Qui-Gon Jinn a écrit:
ATAM avait en effet une enveloppe extérieure chiadée mais des rouages scénaristiques et de jeu foireux. BUNKER PALACE par contre est totalement à nu, on dirait un film retourné sur lui-même, où tout est exposé: absence d'intro, décor aride (et génial), proéminence de la voix-off qui explique, illustrations mentales cash, jeu sur les modes de mise en scène avec un amusement presque enfantin (collage, stop motion...). Il y a donc un enthousiasme et une innocence dans la démarche qui rend le film attachant.
Alors oui, y a eu beaucoup de ça. Beaucoup de questionnement sur le diégétique, l'extradiégétique, comment le faire passer avec peu de moyen et faire imaginer des trucs. Comment jouer avec les formats, les supports, etc.
En fait, le stop motion est venu après le tournage. Dans le scénar la chute était brute et on passait juste de l'alarme à "bah la bombe est tombée". Mon chef op est passé après le tournage à la maison, on est en mode glande et tout, et là on se dit "il manque un truc". Il manque une explosion. Il manque de la violence. J'ai pensé à la fin de Dr. Folamour et me suis dit que j'aimerais aller un peu là dedans. J'aimerais jouer sur le ton, la forme, et voir comment je peux confronter le spectateur à ma vision de tout ça.
Cet été en Arménie, j'ai poussé ma réflexion là dessus en faisant un faux making of d'un film que je voulais faire en mélangeant des plans du "film" et des moments docus tournés dans mon pays. Une sorte de Lost in la Mancha low budget. Tout petit projet que je prends le temps de monter moi même un peu comme un puzzle. Je te montrerai des bouts de montage si tu veux.
Je pense que c'est mon dernier projet "étudiant"/à but éducatif, et je vais muscler le jeu pour mon prochain.