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 Sujet du message: Re: Cineman (2009, Yann Moix)
MessagePosté: 30 Oct 2009, 16:32 
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L'autre jour je demandais à Noony avec une fausse naïveté, presque de manière rhétorique, pourquoi on donnait tant d'argent et de liberté à un mec pour réaliser un premier film sous prétexte qu'il a écrit quelques bouquins qui se sont bien vendus...

C'est triste bordel...on devrait faire passer un exam d'Histoire du Ciné à tout réal avant de lui donner la thune pour faire un premier long.
En dessous de 12/20, tu rentres chez ta mère.

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 Sujet du message: Re: Cineman (2009, Yann Moix)
MessagePosté: 30 Oct 2009, 16:43 
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Le problème n'est pas tant de ne pas savoir - je trouve normal même qu'un réal ne soit pas obligé de tout connaitre de l'histoire du septième art, mais juste de ne pas dire de connerie. allez, une dernière

L'ironie est catholique, mais l'humour est juif.


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 Sujet du message: Re: Cineman (2009, Yann Moix)
MessagePosté: 30 Oct 2009, 17:07 
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L'intéressé répond : "Calomnies, ça ne provient pas de Moix."


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 Sujet du message: Re: Cineman (2009, Yann Moix)
MessagePosté: 30 Oct 2009, 17:14 
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Faut arrêter ces blagues pourries...


...ça fait des mois qu'ça dure...

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 Sujet du message: Re: Cineman (2009, Yann Moix)
MessagePosté: 30 Oct 2009, 23:39 
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Film Freak a écrit:
L'autre jour je demandais à Noony avec une fausse naïveté, presque de manière rhétorique, pourquoi on donnait tant d'argent et de liberté à un mec pour réaliser un premier film sous prétexte qu'il a écrit quelques bouquins qui se sont bien vendus...

C'est triste bordel...on devrait faire passer un exam d'Histoire du Ciné à tout réal avant de lui donner la thune pour faire un premier long.
En dessous de 12/20, tu rentres chez ta mère.


Y'aurait plus beaucoup de films français...

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 Sujet du message: Re: Cineman (2009, Yann Moix)
MessagePosté: 17 Mar 2010, 13:43 
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Yann Moix est un auteur qui a la singularité de changer d’imaginaire chaque fois qu’il change de genre. Erotisme puissant, violent, dans des romans dont je me flatte, il y a presque vingt ans, d’avoir pressenti le tout premier : « Jubilations vers le ciel ». Gravité métaphysique, vibration sacrée, tentation de la sainteté, dans son hommage à Edith Stein, cette juive convertie au catholicisme et assassinée, comme juive, à Auschwitz. Et puis loufoquerie, inspiration baroque et déjantée, enfance à volonté, quand il se jette dans le cinéma : hier « Podium » et, à présent, ce « Cinéman » qui est le spectacle le plus impressionnant qui nous soit donné de voir ces jours-ci.

L’intrigue est simple comme un conte de fées. C’est l’histoire d’un petit prof de maths (Franck Dubosc) qui s’ennuie à périr dans une existence sans horizon. C’est un médecin fou (Michel Galabru) puis un gourou (Pierre Richard) qui disposent de la potion magique permettant à un rêveur de son espèce de quitter ce monde gris pour entrer dans les films qu’il aime. Et c’est la folle aventure, alors, de cet anti-héros partant, dans l’histoire du cinéma, à la recherche d’une princesse (Lucy Gordon) qu’un méchant (Pierre-François Martin-Laval) tient prisonnière dans des films médiocres alors qu’elle ne rêve, elle, que de retourner dans « Sissi »… L’amour, comme il se doit, sera au rendez-vous. Et ce Leporello devenu Don Juan accédera, à la toute fin, à une sorte d’extase qui est la preuve tangible qu’il est bien passé de l’autre côté, non du miroir, mais de l’écran.

Le principe, en soi, n’est pas neuf.

Et du Woody Allen de « La rose pourpre du Caire » à ce « Magnifique » où Belmondo traversait déjà la frontière qui sépare le triste réel de son double enchanté, il a ses lettres de noblesse.
Sauf que Moix lui apporte, ici, un certain nombre d’inflexions – qui changent tout et font que son film fera date.

Une idée, d’abord, qui eût ravi Truffaut et qui est l’idée selon laquelle la vraie vie n’est pas ici, à Montreuil, dans ce monde dévasté par la technique, l’amiante et la misère, mais ailleurs, dans la fiction et, en fait, sur la pellicule. Le vrai monde est dans les films, voilà ce que pense Moix. Les fables sont plus vraies que le réel, voilà ce que nous dit Cinéman quand il revient dans sa classe et ne rêve que de repartir, dans « Barry Lindon », retrouver sa dulcinée. Vous voulez vivre, vraiment vivre, échapper à la maladie du sommeil et à ses industries ? Oubliez ce monde. Semez ses succubes, incubes et autres pseudo-humains lancés à votre poursuite. Et précipitez-vous au cinéma. Musique.

Une hypothèse, ensuite, qui peut paraître folle mais qui ne l’est pas plus, après tout, que celle de tous les Encyclopédistes que l’on nous enseigne, justement, dans les écoles. Les Grecs croyaient dur comme fer, par exemple, que l’histoire de la musique n’était qu’un long morceau, écrit par un même Dieu qui aurait pris les identités successives d’Orphée, de Mésomède de Crète ou des auteurs des Hymnes de Delphes . Auguste Comte, ou Hegel, n’étaient pas loin de penser, eux aussi, que la diversité des systèmes était une illusion créée, pour avoir la paix, par un Esprit unique, se déployant à travers les âges et déposant ses doctrines comme on enchaîne les pirouettes. Eh bien c’est la conviction de Yann Moix convoquant toute l’histoire du cinéma, ses péplums, ses westerns, ses films de cape et d’épée, sur un plateau de tournage, puis une table de montage, transformés en table de dissection où s’opère leur ténébreuse et profonde unité. Film total. C’est dans le Film, pas dans le Livre, que le monde est fait pour aboutir. Œuvre.

Et puis une virtuosité, enfin, qui lui fait non seulement avaler, puis citer, dans un carnaval des styles et des genres, les films les plus divers – mais qui les lui fait, proprement, achever. Quand son héros entre dans « Zorro », ou « Robin des bois », ou « Taxi Driver », il ne se contente pas de passer la rampe, de briser l’aura qui la protège et, à la façon des premiers spectateurs de Méliès se ruant pour, eux aussi, « attraper les papillons », de faire irruption sur l’écran. Il pénètre, vraiment, sur le plateau. Il se mêle, physiquement, à l’action. Ce qui veut concrètement dire que Moix, à coups de pastiches et d’effets spéciaux, retrouvant le regard et jusqu’aux inflexions du regard des maîtres qu’il célèbre, ajoute un épisode à « Orange mécanique », augmente tel Murnau d’une nouvelle péripétie et, dans un jeu de miroirs où l’on ne sait plus, pour le coup, où est le réel, la fiction ni, maintenant, l’hyperfiction, tourne une vraie scène de western dont je défie le spectateur de dire, avec certitude, si elle figure ou non dans le « Pour une poignée de dollars » d’origine.

Un dernier mot. Il se trouve que l’actrice, Lucy Gordon, qui prête son visage à la princesse s’est, le film fini, suicidée. Mystère, comme toujours, de cette mort. Horreur de cette jeune vie si violemment interrompue. Mais vertige (comment ne pas le dire ? avec crainte, tremblement, stupeur – mais comment, oui, ne pas y songer ?) de ce -rattrapage -ultime de la réalité par la fable, ou de la fable par la réalité. Cette créature enfermée dans l’histoire du cinéma, cette belle endormie que le héros tentait à toutes forces de délivrer et de ramener à la vie, voilà que la projection s’achève et qu’elle est toujours, à jamais, prise au piège de ces films où on la voyait se débattre – la pellicule comme un linceul, ce film-ci comme son tombeau, tragique.

Critique de BHL

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 Sujet du message: Re: Cineman (2009, Yann Moix)
MessagePosté: 17 Mar 2010, 13:57 
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Truffaut, Murnau, Moix, cherchez l'erreur.


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 Sujet du message: Re: Cineman (2009, Yann Moix)
MessagePosté: 17 Mar 2010, 14:07 
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...insupportable.


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 Sujet du message: Re: Cineman (2009, Yann Moix)
MessagePosté: 17 Mar 2010, 14:26 
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Je l'avais lu à l'époque. Le mec se ridiculise encore plus qu'avec son propre film...

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 Sujet du message: Re: Cineman (2009, Yann Moix)
MessagePosté: 17 Mar 2010, 15:56 
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Ce que c'est mal écrit.

Et puis cette critique pue l'ignorance, c'est assez effrayant.


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 Sujet du message: Re: Cineman (2009, Yann Moix)
MessagePosté: 17 Mar 2010, 17:08 
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 Sujet du message: Re: Cineman (2009, Yann Moix)
MessagePosté: 17 Mar 2010, 18:17 
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Marlo a écrit:
Ce que c'est mal écrit.


Le style est insupportable. Je ne sais pas s'il écrit de la même façon dans ses bouquins (celui co-écrit avec Houellebecq est tout aussi lamentable), mais ses articles sont d'une lourdeur insupportable. Rien qu'une parenthèse de ce style, c'est interdit :

Citation:
(comment ne pas le dire ? avec crainte, tremblement, stupeur – mais comment, oui, ne pas y songer ?)


Je me souviens d'un article qu'il avait écrit dans Paris Match il y a bien quinze ou vingt ans, à partir de là ce mec m'est apparu comme un vrai guignol.

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Que lire cet hiver ?
Bien sûr, nous eûmes des orages, 168 pages, 14.00€ (Commander)
La Vie brève de Jan Palach, 192 pages, 16.50€ (Commander)


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 Sujet du message: Re: Cineman (2009, Yann Moix)
MessagePosté: 17 Mar 2010, 19:07 
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Et puis c'est fou de penser que Moix "retrouve le regard et jusqu’aux inflexions du regard des maîtres qu’il célèbre"; c'est n'importe quoi.


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 Sujet du message: Re: Cineman (2009, Yann Moix)
MessagePosté: 04 Avr 2010, 00:37 
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Maintenant je sais pourquoi Lucy Gordon s'est suicidée.

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Voyez cette image. Voyez cette vision d'horreur.
Le film a cette gueule. Le film est cette gueule.

Je crois sincèrement qu'il s'agit d'un des pires films que j'ai vu de ma vie.


C'est catastrophique au point où je ne vois même pas l'intérêt d'en faire une critique un tant soit peu sérieuse.
Parce qu'on pourrait parler longtemps du gâchis absolu du pitch, de la stupidité de faire du monde réel dans le film un monde encore plus fictif que celui des films dans le film, de l'inexploitation quasi-totale des films et des genres explorés, de l'inanité de CHAQUE ! SCENE! où l'écriture n'est même plus juste une succession de vignettes mais une succession de séquences semblablement sans intérêt où aucune ne fait avancer l'histoire ne serait-ce qu'une seconde si l'on excepte une rapide exposition et un climax torché...

La semaine dernière, avec Noony, on avait entrepris de mater le film en divx et au bout de 10 minutes on s'est rendu compte qu'il s'agit d'un montage chiqué, y avait le tout début, un peu du milieu, et la toute fin (en boucle pendant 1h30).
C'était à peine plus foutraque et foireux que le vrai film fini, qu'on a loué en DVD ce soir pour le mater (oui, on est fous).

Mais malgré tous les "why are we watching this?" de plus en plus inquiets énoncés avant la location, pendant la location, en lançant le film, pendant le film, je regrette pas.
D'autant plus que ce divx fake était loin de donner une réelle idée de l'ampleur cataclysmique de cette "oeuvre".

J'ai halluciné devant le traitement d'une grossièreté tout simplement sans pareil, j'en suis même venu à me demander si c'était tout bonnement pas une grosse farce.
Pas juste parce que le potentiel est vulgairement ignoré et/ou traité comme dans un film pour mioches teubés, pas même parce que les efforts de reconstitution sont minimes, mais juste parce que c'est juste incroyablement amateur tout le long. Une sorte de sketch de débutant filmé par du vent, sans queue ni tête.

J'imagine qu'avec Poelvoorde, initialement casté, ça aurait été plus proche de Podium (déjà nase mais un chef-d'oeuvre à côté de celui-ci) mais en prenant Dubosc et en lui demandant de faire du Dubosc puissance mille fois plus relou (et j'aime pourtant bien le comique), le film embrasse d'emblée la plus élémentaire démarche parodique mais tout le second degré du monde ne peut sauver l'entreprise de la catastrophe.

Malgré l'horreur générale, j'ai envie de le revoir. J'ai envie de le revoir mais dans sa version originale, avant que 75% des dialogues ne soient réécrits en post-synchro (le doublage le plus visible DU MONDE). J'ose même pas imaginer le niveau des blagues qui ont nécessité d'être réécrites.

Je me demande si dans cette version originale aussi il y avait des bruitages de cartoon toutes les 5 secondes.

Je pense vraiment qu'à plusieurs étapes de la création du film, ils ont systématiquement lâché l'affaire un peu plus...
Noony me dit que le scénario faisait davantage "vrai film" et ça se voit que certaines scènes sont plus nawakesques que d'autre (cf. toute la séquence Tarzan sortie d'un sous-sous-sous-ZAZ) et je pense qu'ils ont essayé de sauver le truc autant qu'ils pouvaient, en décidant d'assumer à 4600% la débilité de l'objet.

Mais bon...les miracles ça n'existe pas.

Cocorico.

-∞/6

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 Sujet du message: Re: Cineman (2009, Yann Moix)
MessagePosté: 04 Avr 2010, 00:41 
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Localisation: in the forest of the Iroquois
Le moment tristesse du film : Marisa Berenson qui reprend son rôle de Lady Lyndon (y'a une faute d'orthographe d'ailleurs dans le générique) et qui fait face à Franck Dubosc.

Il la quitte en disant "Avec les compliments de Cinéman!".

Je pense qu'il aurait chié sur la pochette du DVD du Kubrick, ça aurait été plus respectueux.

Un blâme à Marisa. Et un bon gros carton rouge des familles pour Moix.

Un des pires trucs de ma vie de spectateur.


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