Forum de FilmDeCulte

La suite de ce film (origin story), Pearl, est sortie en salle US ce 16 septembre, alors qu'il était sorti le 18 mars de la même année. Non seulement ça mais c'est une trilogie avec un troisième film entré en production (MaXXXine). C'est en tout cas un rythme de diffusion disruptif...

Je sais pas si c'est un succès, par regardé, en tout cas le public français n'y est pour rien, vu que ce X a une sortie en salle en France fixée au ... 2 novembre 2022. Du grand n'importe quoi.

Je préviens quelques spoilers dans la seconde partie du texte.

Je vais être seul avec Jericho qui a fumé de la moquette quand je vois le tableau de notes mais j'étais très surpris dans le bon sens du terme et c'est le meilleur Ti West à mon goût. Alors on va être clair, la première moitié qui est un peu la préparation de ce qui va suivre fait peur. Pas qu'elle soit mauvaise mais cette mise en place donne l'impression qu'on va assister à une adaptation libre de Massacre à la tronçonneuse qui ne va jamais se dépatouiller de son écrasante référence et être ennuyeuse à mourir par la suite. D'ailleurs, je cite Massacre à la tronçonneuse mais le film est plus un hommage à Tobe Hooper de manière générale. On pense beaucoup au crocodile de la mort et ses quelques films bien glauques et poisseux.

Et là où j'étais surpris, c'est que je ne m'attendais pas à ce que le film décolle de manière aussi inattendue dans sa seconde partie. Que Ti West transcende son intrigue totalement lambda. Car soyons clair, l'intrigue ne brille pas par son originalité. Ce qui est assez malin, c'est la manière dont West va détourner les codes pour les revisiter et y donner une substance très moderne. Car X n'est pas un énième hommage aux années 70, qui va échouer comme d'innombrables tentatives qui restent bloquées dans l'époque. Même si c'est un hommage aux films d'horreur de cette période, le film en tire la substantifique moelle pour y apporter une vision très moderne.

Même si j'ai trouvé les mises à mort bien exécutées, sans être non plus folles, là où le film prend tout son intérêt, c'est dans l'opposition qu'il va faire entre vieillesse/jeunesse et puritanisme/libertarisme. D'ailleurs, on peut tisser un habile parallèle avec le puritanisme qui a touché le cinéma d'horreur dans son histoire. Je précise que je pense plus au côté tabou et réactions que le genre a pu engendrer. Bon c'est un petit côté meta qui fait plaisir au fan d'horreur que je suis, mais il est tout à fait dispensable pour apprécier le film. Pour continuer sur ce parallèle, j'ai aussi pensé aux films des années 80 qui entrelaçaient érotisme et horreur. Les Jasons évidemment mais pas que.

Et c'est dans son duo de psychopathes que le film va s'envoler. Leur caractère tordu est mémorable. Je détaille pas plus mais je trouve le côté pervers des personnages délicieux et tirant le film vers le haut. Contrairement à certains, je ne savais pas du tout que l'actrice principale jouait 2 rôles et honnêtement je ne l'ai pas remarqué pendant la séance. Je trouve ça gadget après coup, mais vu que je ne l'ai pas remarqué, ça ne change aucunement mon appréciation du film. Et je ne sais plus qui a écrit qu'il aurait préféré que ce soit de vrais vieux. Je trouve au contraire que ça aurait été une très mauvaise idée. Il y a un côté irréel qui ressort de la manière dont ils sont conçus à l'écran et qui me plait beaucoup. Tout cela étant accentué par les maquillages. Et ça aurait rendu de nombreuses scène totalement ridicules.

Bref, ça aurait pu être un film d'horreur lambda mais je trouve que Ti West fait un véritable saut qualitatif et m'impressionne. De très loin, son meilleur film. Ce couple tordu mémorable et tout le sous-texte font que le film s'affranchit de ses références et présente une épaisseur assez surprenante, qu'on n'aurait jamais deviné dans sa première moitié. Contrairement à 90% de ce forum, je partage l'excellente réception critique de la presse. J'adore comment West arrive à détourner un cahier des charges basique pour aboutir à un moment de cinéma totalement barge.

4,5/6

Les critiques ayant cité Psychose, je trouve ça à l'ouest. Ok les deux films ont des pervers mais rien à voir niveau ambiance poisseuse et ressorts de l'angoisse. On est très très loin d'Hitchcock.

Ce que tu dis est assez juste. Je n'ai pas vu The witch pour juger mais effectivement la recette de A24 peut donner des résultats très disparates.

Il faut clairement y voir de l'ironie et de la dérision. C'est assumé en tant que tel et ça se moque de manière gentillette des historiettes prétextes du porno.

Là où je pense que tu fais erreur, c'est que West se fout que ce soit la question à l'époque (après je comprends que ça te chagrine), ces passages vidéo doivent être vus avec des yeux de 2022.

Là je pense que tu surinterprete les intentions de Ti West. Tu te fais un film à toi tout seul

Ce que je pense de ses premiers films qui me déplaisent.

Il faut que tu compares aussi les différences entre le porno 70s et le porno post 2000s.

Dans le porno des années 70 on faisait un long métrage avec trois acteurs, on cadrait les visages ? Représentation aux fraises et hypocrite je maintiens.

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CroqAnimement votre

Je pensais plus au cadrage (dont les visages) de manière générale. Après je ne vais pas te dire que c'est fidèle au porno des 70s, car il y a un petit côté parodique mais le porno d'hier était moins frontal que celui d'aujourd'hui. Ca serait intéressant d'avoir l'avis de Cosmo.

Non mais pas besoin d'un expert pour voir que c'est totalement factice, tout est ridicule dans ce tournage, comme le réalisateur avec ses ambitions artistiques. Il y a une volonté clairement parodique mais ça m'a paru très puéril et petit bras.

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CroqAnimement votre

Clairement, l'aspect parodique d'un porno, fallait pas t'attendre à plus. Les scènes de dialogues et d'intro avant le cul m'ont amusé.

lol

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CroqAnimement votre

C'est un peu ce qui m'a géné aussi. Parodier le porno des 70's tout en rendant hommage aux films d'horreur de la même époque, alors que dans les deux cas il s'agissait d'une contre-culture qui a généré quelques réussites et un bon nombres de débilités. J'aurais préféré qu'il aborde les deux genres avec le même sérieux.
[Et effectivement, une partie du porno des 70's avait bien plus de moyens - décors, acteurs... - que ce qu'on voit dans ce film, qui s'apparente presque plus à un loop ou à un ancêtre de Jackie et Michel - c'est d'ailleurs comme ça que je l'ai perçu.]

EDIT : sinon, le film s'améliore un peu à la vision de Pearl. Ce qui est dommage, comme s'il n'existait pas de lui-même, mais qu'à l'intérieur de sa trilogie.

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Anthony Sitruk - Bien sûr, nous eûmes des orages
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Il est déjà dispo ?
J'adore X mais l'idée d'en faire une trilogie me parait vaseuse.

Oui déjà dispo sur pas mal de sites (Tirexo et cie). C'est pas mal, ça se laisse voir, ça développe bien l'univers. J'aime bien l'idée que le réal et l'actrice aient cherché à écrire, pour X, les origines du personnages afin de mieux l'interpréter, et que ces notes aient abouti à un film. Globalement, les deux épisodes donnent quelque chose d'assez rare (X étant un film d'horreur classique, mais au ton plutôt rafraichissant aujourd'hui), mais c'est pas non plus l'extase annoncée, loin de là.

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