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MessagePosté: 05 Avr 2014, 16:06 
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Bon ça va alors j'avais peur que ce soit une nouveauté :D !

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MessagePosté: 05 Avr 2014, 17:07 
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Ouais donc vous avez globalement tout dit.

Le postulat est audacieux, avec son application de l'économie de marché au "péchotage", puis ce propos cynique assez fort sur les grandes écoles ("On est vos meilleurs élèves", BIM) mais si l'aspect "The Social Network meets Risky Business" du premier acte est franchement réussi, avec des dialogues intelligents et bien sentis, ça se délite complètement par la suite dans des amourettes convenues (le nerd qui tombe amoureux de la pute, la pauvre qui tombe amoureuse du riche) dont le sous-développement ôte toute force à ce final qui marche surtout grâce au morceau de Tellier - comme les quelques autres séquences qui paraissent bien mises en scène d'ailleurs, j'ai trouvé le film formellement bien mou, c'est chaud de paraître long sur 1h26 - et non pas grâce à l'écriture grossière (on avait saisi le désir d'intégration à la Zuckerberg de Kelly, pas besoin d'avoir recours à cet aperçu caricatural chez ses parents).

Alice Isaaz est géniale mais je trouve les autres acteurs un plus inégaux (surtout celui qui joue Jafar, il flingue sa plus longue réplique vers le début là, c'est horrible).

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MessagePosté: 05 Avr 2014, 17:19 
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Karloff a écrit:
La réalisation est clinquante

Cooper a écrit:
et puis merde 3 millions de Budget sans que ca soit jamais cheap au vu de l’ampleur du truc je dis bravo

Putain moi je trouve ça plutôt terne dans la réa. La séquence des Lacs du Connemara n'a aucune force, le passage avec les mecs qui glissent sur le savon dans le couloir est interminable, tu sens des tentatives de cache-misère au montage avec des scènes déplacées ailleurs (quand ils chantent Fugain dans la voiture, ils sont pas fringués comme ils l'étaient dans la scène d'avant en école d'ingé mais comme ils l'étaient dans la première scène en voiture, quand la mère de Dan appelle au téléphone).

Citation:
Alors oui c'est pas dénué de défauts (un réseau sans trop d'embrouille, tout parait un poil trop facile pour être honnête)

Boaf, ça fait partie du propos ça. Parce que oui, c'est facile.

Citation:
je trouve la fin loin d'être ridicule, alors oui je comprenne qu'on puisse ne pas aimer car ça fait un peu, gros doigt d'honneur vis à vis du spectateur mais j'aime cette prise de risque et qu'au final on nous fasse comprendre que tout l’intérêt du film se trouve en fait ailleurs (et je dois dire que je suis pour le coup assez d'accord).

Le souci, c'est que le film n'a pas porté suffisamment d'intérêt à cet "ailleurs". Oui, tout le "point" du film, c'est ce désir d'intégration, d'appartenance à un club (on sent que ça l'a marqué, The Social Network, le Noé Debré), notamment du personnage de Kelly, mais le film n'a absolument jamais rendu cette trame intéressante, il l'a réduit à quelques scènes cliché (la jalousie en mode "c'est qui elle, c'est ta copine?", le flirt en mode foncedé, le faisage de gueule).

Citation:
avec quelques guests dispensables

"Salut, je connais les mecs de Justice, je peux les faire jouer dans mon film!"

Art Core a écrit:
Dans la première partie du film tout est tellement elliptique que l'on ne comprend rien. C'est quoi leur plan ? Payer des meufs pour venir à des soirées ? Les payer pour qu'elles baisent ? Et donc les élèves les payent pour qu'ils leur trouvent des meufs ? Rien n'est clair, rien n'est dit frontalement.

Euuuh quand même...y a zéro ambiguïté là-dessus. Ca commence juste par de l'escort et ça devient de la prostitution pure.

Citation:
C'est un peu à l'image d'un film qui n'a pas les couilles d'aller au fond de son sujet et reste bien sagement en surface sans faire de vague, sans jamais rentrer de ce que ça veut dire que devenir proxénète et vendre le corps de femmes.

Parce que les personnages eux-mêmes ne se posent pas la question, ils ne le voient même pas comme ça. Pour le coup, je trouve ça couillu justement.

Citation:
A l'image de l'intégralité des personnages féminins qui sont donc des putes. Des femmes à qui il suffit de promettre une soirée "select", un "open bar" et 40 € pour qu'elles ouvrent leurs cuisses sans demander leur reste.

Y a une scène qui s'en dédouane au début quand Louis indique des meufs à Kelly au Starbucks et qu'elle dit non avant de sélectionner celle qui peut accepter potentiellement...bon, ça reste un raccourci "si t'es serveuse/vendeuse/caissière, t'es prête à faire la pute".

Citation:
Sans parler de la gestion de l'homosexualité du personnage principal.

Ah oui ok donc t'as vraiment du mal en fait :D

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MessagePosté: 05 Avr 2014, 17:27 
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Film Freak a écrit:
Ouais donc vous avez globalement tout dit.

Le postulat est audacieux, avec son application de l'économie de marché au "péchotage", puis ce propos cynique assez fort sur les grandes écoles ("On est vos meilleurs élèves", BIM) mais si l'aspect "The Social Network meets Risky Business" du premier acte est franchement réussi, avec des dialogues intelligents et bien sentis, ça se délite complètement par la suite dans des amourettes convenues (le nerd qui tombe amoureux de la pute, la pauvre qui tombe amoureuse du riche) dont le sous-développement ôte toute force à ce final qui marche surtout grâce au morceau de Tellier - comme les quelques autres séquences qui paraissent bien mises en scène d'ailleurs, j'ai trouvé le film formellement bien mou, c'est chaud de paraître long sur 1h26 - et non pas grâce à l'écriture grossière (on avait saisi le désir d'intégration à la Zuckerberg de Kelly, pas besoin d'avoir recours à cet aperçu caricatural chez ses parents).

Alice Isaaz est géniale mais je trouve les autres acteurs un plus inégaux (surtout celui qui joue Jafar, il flingue sa plus longue réplique vers le début là, c'est horrible).


Bon ben voilà, même avis sur les qualités et défauts, et gros coup de coeur sur Alice Isaaz. Beaucoup apprécié le début, c'est assez audacieux dans le thème et les acteurs sont épatants (à peu de chose près). Scénario mal branlé et c'est dommage, du coup y a un gros coup de mou dans la seconde partie. Sérieux j'ai eu l'impression que le film durait deux heures avec ce côté romcom mal torché (et la question sur l'homosexualité de Kelly est tellement obvious que je comprends pas comment l'autre crétin peut se poser la question). J'aime bien la fin.

Sujet audacieux mais je trouve le traitement trop faible pour que je m'emballe. J'ai pas passé un moment désagréable mais y avait moyen d'élever tout ça à un autre niveau.

3.5/6

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MessagePosté: 05 Avr 2014, 17:29 
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T'as un fétiche narines, Hobbes ?

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MessagePosté: 05 Avr 2014, 17:31 
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Art Core a écrit:
Pour les mangas j'ai pris l'info de cette critique qui prétend que sont des shōjo-ai (érotiques lesbiens). Faudrait revoir le film pour être sûr. Mais dans tout les cas, je trouve ça très maladroit.


Ouais alors non, j'ai pas lu l'article en question mais dans ses étagères y a du Card Captor Sakura (manga pour enfant), du Love Hina (romcom pour ados) et du Fairy Tail (shonen pour ados). Y a absolument aucun message à voir ici si ce n'est que la découverte de ce côté ado / enfant adoucit le côté intello calculateur du personnage.

EDIT : bon j'ai lu l'article et sur ce paragraphe il dit totalement de la merde

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Dernière édition par MrHobbes le 05 Avr 2014, 17:32, édité 1 fois.

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Castorp a écrit:
T'as un fétiche narines, Hobbes ?


J'aurais pu mais ça rentre pas :(

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MessagePosté: 05 Avr 2014, 17:34 
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MrHobbes a écrit:
et la question sur l'homosexualité de Kelly est tellement obvious que je comprends pas comment l'autre crétin peut se poser la question

On parle du perso ou d'Art Core? :D

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MessagePosté: 05 Avr 2014, 17:38 
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MessagePosté: 05 Avr 2014, 17:45 
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MrHobbes a écrit:
du Love Hina (romcom pour ados)


Le seul que j'avais repéré, merci de confirmer !


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MessagePosté: 06 Avr 2014, 11:49 
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Film Freak a écrit:
Euuuh quand même...y a zéro ambiguïté là-dessus. Ca commence juste par de l'escort et ça devient de la prostitution pure.


Le truc c'est que pour moi c'est tellement pas naturel que les meufs baisent automatiquement que ça me choque. La meuf qui bosse en supermarché pourquoi elle irait baiser ? On lui a pas dit qu'il fallait qu'elle baise. Elle le fait donc par plaisir ? Plusieurs fois les personnages disent "elle a accepté de rester", ça veut pas du tout dire que c'est pour baiser. Du coup j'y crois pas du tout à leur truc. On devrait voir des mecs pas contents qui pensaient baiser et qui se sont fait recaler. Leur système ne me paraît pas viable du tout (à moins de faire appel à de vraies putes).

Film Freak a écrit:
Y a une scène qui s'en dédouane au début quand Louis indique des meufs à Kelly au Starbucks et qu'elle dit non avant de sélectionner celle qui peut accepter potentiellement...bon, ça reste un raccourci "si t'es serveuse/vendeuse/caissière, t'es prête à faire la pute".


Oui voilà le film dit quand même clairement que toute smicarde est potentiellement une pute. Cette facilité d'ailleurs avec laquelle le film dit ça me gêne vraiment. Comme la vendeuse de Sephora qui devient donc pute du jour au lendemain (et qui semble super active dans le groupe) et finalement c'est même pas à elle que ça pose un problème de vendre son corps. Mais c'est au mec qui veut être avec elle ! Il y a un certain mépris pour ce personnage que je trouve un peu dégueu.

Film Freak a écrit:
Citation:
Sans parler de la gestion de l'homosexualité du personnage principal.

Ah oui ok donc t'as vraiment du mal en fait :D

Non mais je me posais la question c'est tout. Il y a un mec qui apparemment raconte de la merde qui dit qu'elle a des mangas lesbos donc ça change quand même pas mal la donne.

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MessagePosté: 09 Avr 2014, 22:37 
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Pour l'homosexualité, le regard du film est effectivement ambigu. Je veux bien que ça soit utilisé comme stratégie de protection mais la réplique de la mère du gars ("ça crève les yeux (qu'elle est hétéro)") suivie d'un plan sur la meuf en question portant des enfants est louche tendance manif pour tous. La mise en scène épouse un instant en tout cas le point de vue de la haute bourgeoisie de droite, tout en carricaturant cette dernière par ailleurs assez largement le reste du temps.

Globalement, le film manque cruellement de regard cohérent, d'engagement vis-à-vis de ce qu'il filme. Les situations sont parfois à la limite du crédible (le mec du BDE qui devient vite super pote; la be-bom de chez Sephora qui veut se taper le gentil joufflu, qui un peu plus tôt s'est fait dépuceler par une autre be-bom comme ça gratos (ou pour quelques euros, mais bon...); les recrutements sont aussi un peu trop faciles), conséquence d'une écriture imprécise.

En revanche, la manière de ne pas interroger frontalement le rapport de ces étudiants au proxénétisme, et le décalage avec la moralité qui se déploie dans leur sphère intime, est un choix défendable pour parler en creux de cette génération à la fois cynique sur le plan collectif et romantique sur le plan individuel. La seule rébellion à ce libéralisme sexuel, prolongement naturel du libéralisme économique, consiste ainsi à utiliser les élans intimes comme un refuge, avec tout ce que ça a d'autiste et de renfermé (ce dernier plan c'est ça: "rien à foutre de l'école, rien à battre d'avoir monté un réseau de proxénétisme, il n'y a que nous qui comptons, embrassons-nous").

Je suis partagé donc, un film assez précieux sous certains aspects comme dit Cooper, un The Social network à la française comme dit Arnotte, une lucidité certaine sur la nature réelle des excès de la classe dominante, mais film brouillon dans ses constats, qui hésite dans sa narration entre des tableaux successifs et un fil rouge de comédie romantique, peut-être à l'image de cette hésitation de fond de toute une génération dorée.


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MessagePosté: 18 Juin 2014, 22:53 
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C'est peu dire que je déteste le premier film de Kim Chapiron, une bouse innomable. Je ne m'attendais donc à rien. Or je suis au final assez agréablement surpris par pas mal de choses.

Déjà par le choix intelligent de cette apparente facilité, ou flou, ou ambiguïté, qui accompagne l'entreprise de proxénétisme, et qui comme le dit Baptiste transmet très bien cette sensation de ne pas vraiment y toucher (cette façon dont ça point naturellement des réflexes commerciaux issus de la pensée de l'école, avant qu'on ne vienne in fine poser brutalement un mot dessus).

J'aime aussi comment le film éjecte rapidement son personnage arriviste insupportable (Jafar) pour se concentrer sur trois persos intelligents, ouverts à notre compassion, attachants, sur lesquels Chapiron ne pose aucun regard moralisateur. On sent bien que sous le prétexte de l'ivresse du succès que leur procure leur entreprise, c'est d'abord à leur complicité fusionnelle que ce trio devient accro, complicité qui vient combler un désert affectif total. L'éjection de ce perso qu'on croit d'abord principal, la mise à distance progressive de l'école pour se refermer sur cette unique chambre (jusqu'à cet unique lit), tout ça dessine une structure assez bien pensée.

La gentillesse de la romance informulable est désarmante, mais c'est aussi un peu le danger : à force de se focaliser dessus, le film se ratatine, pour finir dans le soap et un dernier plan limite vulgaire. Entre le discours au vitriol sur le milieu et l'histoire d'amour mignonne, il y aurait besoin d'articulations que le film ne tresse que trop peu (sinon peut-être, trop vite, lors des visites chez les familles respectives), et plutôt que de faire résonner la froideur terrible de tout un système, l'anecdote amoureuse finit par devenir une fin en soi. D'où une dynamique décevante, l'ambition du film se dégonflant à mesure même que celui-ci nous surprend en sortant du programme jeu-de-massacre-balisé qu'il semblait annoncer.

Manque d'épaules, donc, manque de grandeur de vue, et en même temps je suis si agréablement surpris de voir un Chapiron sobre, humble, au service de son film, assumant ses 1h20 sans vouloir en faire des tonnes, que j'ai bien du mal à lui lancer cette pierre là. C'est juste qu'en voyant le dernier plan facile, ce générique de fin arbitraire, on se dit qu'on a quand même raté un des projets français au plus gros potentiel de ces dernières années - même s'il aura au moins eu le mérite de ne pas tomber entre les mains d'un petit malin de base.

Gros bravo aux trois acteurs, surtout le duo Izaas-Lafarge, deux noms que je vais tâcher de suivre de près.


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