Forum de FilmDeCulte

Dans un futur proche où règne l’intelligence artificielle, les émotions humaines sont devenues une menace. Pour s'en débarrasser, Gabrielle doit purifier son ADN en replongeant dans ses vies antérieures. Elle y retrouve Louis, son grand amour. Mais une peur l'envahit, le pressentiment qu'une catastrophe se prépare.

Un peu la flemme d'ouvrir le topic parce que je n'ai pas grand chose (d'intéressant) à dire sur le film vu comme j'ai pas aimé et que le projet même m'a semblé m'échapper alors qu'il est très apprécié par mes mutus Letterboxd.

Et pourtant, quand je lis des critiques sur le film, je vois ce qu'ils ont vu mais j'en ai vu la version chiante et désincarnée. Peut-être est-ce mon aversion au cinéma de Bonello (j'avais bien aimé L'Apollonide mais j'avais trouvé Le Pornographe chiant, Saint-Laurent inabouti et Nocturama bête à en crever) mais si je ne peux nier l'ambition du film (c'est ce pitch SF mi-Eternal Sunshine mi-Cloud Atlas qui m'avait intrigué), j'ai trouvé le traitement et l'exécution particulièrement plats.

Je crois que de manière générale, ce que le film raconte, du trauma passé et de l'angoisse du futur créant une peur d'aimer, m'est tellement MAIS TELLEMENT étranger comme sentiment, que j'ai du mal à me projeter, à être en empathie avec ces personnages .

De ce que je comprends, le segment dans le passé est ce qui reste le plus du texte de Henry James qui a inspiré le film et je n'y ai vraiment vu que des clichés du genre dans cette romance qui ne naît pas, les dialogues (surtout quand ils sont en français et surtout quand ce français est joué avec l'accent britannique horrible de George McKay) remplis de platitudes aussi barbantes que l'exposition du concept dans les scènes du futur et l'expression des peurs susmentionnées, toutes deux didactiques au possible.
Je sauve quelques belles images du Paris inondé et cette dernière scène sous-marine, avec les poupées flottantes, mais sinon, cette première heure n'a jamais réussi à m'intéresser.

La deuxième moitié est vaguement plus originale, notamment avec ce personnage d'incel (là où je peine à croire à cette aspirante actrice française qui part à Hollywood à 38 ans pour percer et son recours à une voyante), le cheminement vers leur future collision est plus engageant, mais lorsque le film commence à donner dans un onirisme sous-lynchien avec un montage dont la nature expérimentale ressemble davantage à un bug, il a tôt fait de me lasser.

J'ai retrouvé le pire de Nocturama par moments (le discours des connasses en boîte, brrrr, l'écriture, le jeu, y a rien qui va) et même les idées formelles intéressantes (cette intro sur fond vert sur une peur que l'on doit imaginer) sont quand même assez grossières.
Et la fin, glaçante sur le papier, m'a paru ridicule à l'écran.

2h26 assez pénibles.

Nan vraiment, j'arrête les frais avec Beber.

_________________
UBERLINKS toujours dispo sur OCS et MyCanal!

Il te reste Coma si t'es un maso ultime.

Bah non.

_________________
UBERLINKS toujours dispo sur OCS et MyCanal!

J'ai vu "Le pornographe" de Bonello en 2001, j'ai préféré arrêter juste après

En voyant la bande-annonce de celui-ci au cinéma, je me suis rappelé ce qui clochait dans son cinéma : une tendance timide à l'expérimentation pour faire des trucs assez fades. Au moins est-ce légèrement moins nul que du Damien Odoul.

Jamais eu envie d'en revoir un après son film sur la maison close, là... C'était poussif et prétentieux.

L'Apollonide c'est son meilleur avec Saint-Laurent. Donc ouais faut mieux que tu t'arretes là. A la limite par curiosité morbide, Coma c'est tellement raté que ça vaut le coup d'oeil. Et c'est un fan vendu à Bonello qui parle.

Le Cloud Atlas du pauvre (comment ne pas y penser ?) de Bonello. Un film très ambitieux, finalement assez simple dans ce qu'il raconte (une histoire d'amour contrariée sur trois époques) mais que j'ai trouvé très inégal et surtout assez confus. Pour faire très simple, la partie d'époque est de très loin la plus réussie que ce soit dans la somptueuse DA, dans sa légère uchronie avec un Paris inondé et même dans l'émotion j'ai beaucoup aimé. La partie contemporaine (j'ai appris en fait plus tard que c'est supposé se passer en 2011, j'ai dû rater l'info mais ça explique certains trucs un peu ratés genre les popups sur l'ordi) est pas mal, surprenante on se demande un peu où ça va mais si j'ai marché dans un premier temps toute la conclusion est hyper confuse avec des jeux sur le montage que j'ai trouvé plutôt faibles et surtout tout un truc un peu méta qui n'a narrativement aucun sens (ou je suis passé à côté) Enfin, la partie futuriste est globalement un gros ratage, assez laide et factice (ce plan où elle est supposée travailler en touchant un truc pour vérifier la température, quelle horreur), sans aucune vision autre qu'un truc froid et vide très prévisible et blackmirroresque et des passages évidemment suintant le malaise (cette scène de danse/aérobic au début, la pauvre Léa Seydoux...). J'aime bien l'idée des clubs avec des années différentes mais tout fait un peu fake, mal branlé (rien compris a qui était les gens à qui elle parlait, soudain cette meuf qui tue son chat là ) et il faut le dire aussi, un peu boomer avec ce futur inhumanisé et vide, bon on en est quand même un peu revenu de tout ça.

Là où le film me semble un peu raté c'est surtout dans l'articulation de ces trois époques. Ce qui rendait Cloud Atlas bouleversant c'était justement le montage de plus en plus complexe qui parvenait à résonner les histoires les unes avec les autres, à leur donner une forme d'unicité à travers le temps et l'espace. Le film de Bonello échoue un peu à faire ça. D'ailleurs on se demande pendant un moment quel est le lien entre les époques et la réponse (une espèce de gimmick technologiques à la Black Mirror) n'est que très moyennement convaincant. J'aime la poésie qui traverse, les espèces de signes (les poupées, le pigeon etc...) mais ça reste presque cosmétique, le film a du mal à l'intégrer vraiment au coeur de son récit. Le résultat c'est que je vois sans cesse l'ambition du trois films en un, de cette grande histoire d'amour tragique mais qu'émotionnellement je reste sur le seuil parce que le film est à la fois trop théorique et surtout confus et pas assez passionné/passionnel. C'est exactement comme pour la fin. J'adore l'idée, Seydoux est géniale mais je n'ai littéralement rien ressenti, émotion zéro.

Le film a plein de choses passionnantes, j'aime beaucoup la première scène qui nous ramène plutôt du côté de Holy Motors de Carax (même si comme je le disais plus haut je n'arrive pas à l'intégrer dans la narration du film), je ne me suis pas vraiment ennuyé malgré la durée mais je ne peux pas m'empêcher de trouver le film un peu raté quand même, passant à côté de son potentiel. Léa Seydoux y trouve pourtant l'un de ses plus beaux rôles, quel actrice quand même, toute en sensualité et sensibilité (magnifique scène sous-marine avec les voilages autour de son corps de nymphe romantique). Elle est vraiment le film et elle est parfaite.

3-4/6

_________________
CroqAnimement votre

Bruh.

_________________
UBERLINKS toujours dispo sur OCS et MyCanal!

Putain je me suis posé la question mais je me suis dit, j'aurais vu les images si c'était vraiment arrivé

_________________
CroqAnimement votre

Bordel, j'ai vraiment beaucoup aimé, je déprime

Oui j'ai halluciné entre la réception à Venise hyper enthousiaste et sa sortie en salles où le film est passé quasiment totalement inaperçu (le film va faire moins de 100 000 entrées).

_________________
CroqAnimement votre

Avec L'Empire et Paycheck, ça commence à faire beaucoup.

_________________
UBERLINKS toujours dispo sur OCS et MyCanal!

L'Empire, je mets 4, si je suis pas à Berlin dans une salle qui rit mais à Paris dans une salle qui se fait iech, je suis à 3/6 voire moins, ça conditionne beaucoup mon jugement (et puis je suis tombé amoureux d'Anamaria Vartolomei, qui est l'actrice la plus sympa que j'ai rencontrée depuis longtemps).

Par contre La Bête, j'ai vraiment trouvé le film hyper stimulant, je suis surpris de voir mes valeurs sûres du forum lui tomber dessus.