Forum de FilmDeCulte

Avant de découvrir le film, j'en ai lu des vertes et des pas mûrs sur Twitter où les journalistes ayant vu le film lors la projection de presse, le traitaient de film "dégueulasse", parlait de "prise d'otage du spectateur", de "manipulation". Il y avait une horde de journalistes énervés, un peu outrés et du coup je suis rentré dans la salle avec un a priori immédiatement négatif, d'autant que j'aime bien Festen mais sans plus et que j'imaginais bien Vinterberg faire un film putassier.

Et bien du coup j'ai été plus qu'agréablement surpris par ce beau film très émouvant sur un homme (Mikelsen) accusé de pédophilie et la réaction de la communauté sur les soupçons qui pèsent sur lui. Le film est assez grossier et donne un peu la clé du film lors d'une scène au début qui manque clairement de finesse mais c'est toujours terrible d'être témoin d'un véritable lynchage social envers un personnage immédiatement attachant. Le film m'a fait penser à un film allemand impressionnant découvert l'année dernière Scènes de chasse en Bavière où un jeune homme se faisait littéralement chasser parce que soupçonner d'homosexualité. Sans être aussi jusqu'au boutiste que ce film allemand, le film de Vinterberg reste quand même très dur et lourd dans la manière de faire peser sur le personnage les regards de haine, les soupçons qui enflent et le dégoût que la pédophilie peut susciter.
Bref c'est un film assez simple mais qui a une verve et une puissance émotionnelle qui ne lâche pas durant la séance jusqu'à une fin subtilement géniale. Mads Mikkelsen est vraiment bon dans le rôle de ce monsieur tout le monde qui se retrouve soudain le pervers du village. Ca ne réinvente pas la poudre mais c'est un beau film et les journalistes ont définitivement craqués en s'attaquant à ce film, finalement totalement inoffensif.

4/6

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CroqAnimement votre

Beaucoup aimé, pas du tout compris la polémique (d'ailleurs la presse internationale n'en a jamais parlé)... Mads est immense, la fin est très forte.

C'est peut-être le plus désolant, car on sent quand même que ça cherche l'uppercut, et ça doit le réussir malgré tout j'imagine pour pas mal de spectateurs?

L'impression de voir le film enquiller un à un absolument toutes les étapes obligées de son postulat, ça en est risible, en plus de cette brume symbolique qui cherche à planer élégamment sur l'ensemble (le final est visible à des kilomètres quand même )... Prise d'otage ensuite? Le truc c'est l'interprétation de Mikkelsen et son côté tellement sympas à cajoler à l'écran, son point de vue marchait en tout cas à fond sur une partie du public dans la salle où j'étais, une nana gueulait en permanence sur ce qui se passait (limite si elle ne disait pas "sale gosse"), mon voisin sanglotait à un moment... Cayate était trop subtil en fait.

Ha! J'ai adoré. Avec la bande-annonce, un brin mensongère d'ailleurs, je craignais une prise d'otage à la Von Trier avec le parcours christique d'un martyr lynché sur la place publique. Le film, heureusement, est bien plus intelligent que ça. Je trouve le film admirable de bout en bout: réal impeccable, scénario en béton, acteurs irréprochables (Mikkelsen est immense et n'a pas volé son prix)... Et le ton juste, toujours. Et puis, j'ai été surpris d'être à ce point ému (putain joues toutes mouillées et tout). C'est plein de scènes très fortes, dont la dernière évidemment. Ah, ce dernier regard!

A mes yeux, un grand et beau film, un gros 5/6 bien joufflu.

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

tu fais plaisir

J'ai trouvé ça globalement sans intérêt.

Je ne sais même trop quoi en dire, vraiment.

J'aime bien ce portrait d'un monde d'adultes tellement défaits de leur innocence qu'ils s'imaginent irrémédiablement le pire, ce monde de tueurs, de chasseurs, mais si ce soupçon de fond n'est pas inintéressant, le récit est si banal que j'ai du mal à me raccrocher à quoi que ce soit.

Et surtout pas à ce protagoniste qui se fait de moins en moins attachant au fur et à mesure tant il semble ne jamais réagir.


L'épilogue est pas mal, rejoignant ce que je dit plus haut mais bon. Too little, too late.

Et si la réa est propre, je l'ai trouvé assez anodine aussi.

2/6

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Oui, ayant eu vent de ça, je m'attendais presque à un twist, genre il a vraiment touché la gamine.

Cela dit, ça aurait au moins été intéressant, vu que tu as effectivement de l'empathie pour Lucas dès le départ alors que finalement, tu ne sais pas non plus s'il s'est passé quelque chose (lors d'une ellipse ou avant le film).


My thoughts exactly.


Bah y a un peu de ça quand même dans l'abnégation du mec qui reste super passif et encaisse tout le long ou presque.

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il y a la scène du coup de boule quand même.

Oui, c'est la seule, j'en étais presque surpris. Puis la scène de l'église, mais c'est déjà la fin.

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C'est surtout toute la façon dont la machine se met en branle, qui est lourde et ultra manipulatrice : la scène de l'interrogatoire ultra biaisé, l'échange entre la directrice et le personnage, entre la directrice et les parents d'élève, la mère qui cherche à convaincre sa gamine, etc. Il y a clairement le désir d'opposer le gentil Mads aux méchants villageois dégénérés. Une fois ce passage dégagé, le film prend alors son envol et s'intéresse à son vrai sujet. A partir de là, et même si ce n'est pas d'une grande finesse non plus (le mec qui ne se défend jamais), j'ai trouvé ça assez fort - notamment grâce au jeu de l'acteur.
4/6

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Anthony Sitruk - Bien sûr, nous eûmes des orages
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