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aka Apocalypse Domani, Invasion of the flesh hunters, Cannibals in the streets, Demain l'apocalypse, Pulsions Cannibales...

Film assez étonnant du sympathique Margheriti, aka Anthony M. Dawson, réalisateur de La Vierge de Nuremberg ou de La brute, le colt et le karaté, mais aussi de pas mal de films nazes des années 80 comme Alien - La créature des abyss. Soit ici un film de cannibale croisé avec la nouvelle vogue US de films sur le Vietnam (The Deer Hunter vient de cartonner). Le réalisateur va enchainer d'ailleurs sur un film de guerre du vietnam plus direct, Héros d'Apocalypse... Ici, au-delà de la pure exploitation et du prétexte du « virus cannibale», le film arrive même à anticiper Rambo, dans ces portraits de marginaux pour lesquels leur ancien commandant vient à la rescousse, jusqu'à lui-même faire une croix sur sa fragile « réintégration » dans la société.

Après une intro guerrière et horrifique un peu fauchée mais nerveuse, on se retrouve vite dans une ambiance de thriller urbain bien rythmé, qui montre la société américaine traiter ses vétérans comme des malades à parquer, jusqu'à faire agir de concerts motards délinquants et police pour les traquer. On est assez loin du côté religieux et rédempteur à venir de l'Echelle de Jacob, le fantastique est peu présent : ça fonctionne comme chez Romero dont c'est un bon dérivé en moins appuyé, sauf que le groupe de dégénérés prend ironiquement la place du petit groupe de héros traqués dans Dawn of the dead ou Day of the dead. Le Cannibale est de toute façon plus intéressant que le zombie car il conserve clairement son humanité une fois "contaminé".

Il y a une superbe séquence dans les égouts dans le dernier tiers qui ironiquement ressemble vraiment à un film sur la guerre du Vietnam. C'est nerveux et même parfois assez classe (belle photo de l'espagnol Fernando Arribas), le gore est ponctuel mais bien foutu, les passages avec l'ado aguicheuse sont assez marrants : bref de l'excellente petite série B qui gère très bien les transitions avec ses passages purement exploitation. A noter que l'un des vétérans les plus givrés se nomme ici Charlie Buckowski...