(il n'y a pas encore d'affiche et la photo d'exploitation cannoise est horrible)
j’y allais pas formidablement confiant parce que j’avais trouvé visions vraiment médiocre, mais un thriller sur l’ïa avec la voix de mylène farmer c’est un projet marrant, j’étais content.
j’ai vu « d’après le roman de tatiana de rosnay au générique et j’ai pensé « oulah » et donc en effet.
donc tatiana de rosnay imagine cette histoire de l’ia, l’appartement du futur, les artistes irremplaçables, puis une société dystopique ou des entreprises ont pris le contrôle de la société, société où la surveillance généralisée règne avec par exemple des drones dans la rue pour vérifier que tu as le droit de sortir (oui parce que yann a rajouté une storyline sur un simili confinement avec un simili covid).
original, n’est-il pas ?
donc bon rien de tout ça n’est très profond ni très imaginatif, c’est vraiment tarte à la crème sur tarte à la crème. c’est un sujet sur lequel beaucoup de gens réfléchissent beaucoup, et là c’est vraiment un truc un peu couillon d’une fille qui a lu un article dans le point et comme elle écrit des livres dans la vie elle a pensé que son esprit artistique apporterait une plus value particulière pour alerter la société.
mais enfin l’anticipation est vraiment médiocre, à côté de la plaque, le plus petit dénominateur commun, aucune idée qui te surprend, qui te prend à rebrousse poil, qui pousse à +1 le truc. il y a même la notion marrante que la société qu’elle nous présente a été totalement ai-isée, et il y a 0 marginaux, 0 notion des gens devenus inutiles, rien. ce n’est que lorsque ça touche à l’aaaaart qu’il faut visiblement paniquer.
en terme de production design ce n’est pas beaucoup mieux et là encore pas vraiment de créativité, de surprise, de boutons appuyés dans le cerveau, rien. de l’anticipation qui anticipe pas grand chose.
et tout ça est donc contenu dans une histoire de thriller. ce n’est pas trop le talent particulier de tatiana, qui a tendance à se reposer plus que de raison sur des poncifs, des structures connues, des schémas établis. tant est si bien que le squelette de l’histoire semble parfois avoir été écrit… par une ia.
je ne veux pas totalement basher non plus. ça fait le job. c’est proprement fait. c’est financé par netflix (et "avec le soutien essentiel de canal +", c'est nouveau cette formule ?) et plein de gens le regarderont en disant « ouais c’est pas le film de l’année mais ça passe pour une petite soirée ». le casting est un vrai petit smash : cécile de france est parfaite - son charme semblait tellement lié à sa jeunesse et en fait elle est mieux maintenant, plus belle, elle créé une plus forte empathie, excellente lead pour ça. anna mouglalis est un sacré personnage et elle envoie toujours du lourd. et surtout… mylène farmer, dont j’ai trouvé la voix absolument parfaite pour ça, chaude, réconfortante, ferme. l’idée de prendre une voix à la fois si familière mais mystérieuse est géniale. vraiment une idée géniale et ça marche du tonnerre.
bref, un peu pénible qu’un mec qui a envie de faire des thrillers et a qui on donne beaucoup de sous pour faire des thrillers n’ait manifestement pas plus d’idées et de talent pour faire des thrillers, mais ça n’est pas totalement odieux non plus. c’est juste un peu couillon, un peu médiocre, mais pas insultant ce qui est toujours ça de pris j’imagine.
(sortie le 17 septembre)
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