Forum de FilmDeCulte

Ce n'est pas ce qu'il voulait dire au départ mais vous avez réussi à le faire dévier de son propos initial.
Vos questions de savoir si cela aurait fait plus ou moins de bruit sont symptomatiques de la culture du buzz que vous avez semble-t-il intégrée et qui vous sert de boussole morale.
L'hypocrisie du milieu va bien au-delà de Polanskî comme l'a prouvé le résultat des césars. Haenel avait bien le droit d'être naïve en venant. C'est moins le cas maintenant.

On avait déjà parlé de ça l'an dernier. J'avais (difficilement) trouvé les mêmes chiffres: 5% de la population française, et 5% des rôles.
Le problème, c'est qu'ils sont davantage que 5% en région parisienne, là où la majorité des films français se déroulent, et surtout ces 5% incarnent disproportionnellement des dealers, délinquants, etc.

Sans transition: pour ce qui est de Polanski, il est clair que certains de ses défenseurs sont à la ramasse. Les propos de Wilson, les mots de Blumenfeld, bordel... C'est comme avoir Viggy Simmons dans mon camp pour un film.

Pour ce qui est des paroles de nuance, on va encore dire que je me cache derrière Geimer, mais dans son ITW à Slate l'autre jour y a des choses que je trouve justes et qu'on entend assez peu de nos jours:

"Attaquer des hommes puissants et célèbres, les faire «chuter» pour des agissements sexistes et violents commis il y a des décennies et dont personne ne s'était plaint à l'époque, cela n'aide personne aujourd'hui. Si nous voulons que la société et les hommes évoluent, je ne crois pas que les diaboliser et les stigmatiser jusqu'à la fin de leurs jours soit une bonne idée. Quel agresseur voudra admettre ses torts si son crime est une dette qu'il ne pourra jamais payer? Et quelle victime voudra dénoncer son agression si elle lui colle pour toujours à la peau?

Je suis féministe. Je ne pense pas qu'on exalte les femmes en démolissant les hommes. Je ne crois pas non plus qu'on mette fin aux agressions sexuelles et au harcèlement en clouant des hommes au pilori pour des comportements que la société acceptait il y a longtemps et qui deviennent des transgressions à tout jamais inexpiables. C'est contre-productif. Nous devons éduquer les gens et changer le monde aujourd'hui.

Les vrais militants ne font pas commerce de la douleur des victimes. Et ils n'usent et n'abusent pas non plus de vous, de votre histoire, sans votre consentement, comme j'ai pu le voir avec les collages féministes qui placardent «Samantha, 13 ans» sur les murs de Paris. C'est tout le côté obscur du militantisme, qui ne se soucie guère d'aider les victimes à aller mieux, ni même de changer les mentalités pour faire du monde un endroit plus sûr, mais qui ne fait qu'exploiter la douleur et la peur des femmes pour alimenter la colère et l'indignation en roue libre, de manière parfaitement stérile et opportuniste."

On peut bien sûr discuter et trouver à redire mais je trouve ça assez intéressant.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Comme le dit Castorp, le geste d'Haenel a une dimension politique, mais vous avez le droit de ne pas comprendre.

La culture du buzz de Jan Palach.

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Mais...ça c'est tout simplement faux. Ca a des conséquences, ça libère la parole, ça montre à des centaines, des milliers de femmes qu'elles ne sont pas seules. C'est inestimable. Selon Geimer il n'aurait pas fallu parler contre Cosby, Weinstein ou Singer? Même s'ils ne sévissaient plus (et c'est pas dit), le fait que des femmes parlent encourage d'autres à parler sur leurs violeurs à elles, au présent.


En l'occurrence, le souci, c'est que Polanski s'est soustrait à la justice. Il n'a jamais cherché à payer sa dette (au-delà des 42 jours). Et les victimes ne peuvent justement pas de défaire de leur agression tant qu'il reconnaît pas et qu'il est défendu.


Hein? Mais c'était pas accepté y a longtemps vu que Polanski a été attaqué, poursuivi, jugé et condamné pour son viol À L'ÉPOQUE.


Et elle croit que ça passe par quoi? Par le fait de laisser tranquille des violeurs sous prétexte que c'était y a longtemps?


Mais opportuniste en quoi? En quoi ça sert l'intérêt d'une militante anonyme de placarder un nom sur un mur? Qu'est-ce qu'elle en retire?


Je trouve ça complètement à côté de la plaque.

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Discussion avec un collègue, qui me demande ce que je pense du César attribué à Polanski.

- Bof, il a sans doute bénéficié de la règle qui veut que le meilleur film ne puisse aussi gagner le César du meilleur réalisateur. A partir de là, sans connaître le nombre exact de vot...
- Ah oui, mais justement, il y a trop de catégories aux César, c'est super long et chiant, alors qu'au moins les Oscar ou le Festival de cannes ça passe plus vite !
- Euh... Oui, alors bon, les Oscars durent trois plombes aussi, et Cannes c'est un Festival. Mais bref, on s'en fout de ça, le propos c'est que...
- Ouais mais ma femme et moi on s'est endormi tellement c'était long et on n'a pas vu la fin !
- Bref, je disais que dans ce cadre, une fois Les Misérables exclu, il reste cinq autres films sur lesquels les votes se diluent. Et Polanski en bénéficie car ses soutiens, eux, ne manqueront pas de voter pour lui. C'est un peu comme les pro-FN qui votent pour Marine Le Pen pendant que les anti-FN se dispersent sur tous les autres cand...
- Ah mais ouais justement, j'ai lu que les électeurs de gauche ont dit qu'ils voteraient blanc aux prochaines élections même face à Le Pen !
- Ok, je vais manger, bon appétit.

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Chaque fois que tu racontes une anecdote impliquant un collègue, ça me déprime. Les quidams, brrr.

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La vie pas assez brève d'Antony Sitruk.

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"Je vois ce que tu veux dire, mais..."
"Je me suis mal exprimé, pardon."

J'en ai quelques uns avec qui on peut avoir une vraie discussion, et sans que ce soit un problème de culture : un de mes meilleurs potes au boulot n'a aucune culture, rien, le ciné se limite aux Tuches et la lecture à Télé Z - mais on peut discuter avec lui, on voit que ses câbles se connectent. Et d'autres, qui suivent l'actu, lisent, comme celui de la conversation plus haut, sont incapables de se concentrer plus de trois mots sur un sujet. C'est infernal. Et c'est avec lui que je bosse sur mon nouveau projet en plus...

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La vie pro, oui. Honnêtement, je ne sais pas si vous imaginez bien ce que je vis au quotidien !

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Mais justement, le truc c'est qu'à mon sens on n'est pas obligés d'avoir une position, de choisir un "camp". On peut garder la tête froide, dire "voilà ce qui s'est passé, il faudra en parler quand toute l'agitation sera retombée". Je trouve ça totalement salutaire.

Dans le même genre Binoche a totalement raison : https://www.francetvinfo.fr/culture/cin ... 49243.html

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CroqAnimement votre

J'aime son discours très posé, limite froid. On peut aussi ne pas prendre position, attendre un peu que ça retombe, en discuter avec les personnes concernées. Et un autre truc, on peut aussi dire les choses maladroitement, sans que ce soit très grave non plus. On demande aujourd'hui aux gens de se prononcer en quelques signes (quelques mots, quelques secondes), de prendre position, ET de dire les choses parfaitement. C'est très agaçant.

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Exactement.

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CroqAnimement votre

Y'a aussi une certaine contradiction: on adore quand Ricky Gervais passe Hollywood au lance-flamme mais pour les Césars on trouve ça nul... Je dis pas que tout était réussi chez Foresti (j'ai pas tout vu de toute façon) mais moi j'ai trouvé certains trucs bien sentis.

J'écoutais Leïla Slimani hier à la radio, je trouve qu'elle dit un tas de truc pertinents et mesurés (elle revendique la différence entre l'oeuvre et la personne par exemple, et s'est barrée des Césars en même temps qu'Haenel, ce qui chez certains ne peut pas être cumulable j'imagine).