Forum de FilmDeCulte

Pour être tout à fait honnête, on peut considérer que ce texte contient de légers spoilers, il m'est difficile de bien en parler autrement, mais à vrai dire, quiconque a vu la bande-annonce et sait qu'il s'agit du dernier film sait comment ça se termine.


Il y a de ça maintenant neuf ans (putain), la réussite de Dragons se répandait en un bouche-à-oreille inarrêtable, chaque bouche toujours surprise de la qualité du film et chaque oreille rendue de plus en plus curieuse face à la réputation de ce dernier-né des studios Dreamworks Animation qui avaient jusqu'alors plutôt fait leur beurre sur un humour de références pop et de second degré un peu facile. Régulièrement, nombre de cinéphiles reprochaient à la firme l'absence d'émotion qui traversait les chefs-d'oeuvres de chez Pixar. La boîte avait connu des succès plus parlants au box-office mais la réception critique de Dragons révélait une appréciation autrement plus pérenne et profonde. Pour la première fois, DWA sortait de sa formule pour un grand film d'aventures plus mature et surtout plus émouvant. Quel était l'arme secrète de ce film à l'intrigue pourtant très classique? Le même que son illustre modèle E.T.

Il n'y a pas de doute, nul autre scène ne cristallise mieux la singularité et la force de cette saga que celle du premier contact physique entre le jeune héros et le dragon. Cette "amitié interdite", comme la nomme si pertinemment le morceau de John Powell qui accompagne la séquence, et qui pourtant se forge au gré d'un dessin abstrait tracé sur le sol et d'une danse improvisée autour donnant naissance à une entente muette qui aboutit en une main tendue, le visage détourné, comme si le regard était prohibé ou qu'il pouvait faire s'effondrer ce moment de poésie suspendu dans le temps, bâti sur une foi si fragile. Cet instant symbolise à lui seul la thématique principale qui incarne le film : l'empathie. C'est l'empathie qui retient la main de Hiccup et l'empêche de tuer le Furie Nocturne, c'est l'empathie qui fait se reconnaître le jeune paria maladroit et chétif dans la posture de la bête blessée et c'est l'empathie qui informe son parcours, de sa découverte de la réelle nature des créatures à leur apprivoisement et donc à une cohabitation qui s'illustre par la symbiose unissant les deux personnages : Toothless ne peut plus voler sans Hiccup, le premier viking qui refusa de tuer un dragon devenu le premier viking à en chevaucher un. Et cette empathie générait celle du spectateur, ému aux larmes par ce rapprochement improbable.

Poursuivant directement dans cette lignée, Dragons 2 opposait le camp de ceux qui exploitent les dragons dans une course à l'armement au camp de ceux qui croient à la vie en harmonie avec les dragons et craignent l'extinction. Le film se terminait sur l'espoir d'un nouveau monde, Toothless étant devenu le nouveau mâle alpha et Hiccup le nouveau chef de sa tribu. Hiccup le pacifiste. Hiccup l'empathique. Ce que Dragons 3 propose de plus intéressant, et donc de déchirant, c'est la mise à mal de ce postulat.

Cinq ans séparait la fin du premier film du début du second mais ce troisième opus reprend les choses peu de temps après la fin du précédent et notre chef paraît encore bien bleu. Tout au long du film, les efforts de celui qui a été caractérisé comme intelligent, un inventeur, un stratège, se soldent par des échecs, le film n'ayant pas peur de montrer, et avec insistance, la défaite comme non pas quelque chose de honteux mais d'informatif lorsqu'il est compris. Ça m'a rappelé l'un des propos de The Last Jedi et, en un sens, Dragons 3 va plus loin encore dans l'ébranlement de la foi du protagoniste et donc du mantra de cette trilogie, se terminant sur un constat d'échec inéluctable depuis le début du film voire de la franchise.

En montrant à plusieurs reprises l'erreur des hommes à ne pas suffisamment s'appuyer les uns sur les autres et à trop s'en remettre aux dragons, c'est comme si le film choisissait de chasser le fantastique comme illusoire. Au même titre que la possibilité de la coexistence entre les deux espèces dans un monde où l'on trouve encore des incarnations de l'intolérance comme peut l'être l'antagoniste (trop similaire à celui du second volet toutefois). L'Homme n'est pas prêt. L'Homme ne mérite pas les dragons. L'Homme doit se sauver lui-même.

Après tout, le premier film l'avait annoncé d'entrée, même si l'espoir subsiste à l'échelle individuelle, l'amitié interdite était condamnée d'avance.
Après avoir éveillé l'empathie du public et avoir créé une symbiose entre ces films et nous, savoir qu'il n'y aura pas d'autres films dans cette série après Dragons 3 rend les adieux des plus déchirants.

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Le film est aussi, voire plus, impressionnant que le précédent en terme d'ampleur spectaculaire. C'est vraiment un bonheur de chaque instant, ça pète de partout, de couleurs, de mouvements, de profondeur visuelle, c'est proprement vertigineux et le film enchaîne les plans iconiques et sublimes, les mini tableaux qui t'arrachent la rétine.

Malheureusement je trouve que le scénar est de loin le plus faible des trois épisodes avec son méchant bidon et globalement son postulat beaucoup trop "petit" et limité (la promesse initiale du voyage totalement écourtée). Quand on le compare avec la profondeur du deuxième ça fait mal. SAUF que le dernier acte rattrape presque tout et arrive enfin à ce que j’espérais à la fin du premier film C'est là que le film devient in extremis la conclusion parfaite de la trilogie avec une émotion qui arrive enfin (certes un peu tard) notamment ce moment sublime

J'ai eu plus de mal aussi avec les seconds rôles vraiment trop relous et caricaturaux, ça m'avait beaucoup moins dérangé dans les précédents mais là l'humour me semble moins bien fonctionner, être beaucoup plus mécanique et fonctionnel.

Mais je ne fais pas la fine bouche, le film est très rythmé, encore une fois splendide de bout en bout et trouve une conclusion finalement parfaite qui fait totalement sens avec le projet global de la trilogie qui est sans doute la meilleure saga heroic fantasy du cinéma après LOTR.

4.5/6

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CroqAnimement votre

Je vais faire le gros fainéant mais je suis 100% d’accord avec Art Core, mot pour mot.
Splendide visuellement et très spectaculaire, des seconds rôles moyens, un déroulé hyper classique mais l’ensemble est sauvé par un dernier quart d’heure parfait et très émouvant, conclusion idéale pour une trilogie qui a d’abord séduit puis qui n’a jamais déçu, en démontrant constamment sa cohérence, sa profondeur, sa maturité. Un modèle pour les trilogies et pour l’animation, qui mérite amplement son immense succès. Bref, total respect.

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Quelqu'un pour corriger cette immonde faute d'orthographe dans le titre du topic siouplait ?

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Netflix les gars, Netflix.

Le mec qui vient râler mais qui poste pas son avis !

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CroqAnimement votre

That's me.
Non en vrai j'ai pas le temps, mais je viendrai dire comment j'ai adoré plus tard

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Netflix les gars, Netflix.

Bon, moi j'ai adoré. Je savais pas à quoi m'attendre et je me suis tout pris dans la gueule, le plus souvent avec bonheur. Je trouve que DeBlois termine de façon certes attendue mais aussi de façon magnifique sa trilogie, qui sera définitivement un exemple de qualité et de cohérence dans un monde où les suites sont souvent discutables.
Ici, chaque épisode présente son lot de surprises, chaque film fait avancer l'histoire, tout culmine vers ce final super classe tout en offrant un nombre de thématiques super fortes. Ce que j'apprécie particulièrement, c'est comment ce troisième opus fait intelligemment référence au premier mais aussi "continue" chaque élément du 2, qui est certes un épisode de transition mais complètement essentiel (OUAIS C'EST PAS THE DARK KNIGHT QUOI).
Et puis bordel, c'est un magnifique film d'amour quoi ! Il y a des moments où je me disais "bordel, ils ont fait de Dragons une comédie romantique, ces gens sont fous !". Alors je lis ici et là "ouais il n'y a plus de scène de vol", mais putain, on les a eu dans les deux premiers, c'est bon, on s'en fout ! Oui le film est plus intimiste, mais est-ce un mal ?...
Pour moi justement les quelques défauts sont les passages obligés du film, comme les scènes d'action, dont au final on se fout complètement (le 1 et le 2 les enfoncent). L'humour est sympa aussi mais sans plus (il ne gâche jamais rien), d'autant que les persos relous le sont depuis le premier hein (Snotlout). J'ai même beaucoup ri à la séquence de Ruffnut qui n'arrête pas de jacter, c'est super débile. Moi je reste scotché sur les dialogues, et surtout sur l'INCARNATION des personnages principaux, qui sont hallucinants de vie et de justesse. L'alchimie entre Hiccup et Astrid est folle. Toothless est définitivement formidable. Les scènes "muettes" sont magiques... Et que dire de la découverte du monde caché ? Sans déconner, j'étais littéralement bouche bée. C'est aussi ce qui m'a provoqué une petite frustration, ne plus revoir cet endroit splendide après la découverte (mais là encore, le film me surprend finalement). Alors oui, si j'avais encore un reproche à faire, c'est que le film va presque trop vite, moi dans cet univers si riche j'en prendrai bien encore un peu plus. Mais niveau rythme, j'ai trouvé le film moins bizarre que le précédent, le méchant très incarné là aussi même si moins charismatique que celui du 2, que j'aurai ADORE revoir même en caméo. Mais son background est cool, le fait qu'il soit un Hiccup qui a "mal tourné" c'est très bien trouvé.

Techniquement j'en parle même pas, entre les cadres et la lumière, le film défonce absolument tout, c'est dingue. Musicalement, on est aussi dans le haut du panier, je trouve les nouveaux thèmes de Powell super puissants (la parade nuptiale est géniale) et le retour des thèmes que l'on aime aux bons moments déglinguent.
Non vraiment, j'attends une seconde vision en 3D (qui doit aider lors des plans où des centaines de dragons fourmillent à l'écran) pour mettre mon 6/6

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Netflix les gars, Netflix.

c'est marrant, je trouve justement qu'il y a plus de scènes aériennes (et le gars se fait plaisir avec une 3D magnifique).

Question con (parce que je trouve pas la réponse sur le net): est-ce que la version Imax change quelque chose? Format différent ou pas du tout?

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Netflix les gars, Netflix.

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Merci!

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Netflix les gars, Netflix.

Tiens, c'est marrant. Dans la signature de Film Freak, on dirait un gamin devant un godemichet à nervure

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Sors un peu de la chambre de ta mère.

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Deuxième vision hier soir et effectivement, l'intrigue est assez basique et sans réelle surprise. J'ai plus kiffé les scènes d'action, même si elles sont plus "petites" que pour les deux premiers épisodes, elles restent sympa et bien foutues (mais n'utilisent plus les dragons). Reste que les persos sont vraiment vraiment attachants (en plus ce cette incarnation incroyable dont j'ai déjà parlé), et bordel, à partir de la scène magnifique du monde caché, le film s'envole carrément et devient parfait. Ya même des détails ahurissants Ce dernier acte est vraiment splendide, et même si le début du film est un peu en deçà, toutes les thématiques mises en place servent à arriver à cette fin superbe.

DRAGONS CA DÉBOÎTE ET PUIS VOILA

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Netflix les gars, Netflix.

Tu résumes assez bien la bête!

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"