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Incroyable de se dire que le film a été un improbable succès et qu'il a réalisé 836 000 entrées alors qu'on est plutôt dans le film rural âpre et peu amène avec un récit minimaliste en forme de chronique. Mais au final c'est compréhensible tellement le film est réussi dans cette manière de filmer cette drôle de famille dont on met du temps à comprendre sa composition. Une femme avec sept enfants et un homme qui est là de temps en temps, très autoritaire et dont il s'avère qu'il a une "vraie famille" ailleurs. Rarement aura-t-on vu une espèce de domination masculine aussi insidieuse et de plus en plus répugnante, le mec étant de prime abord assez sympa, semble aimer ses enfants et son "amante" mais peu à peu tu vois cette manipulation, cette main-d’œuvre à bas prix, ces moments de sexualité exigés (les siestes) et l'abandon permanent, jusqu'au point de non retour...

Reste alors cette relation magnifique d'une mère avec ses enfants, dans cette ambiance rurale âpre mais pleine du bonheur d'être à l'extérieur, d'être libre malgré le travail permanent harassant. Il y a une façon de filmer l'enfance comme on l'a peu filmé avec une énergie, une vitalité, une force de vie géniale. Les premiers plans du film sont géniaux et donnent le ton, les enfants jouent dans la paille, la caméra les suit, semble presque participer avec eux à leur jeu. C'est très beau.

Magnifique Dominique Reymond en femme sacrifiée qui accepte son sort parce que ses enfants sont la lumière de sa vie. Le film est vraiment très sensible, très simple, très beau et on ne doute pas une seconde qu'il représente une certaine réalité cruelle. Daniel Duval en face est aussi parfait, à la fois doux, charmeur et soudaini le total opposé. On pense un peu à l'âpreté du cinéma de Pialat par moments mais j'ai aussi pas mal pensé au cinéma d'Alice Rohrwacher (Les Merveilles, Heureux comme Lazare) dans cette ruralité hors du monde et romanesque malgré sa rudesse. Et je découvre par hasard que Hélène Louvet, la chef op du film est la chef op de Rohrwacher, c'est vraiment marrant cette connexion. Hélène Louvet qui a d'ailleurs une très belle carrière très diversifiée entre France, Italie et US, contrairement à Sandrine Veysset dont la carrière n'a jamais décollé après ce premier film un peu miraculeux, c'est triste.

Vraiment une belle découverte, un film qui semble avoir été un peu oublié malgré son succès en salles et c'est bien regrettable.

4.5-5/6

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CroqAnimement votre

Comme il est sorti sur Mubi, je suis voué à le mater car c'était la blague de circonstance quand on était petits avec mon frère, est-ce qu'on va nous infliger un film chiant auteur du type "Y aura-t-il de la neige à Noël?" comme mon frère a eu droit à 10 ans, emmené par mon père.

lol, tu as de la chance là pour le coup c'est un bon film.

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Il est également dispo sur Arte Replay jusqu'à fin Mai (je le verrai donc aussi).

Je savais même pas alors je l'ai maté sur Mubi.

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Tfaçon Mubi je pense de plus en plus que c'est pas ouf, ils te rajoutent 10 films underground de merde pour un bon film, et ce bon film a une chance sur deux d'être dispo ailleurs, gratuitement (et légalement).

J'exagère un peu parce que j'ai découvert plein de choses avec la plateforme, c'est surtout dans les rétro d'auteurs célèbres qu'on peut rentabiliser genre un max de Herzog ou de Mizoguchi. Mais le temps passant, je réfléchis à me désabonner dès que les salles rouvrent.

Oui pareil je suis pas sûr de prolonger l'année prochaine même si j'essaie de me forcer à regarder quelques films dessus par mois histoire quand même de rentabiliser.

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Pourquoi l'année prochaine? Tu sais que tu peux résilier à tout moment? (ou alors t'as pris une autre offre)

Oui en fait j'avais pris l'offre annuel il y a deux ans et ça a été renouvelé automatiquement pour un an (j'avais totalement zappé, le truc bien piège, bam 95€ d'un coup) du coup je le garde jusqu'en décembre mais au-delà on verra.

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Il n'y a pas un accès à leur vidéothèque globale?

Si si, maintenant on a accès à beaucoup plus de films. Le truc insupportable sur Mubi c'est l'absence de "mémoire", quand tu arrêtes un film au milieu, tu ne peux pas le reprendre au même endroit il repart du début, super chiant.

Sinon à écouter après avoir vu le film mais la chanson finale est très forte (et la scène est superbe) : https://www.youtube.com/watch?v=aMOcmmgu9v8

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CroqAnimement votre

Yes, mais après plusieurs mois on écluse la majorité de ce qu'on veut vraiment voir, la rotation de cette vidéothèque globale est très lente. Et pourtant je ne rechigne pas à découvrir des choses moins connues que j'avais pas envisagées (je ne chronique pas tout ici loin s'en faut, mais j'en ai vu pas mal qui n'obtiendraient aucune réponse à un quiz ).

Mais pour moins de 10 euros par mois ça reste très honnête.

La cruauté de Wikipédia, le seul élément biographique du la page de Sandrine Veysset :

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Déménagé à côté d'une médiathèque fournie, désabonné de Mubi depuis. Tu as autant de films rares si tu es dans une grande ville, tu choisis le film que tu veux quand tu veux sans les contraintes de 30 films par mois. C'est bien Mubi, c'est pas volé vu le tarif mais bon pas indispensable non plus.

Les pages allemandes et anglaises sont plus fournies...

Sinon ne pas négliger les médiathèques, oui. Malheureusement celle légendaire de Bruxelles a l'air de déstocker beaucoup, et a un moment on parait de geler les acquisitions...on trouvait par exemple à un moment facilement les DVD d'Index (Valie Export, Peter Tscherkassky)