Forum de FilmDeCulte

Je suis plus choqué par le comportement de Bedos ( qui parait encore plus tordu et détestable que je ne le pensais )que sur le Corsini (qui me semble plus problématique sur la relation de travail et le droit )

Moi le truc qui me fait tiquer c'est ça:Parce que des mecs pauvres et pas du tout privilégiés qui ont ce genre de comportement à répétition avec des femmes en toute impunité, je pense que ça se compte par dizaines de milliers.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Si je ne peux que me réjouir de la vague post-meetoo qui a libéré la parole et les dépôts de plainte contre les agresseurs, on ne peut pas nier que c'est devenu un genre journalistique en soi avec une course médiatique à qui déboulonnera la meilleure personnalité ce qui génère aussi un peu de lassitude face à la banalité des faits.
C'est surtout de voir ces deux articles à la suite qui me l'a fait penser. Ils viennent d'où, d'ailleurs?

Médiapart.

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UBERLINKS toujours dispo sur OCS et MyCanal!

Tu prends le problème à l'envers, non ? Ces comportements ont toujours existé et continueront d'exister. Le genre journalistique dont tu parles, c'est moins pour faire du buzz que de grosses enquêtes qui prennent un temps monstre à constituer. Possible que dans la réception, le public soit blasé (quelque part ça conforte son biais de confirmation sur le milieu artistique). Mais qu'en est-il de cette érosion dans une cour de justice par exemple, où on retrouve sans cesse les mêmes crimes et délits ? Sur le sujet, j'avais trouvé plutôt intéressant le film oscarisable She said sur l'enquête Weinstein ; tu sens dès le début que c'est super, mais que quelque part, tout le monde s'en fout et que ça ne sert pas à grand chose (ils prennent notamment l'exemple de Trump avant son élection, déjà pourri d'affaires de mœurs).

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I think we're gonna need a helmet.

Le fait qu'il soit riche et connu lui permet simplement d'accéder à des endroits où les consos sont plus chères (j'allais dire des endroits plus select mais s'il y traine ivre mort et s'y permet ce genre de comportement d'animal, c'est qu'ils ne le sont pas). Il a aussi usé de son statut pour leurrer des jeunes femmes... Mais sinon oui, ce genre de comportements se retrouvent aussi bien chez les gens comme ça que dans le dernier des bidonvilles. Vraie question marxiste : ce genre de trucs c'est pire venant d'un riche ou venant d'un pauvre ?

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Looks like meat's back on the menu, boys!

Bah c'est pareil en ce qui concerne l'acte en lui même, il est de même gravité quiconque en est l'auteur. C'est après que ça se gâte, j'enfonce des portes ouvertes mais nous ne sommes pas tous égaux face au fonctionnement du système judiciaire. Avoir une schneck (ou sembler en posséder une), c'est risquer de croiser ce type d'enfoirés libidineux sûrs de mériter de nous trousser et à tous les coins de rue. Alors quand c'est Guy Bedos le chien de la casse, le rapport de force est quand même différent d'avec Roger, smicard de son état. Surtout s'il existe une relation professionnelle entre les deux parties.

Vu les statistiques alarmantes sur les violences sexuelles intra-familiales, de l'inceste au viol conjugal, je dirais que la différence ou l'écart entre les gens comme Bedos ou Roger le smicard ne se situe pas tant dans la capacité à commettre des agressions et des crimes sexuels (le "rapport de force" que tu mentionnes), mais dans la manière dont le statut social rend le traitement médiatique de la question possible et souhaitable.

En gros, Roger tout le monde s'en fout à part ses proches. Bedos, ses actes sont rendus publics. Alors que la plupart d'entre nous, à quelques exceptions près, avons plus de chances d'être confronté de près ou de loin à un Roger qu'à Bedos.

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Looks like meat's back on the menu, boys!

l'article sur le retour mélange de manière un peu gênante des faits relevant clairement du pénal et des ragots de tournage qui ne sont pas forcément inintéressants mais enfin si mediapart commence à raconter toutes les engueulades de tournage, il va falloir qu'ils embauchent du monde.

alors dans le cadre d'un article général sur les conditions de travailes et rapports humains dans les contextes créatifs ça peut être intéressant, mais le mélanger à un mec qui se frotte sur une gamine de 15 ans c'est assez déplacé je trouve.

Au contraire.

L'article sur Bedos illustre pour la nième fois que les violences sexuelles endémiques, systémiques diront certains, sont commises très majoritairement par des hommes. Ce qu'on devine de Bedos à sa lecture colle bien avec le profil type de ce genre d'agresseurs : très mauvaise gestion des émotions (ses pétages de câbles), intolérance à la frustration (ce qui va de pair avec des addictions fortes, ici l'alcool même s'il y a forcément d'autres produits), inauthenticité (ses changements de visage soudains, le fameux "je me souviens pas j'avais bu" etc.), incapacité à se remettre en question malgré les conséquences de ses actes (viré de la boîte). C'est un cas d'école. Le fait qu'il soit riche et "fils de" ne joue un si grand rôle que ça dans son comportement, ça va peut-être éxarcerber une base déjà présente qui elle ne doit rien à son statut social et ça garantit juste qu'il sera exposé dans la presse.

Le second article parle de violences psychologiques, dont le harcèlement (professionnel ou non) est une des composantes clefs. Ces violences sont aussi endémiques, ou systémiques que celles mentionnées plus haut... Mais contrairement aux violences sexuelles, elles sont tout autant l'apanage des femmes que des hommes. Que ce soit au travail ou non. Comme il n'y a aucun travail ou matraquage militant à ce sujet (et les militantes féministes ont tout intérêt à justement ne pas trop s'y intéresser, ce serait pas jojo pour leur storytelling), il ne bénéficie pas du même traitement. Il n'y a pas d'études. Pas de chiffres. Pas de sources. En tout cas rien qui ne soit pas timide et superficiel. Mais quand on sait, on sait.

Les violences psycholigiques tuent à petit feu, détruisent la santé, favorisent l'exclusion sociale. Elles sont toutes aussi graves que les violences sexuelles.

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Si, quand même : tu as le côté pourri-gâté (renforcé par le fric) qui fait que pour ces gens, c'est normal d'obtenir ces trucs.

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"Je vois ce que tu veux dire, mais..."
"Je me suis mal exprimé, pardon."

Ca contribue à le rendre encore plus détestable, parce que ça va alimenter un certain discours (bel exemple dans l'article avec "tu sais qui est mon père ?"). Mais ce discours, et l'attitude qui va avec, ne sont que la cerise sur le gâteau. Roger le smicard qui pratique le viol conjugal dans la plus grande tranquilité pendant 25 ans de mariage, ou qui tripote les stagiaires à chaque pot de départ, n'est pas pourri-gâté comme Bedos mais il est atteint du même mal.

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Je dirais qu'il y a un sentiment de toute puissance qui les désinhibe, ce qui fait qu'ils vont pratiquer ça de façon plus frontale et décomplexée que Roger le smicard.

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"Je vois ce que tu veux dire, mais..."
"Je me suis mal exprimé, pardon."

Je suis tenté de croire que les prédateurs séduisants et charmeurs, qui ont en plus un statut social élevé, ont une success rate plus haute que la moyenne. Mais après il y a Harvey Weinstein. Ou InThePanda. Et là tu te dis, bon.

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N'oublions pas les maladies cardioveausculaire non plus.

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Mais peut-être la nécessité accrue de faire confiance incite-t-elle à la mériter davantage

Erving Goffman