour où je lirai quelqu'un changer de point de vue suite à une discussion sur ce forum, je paye ma tournée au prochain GRF.
Citation:
Y a aucun apparat quasi-extra-diégétique dans mon propos, et ne te focalise pas à outrance sur mes expressions, y a un contenu derrière, même si tu en doutes fortement, et j'ai essayé de l'articuler du mieux que j'ai pu.
Bon là je vais être malpoli mais tu commences à me faire chier avec ton "y a un contenu, tu en doutes nianiania", je l'ai lu, je l'ai vu, je ne l'ai même pas contesté.
J'en doute pas une seconde, ok? C'est clair?
Citation:
Ah, d'accord, ce qui m'indispose, c'est justement ce qui te touche, toi: nous revenons donc, en boucle, sur le dilemme circulaire du caractère indiscutable de ce qui "me" touche: une sorte d'espace sacré, inviolable, quoi, sous peine d'attenter au noumène de la personne elle-même...
Bah non, c'est juste que souvent ton expérience personnelle (dans ta vie, els films que t'as vu, etc) t'a conditionné d'une certaine manière et donc tel ou tel film, tel ou tel thème te touchera plus qu'un autre (un autre thème ou une autre personne).
C'est pas "sacré" ou "inviolable". C'
EST juste.
Citation:
Il faut parfois, là encore, se distancier de ce qui "nous" touche, pour examiner pourquoi ça nous touche tant. La question n'est pas, celle, "générale" et vide, de la "thématique récurrente axée autour du rôle du père", mais plutôt: quelle représentation idéologico-politique du père est implicitement exprimée dans ce type de récit?
Pour simplifier, je pourrais dire qu'elle est en accord avec mes ""valeurs""...? Avec MA vision du père?
Ca te va?
Citation:
ou encore: quid de ce surinvestissement d'une notion extrêmement historiquement et géographiquement déterminée, selon un certain ethno-centrisme pas si universel et partagrable que ça, selon laquelle la figure du "père", sa validation, constituent un modèle, ou paradigme, du collectif? Interroger, donc, simplement, la prégnance de ce modèle "oedipianiste". C'est autorisé: peut-être, et selon certains, est-ce une construction elle-même névrotique, pathogène, de l'image de la "famille"... Et la "famille" comme paradigme, itout... ça fait déjà quelques questions, qui débordent mon seul "affect" de concernement personnel.
Mais ça pour moi, c'est un autre débat. Ou pas.
Enfin disons que toi tu vois dans le cinéma de Spielberg et dans son choix d'explorer sans cesse ce thème, cette représentation, le symbole d'une inscription dans une pensée consensuelle et conformiste (or, déjà, là, on diffère, moi j'y vois surtout un auteur obsédé, comme tant d'autres, par une figure qu'il n'a de cesse de traiter au travers de ses oeuvres et un thème qui découle directement de son expérience personnelle qui se trouve être une expérience et un thème qui résonnent chez un bon nombre de spectateurs car, en effet, dans la société et la civilisation d'aujourd'hui, le rôle du père a une grande importance ; alors oui, on peut se demander "mais pourquoi ne cherche-t-il pas à se défaire de ce "cliché" -comme tu dis-?" mais toi tu y réponds qu'il s'agit d'un enfermement dans un contenu sentimental bien-pensant destiné au grand public forcément adepte de cette idée et de cette représentation du père...et bien ce n'est juste pas ma réponse) et tu utilises cet argument pour, en gros, dénigrer son cinéma (et donc, n'étant pas d'accord avec l'argument de base, je peux difficilement être d'accord avec ce à quoi il aboutit dans ton discours).
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Est-ce que le cinéma est bon uniquement quand je peux "m'identifier" à la représentation proposée? Question adjacente.
Réponse courte : non, pas nécessairement.
Après cela dépend de comment chacun aborde un film et je mentirai si je disais qu'un film qui présente un personnage/un thème/une valeur avec lequel je m'identifie me paraît moins bon qu'un film qui n'incarne aucunement ma vision des choses.
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Je partage le même sentiment de vanité là dessus: j'ai essayé de donner un point de vue "global", criticable, évidemment, débattable, et la perspective d'avoir à en discuter point par point me fatigue d'emblée (ce n'est pas de l'argumentation alors, mais une pratique sportive du coup pour coup destinée à remporter un match d'égo. M'en fous complètement, moi, de l'isssue du match.
Pareil.
Citation:
Ce qui m'intéressait, c'est de tenter une lecture, et d'entendre ce qui ne va pas pour toi dans cette lecture.
Là, c'est bon?
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Merci pour "les gens comme moi" (déjà les "généralisations" projectives: qui suis-je, au fond, et qu'en sais-tu, pour déjà me cataloguer?)
Il fallait juste lire "les gens qui pensent comme toi", autrement dit "les gens qui sont d'accord avec ta lecture".
Rien de (vraiment) méchant.