Forum de FilmDeCulte

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N'écoutez pas Film Freak

C'est terrible, même pour un téléfilm ce serait nul.

Pourtant il y'a effectivement ça et là des idées qui ont beaucoup de potentiel (la fameuse scène d'attentat en split screen), mais qu'on ne vienne pas parler de "morceaux de bravoure", ça ferait insulte à l'intro de Snake Eyes ou la scène du bal de Carrie.

Alors le film est fauché certes mais pourquoi se lance-t-il dans ce genre de film en fait ? ça saute tellement aux yeux que c'est nul (et Passion était encore pire je crois), ça me parait indécent de le défendre, ne serait-ce que par respect pour De Palma himself. FF a cité quelques passages nanardesques (la baston à Bruxelles, même en respectant les normes de distanciation sociale on pourrait faire quelque chose de plus réaliste), moi ce qui m'a vraiment tué c'est quand .

La seule chose qui fait pas téléfilm au fond c'est qu'il y'a des images quand même assez trashs... C'est sûr que Brian avait autre chose en tête avant de tourner, et tu peux te dire qu'avec quelques années en moins et un budget à la hauteur ça aurait pu être vraiment intéressant mais là il faut être réaliste.

1/6

Quel génie visionnaire ce De Palma !

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N'écoutez pas Film Freak

C'est dingue comment dès le premier plan, dès la première typo, tu sens que le film est totalement cheap, torché et foiré. Nanar abyssal, pas seulement par rapport à la filmo de DePalma que par rapport au cinémââ lui-même. C'est le genre de truc que tu vois par hasard dans la salle K du Marché du Film.

Tous les défauts ont déjà été pointés plus haut: la photo plate et télévisuelle ; cette mise en scène molle du cul ; Nikolaj Coster-Waldau, catastrophique ; ce scénario où tout repose sur un flic qui oublie son flingue en partant bosser ; la musique de Pino Donaggio sortie d'on ne sait où qui dégouline sur chaque scène et embourbe le film...

Même les morceaux de bravoure sont ratés: le climax sur le Bolero vise une dilatation du temps toute DePalmesque mais s'avère grotesque ; et la scène concept de la double cam sur la kalach aurait au moins méritée d'être correctement mise en scène et un minimum crédible (en gros la nana a fait feu sur des gens sur le tapis rouge mais à quelques mètres de là la montée des marches se poursuit tranquille ; et à la fin lorsque tu revois la scène tu vois bien que les contrechamp sur la nana ne sont pas filmés depuis le flingue).

Je veux bien entendre que la production fut catastrophique, mais je comprend juste pas comment un cinéaste comme DePalma peut se retrouver de base dans cette situation de tourner un sous-polar danois. S'il veut de l'argent facile, il peut pas tourner des pubs de luxe ? Et si les portes des studios lui sont fermées mais qu'il veut faire des longs, il peut pas bosser avec des grosses boîtes indé américaines, type Annapurna, A24 ou autre ? Vraiment je comprend pas qu'un gars comme lui puisse être à ce point dans... l'impasse.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Le truc c'est que c'est assez faible comme critique pour causer du cinéma de De Palma. Est-ce que ses films les plus intenses ne sont pas tous déjà grotesques et laids ? Body Double, un de ses plus grands films, est-ce que la photo est belle, les situations crédibles, et surtout est-ce qu'il n'y a pas de grotesque partout ? Bien sûr que si... Il travaille depuis longtemps à la limite du nanard apparent De Palma, depuis Sisters (avant il fait des films plus arty et influencé par la nouvelle vague).

Du motif des tomates à cette fresque européenne, je l'ai trouvé pas si mauvais ce film, malgré les difficultés de production qui se voient à l'écran. La flemme de détailler mais je renvoie à cette critique qui tire pas mal de traits d'analyses pertinentes (et d'autres beaucoup moins). La poursuite sur les toits renvoie plus à To Catch a Thief / La main au collet (1955) qu'à celle de Vertigo(1958), même si c'est une scène qui se double déjà chez Hitchcock.

Je ne suis pas le grand connaisseur de de Palma mais Greetings n'est pas spécialement arty, au sens prétentieux (il serait même plus digeste que les films suivant). Peut-être plus travaillé par la comédie (qui permet alors aux personnages de définir eux-mêmes leur identité politique) mais il y a déjà (même s'il est là plus explicitement qu'ailleurs rattaché à l'assassinat de Kennedy) le jeu à la fois théorique et érotique sur l'image, à la fois mise en abyme d'un film dans la film et source d'un trauma du personnage central, qui devient voyeur avec le film. On est déjà dans l'univers esthétique et l'atmosphère de Body Double, Blow Up et Snake Eyes. Même l'inclusion de la musique est proche du passage avec Frankie gies to Hollywood dans Body Double.
Il faut dire aussi que jusqu'à Redacted De Palma a souvent fait jouer des acteurs qui étaient des pointures ce n'est pas le cas ici (peut-être Carice van Houten qui apporte un lien avec Verhoeven).

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Sur un secrétaire, j'avise deux statuettes de chevaux : minuscules petites têtes sur des corps puissants et ballonés de percherons. Sont-ils africains ? Étrusques ?
- Ce sont des fromages. On me les envoie de Calabre.

Jean-Paul Sartre

De Palma flirt toujours avec le grotesque, c'est souvent sur un fil, et de cette tension il arrive parfois à dégager une puissance stylistique et émotionnelle immense parce qu'avec son talent de mise en scène il est capable de surpasser ce côté-là dans ses films.

En revanche quand il tombe en plein dedans il faut le reconnaître... Et les citations à Hitchcock ou le fait qu'il ait réalisé Phantom of the Paradise 50 ans plus tôt ça change rien.

Nikolaj Coster-Waldau est un des principaux acteurs de GOT, autant dire une star internationale...

De Palma se place dans le film de genre vulgaire à partir de Sisters, avant il y a quand même de l'impro et un maniérisme nouvelle vague indéniable (Greetings), et le dispositif en split-screen très particulier de Dionysus in '69 en fait un film arty, pardon.

Les acteurs de serie, même globales, c'est jetable après 5 ou 6 ans. Quelle a été la carrière ciné de Dominic West ? Dans 20 ans il anime des fancy fairs.

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Sur un secrétaire, j'avise deux statuettes de chevaux : minuscules petites têtes sur des corps puissants et ballonés de percherons. Sont-ils africains ? Étrusques ?
- Ce sont des fromages. On me les envoie de Calabre.

Jean-Paul Sartre

Oui mais non. On s'en fout de De Palma. Est-ce que Body Double est risible ? Non. Est-ce que Domino est tellement nul qu'il en devient risible ? Oui. C'est aussi simple que ça. Faut arrêter de lui chercher des excuses. Il a réalisé une merde c'est comme ça.

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CroqAnimement votre

Tu restes coincé dans une vision devenue factuellement fausse depuis quelques années. Les grands acteurs de cinéma acceptent et recherchent la série télévisée désormais (selon la production, le budget de certaines séries dépassant largement celui des films à moyen budget), le rapport est en passe de s'inverser, la carrière de Sophie Turner te contredit immédiatement, Pedro Pascal dans The Mandalorian, Omar Sy dans Lupin après une carrière hollywoodienne, etc. etc.

Body double a tout un tas de scènes risibles. De ses premiers plans (le vampire claustrophobe dans un cimetière en toc), à ses derniers plans (le tripotage de nichons dans la douche), en passant par la perceuse à la mèche d'1m qui traverse le plafond...

Si tu n'es pas capable de faire la différence entre un grotesque et une vulgarité assumées et volontaires et les errements nanar de Domino tant pis pour toi mais il y a là un vrai problème de regard.

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CroqAnimement votre

Je dis pas que Domino est un aussi bon film que Body Double. Ce qui m'a gêné de base c'est une critique qui pointerait les défauts de Domino, qui seraient en même temps certaines caractéristiques constantes du cinéma de De Palma depuis plus de 40 ans.

Après je l'ai trouvé plus intéressant par ses thèmes que Passion ou Redacted, mais le film a eu des gros problèmes de prod et De Palma est vieux, il se caricature et tient moins bien sa direction d'acteurs etc. qu'avant, j'admets qu'il y a un côté totalement nanar à certaines scènes de Domino (par exemple les deux flics dans la cage d'escalier ou l'une des dernières scènes sur le toit d'immeuble), à mettre sur le compte du manque de moyens et de la fatigue, et pas d'une volonté tenue d'une laideur cinématographique. Plutôt que de s'accrocher à des boîtes de prod en perdition (il attendait qu'on lui donne le feu vert pour tourner pendant des jours dans des chambres d'hôtels selon les anecdotes et des scènes prévues pour le film n'ont pas été tournées), il aurait pu faire un film produit par Netflix ou quoi.