Dark Water / Death in HeavenJ’ai préféré attendre d’avoir vu les deux parties avant de poster mon avis, et j’ai bien fait.
Parce que j’ai détesté
Dark Water. Jamais un épisode ne m’avait mise autant mal à l’aise, ni ne m’avait perturbée de cette façon. Il y a plusieurs raisons à ça. Déjà, non pas le fait de traiter de la mort, mais la façon dont c’est traité. Je l’ai trouvé très malsaine. Alors bien entendu, je sais très bien que c’est de la fiction : les morts ne continuent pas à ressentir après leur mort et ne crient pas « don’t cremate me ». Il n’empêche que ça m’a gênée. Toute l’ambiance de cette première partie d’ailleurs m’a gênée.
La mort de Danny m’a chamboulée également à cause d’une histoire personnelle, mais je dirais de façon plus "positive" dans la mesure où j’ai trouvé ce début très fort, et Jenna Coleman (dommage qu’elle ait enlevé le Louise de son nom, j’aimais bien le Jenna Louise Coleman) joue à la merveille le choc que peut provoquer la mort de celui qu’on aime, surtout si brutale.
Et bien entendu, lorsque Missy révèle son identité (on s’en doutait beaucoup, il y avait déjà plein de gens à avoir fait le rapprochement Missy=Mistress=Master), j’ai hurlé de rage et de désespoir (c’est une image, je n’ai pas vraiment hurlé).
Je me suis dit : « Ce que je craignais le plus est arrivé. Que Steven Moffat touche au personnage du Maître et qu’il en fasse une femme. Mes pires cauchemars prennent vie, sous la forme de Missy. » Il faut dire, si vous ne l’aviez pas encore compris, que c’est mon personnage préféré du Whoniverse, avant le Docteur.
Parce que je n’aime pas du tout les personnages féminins créés par Moffat depuis qu’il a repris la série : Amy, River Song, Clara, plus certains personnages secondaires (Tasha Lem, par exemple) me laissent de glace, ou m’énervent profondément. Et ce que j’ai vu de Missy dans cette première partie semblait aller dans le même sens. En particulier le roulage de pelle qu’elle fait au Docteur, événement récurrent chez les personnages féminins de Moffat (pour ne citer que celles qui me viennent à l’esprit tout de suite : Mme de Pompadour, Amy, Tassha Lem).
Et aussi qu’elle dise : « je le peux plus m’appeler le Maître, maintenant non ? » Sérieux, Mistress ? En français, c’est même pire : "Maîtresse", on hésite entre la femme adultère, la dominante sado-maso ou la maîtresse d’école, mais en tout cas, l’image n’est pas flatteuse pour un personnage comme le Maître.
Enfin, j’ai vu
Death in Heaven, et je l’ai franchement bien aimé. Alors oui, il y a plein d’idées reprises : le ciel qu’on débarrasse de sa menace en brûlant les nuages (coucou le double épisode avec les Sontariens de la saison 4), le soldat Danny qui sauve le monde grâce à la force de l’amour en arrivant à ne pas être totalement converti en Cyberman (coucou
Closing Time). Ça n’est ni très original, ni très intéressant.
Encore que ça ne me dérange pas plus que ça que certaines personnes arrivent à résister à la "mise à jour" en Cyberman. On avait déjà vu ça en saison 2 avec la chef de UNIT, dont la motivation était le sens du devoir, Craig, comme je le disais en saison 6 avec là aussi le pouvoir de l’amour. Comme certaines personnes résistent au pouvoir hypnotique du Maître tout au long de la série parce que ce sont des esprits forts, je ne trouve pas ça si extraordinaire. Et Danny a deux motivations : l’amour pour Clara, mais aussi pour lui le sens du devoir également, en tant qu’ancien soldat. On voit aussi tout au long de la saison que c’est quelqu’un de fort caractère (ses relations avec le Docteur par exemple).
J'ai trouvé dommage ce personnage de Danny qui était plein de potentiel et qui a été gâché, par sa caractérisation amené à la truelle déjà, depuis le début, le manque de subtilités de ses relations avec Clara (et la trop grande place qu'elles tiennent dans certains épisodes). Un personnage-concept, comme trop souvent chez cet auteur. Danny n'a été créé que pour mettre le Docteur face à un soldat, insister lourdement toute la saison sur le fait que le Docteur n'aime pas l'armée (son refus de prendre Blue comme compagne juste parce qu'elle est un soldat, m'a fait dire "WTF !"), tout ça afin de nous amener dans le dernier épisode au Docteur se retrouvant à la tête d'un armée. P*** que ça manque de finesse !
En dernier lieu cependant, j’ai enfin été totalement conquise, et touchée par Missy et j’ai retrouvé le Maître en elle.
Déjà, à part Osgood pour expliquer comment ils en sont arrivés à la conclusion que Missy=Master, on n’entend plus Mistress. Tous les personnages disent le Maître. Tant mieux !
Ensuite, le plan de Missy se révèle tout ce qu’il y a de plus Maîtr… isé. Bien tordu (Un autre personnage dans la série classique dit de lui : « Qu’est-il encore en train de mijoter ? Certainement quelque chose de retors et très compliqué. Ça lui donnerait le vertige d'essayer de marcher droit »), bien et longuement préparé, bien cruel, et uniquement fait pour emmerder le Docteur – et lui pétant à la figure à la fin, bien entendu. Ah, mais… pas tout à fait. Ce n’est pas seulement pour ennuyer le Docteur cette fois-ci, ni pour dominer l’univers, ni même pour survivre, comme cela a toujours été le cas du Maître. Ce plan-là avait deux autres objectifs : démontrer au Docteur qu’il ne vaut pas mieux que lui/elle le Maître. Et… retrouver son ami. Là, mon petit cœur de Master fangirl s’est fendu en dix mille morceaux. En fait, c’est un peu la même chose que le Maître joué par Roger Delgado (le tout premier) quand il propose à plusieurs reprises au Docteur de gouverner l’univers ensemble. Le Maître garde la même obsession tout au long de ses incarnations : redevenir l’ami du Docteur, tel qu’ils l’étaient autrefois sur Gallifrey (et on devine à cette occasion que celui qui a « rompu », c’est le Docteur). Et ses plans pour le tuer avant la nouvelle série ne sont que du dépit amoureux (merci aussi d’avoir canonisé ça, même s’il a fallu passer par la case : « je fais du Maître une femme comme ça, ça ne choquera pas trop qu’elle lui déclare sa flamme, et lui roule une pelle d’Enfer »). Quand je dis « amoureux » d’ailleurs, ça peut être aussi bien de l’amitié, car c’est un sentiment qui peut être aussi fort et devenir aussi possessif que l’amour.
J’ai rarement été touchée par les épisodes de S. Moffat depuis qu’il a repris les rennes de la série, aussi chapeau, dans le final de ce final, il a réussi et bien réussi. Missy est entrée dans le panthéon (et dans mon avatar sur certains forums, consécration ultime pour un Maître
).
Toutefois, même si j’aime le personnage maintenant, les deux reproches que je fais à son propos dans la première partie de ce final, tiennent toujours : le palot au Docteur au début (même si ça nous donne l’occasion d’une scène très drôle de Twelve) et le « Mistress ».
Pour finir de parler de l'épisode : la fin est trop rapidement résolue et expédiée, comme trop souvent. Et c'est bavard, c'est très bavard. Depuis la saison 5, la série devient de plus en plus bavarde. Ça parle de plus en plus et ça bouge de moins en moins.