Mr Chow a écrit:
et c'est en soit inhérent au fonctionnement général, à moins de détruire ce volet du bâtiment?
Le musée intégré au bâtiment me semble très accessoire, dans cette histoire (après tout, le lieu abrite aussi la BIFI), et comme le dit Tetsuo ce ne fut pas, historiquement, l'esprit de la cinémathèque de Langlois (dont on peut se détacher, certes, mais autant que ce soit pour vraiment proposer quelque chose).
Mr Chow a écrit:
On a tous notre lieu "imaginaire" avec notre programmation idéale, ça peut être le ciné-club FDC! Et on peut critiquer à l'infini comme un sélectionneur de l'équipe de France...
Clairement, il y a cette dimension là de projection sur le lieu qu'on rêverait. Mais ça n'implique pas non plus qu'on doive automatiquement louanger et accepter la tournure qu'il prend.
Mr Chow a écrit:
Je me souviens quands ils ont présenté Lee Man-hee, cinéaste dont je suis allé voir deux films assez moyen, mais Rauger était passionné par son sujet et c'est lui qui a imposé le cycle à priori...
Oui, je veux pas tout peindre en noir dans l'excès inverse, y a des choses surprenantes et motivantes. J'étais très content du cycle Shinji Sōmai par exemple, je sais pas qui l'a mené et imposé mais c'est typiquement le genre de programmation intermédiaire qui devrait constituer la majorité des rétrospectives de réals, un espace à remplir entre
ultra-classique et
ultra-rareté-ciné-expérimental-pur-et-dur-de-toute-façon-on-est-persécutés. Pour les cycles thématiques, c'est une autre affaire, mais à la Cinémathèque ils restent malheureusement rares (y a bien les cycles chinois-égyptiens-africains que je salue, mais je trouve dommage de cantonner des cinématographies aussi importantes dans une case occasionnelle, plutôt que de les mêler naturellement à tout le reste). De même, évidemment qu'un tel lieu doit proposer régulièrement un gros cycle institutionnel pour se remettre à niveau, ou pour le plaisir tout simplement, mais pas 70% des réals, quoi !
Mr Chow a écrit:
Et si les étudiants n'y vont pas sur Paris, n'est-ce pas par une nouvelle habitude de regarder les films pour les cours sur "PC", où vont-ils alors ? (tu connais le sujet plus que moi je pense!).
Il me semble effectivement qu'ils découvrent les films chez eux. En tout cas pas là-bas... Et pourtant, pour forger une cinéphilie, ce serait tellement précieux. Si en arrivant à Paris il avaient un the-place-to-be de tout nouveau cinéphile, un lieu qui soit un carrefour central, un lieu qui propose (qui impose, fièrement, crânement) des mises en parallèles ou des cinéastes que les programmateurs considèrent comme devant être mis en avant, et dont tout le monde du coup discuterait la pertinence (quand les Cahiers font un dossier ciné retrouvé, c'est généralement à l’occasion d'une édition Potemkine et Carlotta, pas d'une rétro de la cinémathèque, ça veut tout dire). Bref, si ils arrivaient dans un lieu qui les pousserait à prendre position et à
réagir, plutôt que dans un lieu qui les pousse à venir checker le panthéon à connaître et à
réviser, ils auraient peut-être à l'arrivée un rapport un peu moins problématique au cinéma ancien/difficile/étranger.