Revu tous les Ford que j'avais vu sans en avoir aucun souvenir + ceux que j'avais en stock. L'occasion de contribuer à ce top, et surtout de me rendre compte que ma perception a beaucoup évolué (dans mon souvenir je ne tenais pas Ford en très haute estime).
(1935) Le Mouchard (The Informer) Je n'en avais aucun souvenir, pas plus du film que de Mc Laglen dans aucun des films de Ford. J'ai donc (re-)découvert un acteur exceptionnel, parfait dans tous ses seconds rôles, mais également excellent dans ce premier rôle. Très bon film, sans qu'il ait l'ampleur des meilleurs films de Ford. 4.5/6
(1939) La Chevauchée fantastique (Stagecoach) L'un des deux seuls Ford que je tenais en très haute estime. Le souvenir d'une photo magnifique, d'un côté huis-clos parfaitement maîtrisé. Pas revu en 2016. 6/6
(1940) Les Raisins de la colère (The Grapes of Wrath) Je ne me souvenais que de la première scène lorsque Fonda arrive dans la maison familiale abandonné. Je reconnais beaucoup de qualité au film, je comprend que certains le place tout en haut de leur panthéon, mais personnellement il ne me touche pas vraiment, trop verbeux, un poil trop outrancier dans sa démonstration. 4/6
(1946) La Poursuite infernale (My Darling Clementine) Objectivement la plus belle mise en scène de tous les films de Ford vus/revus en 2015. Fonda est extraordinaire, au point qu'il écrase tout le reste du casting, qui ne me convainc pas vraiment (Mature, les rôles féminins). Petit bémol également sur la facilité avec laquelle la mort des deux frères est balayée d'un revers de main. 5/6
(1948) Le Massacre de Fort Apache (Fort Apache) Tuerie monumentale, film que j'avais vu et dont je n'avais aucun souvenir, ce qui me semble tout à fait inexplicable. Alors que My Darling Clementine est porté par un seul homme, Fort Apache l'est par une brochette d'acteurs tous à leur meilleur, en particulier le magnifique couple père/fille Fonda/Temple. Elle, en jeune femme capricieuse parce que trop chérie par son père, est probablement le plus beau personnage féminin de tous les Ford que j'ai vu, tandis que Fonda exprime une douleur intérieur (la mort de sa femme) avec une économie de moyen ultra-moderne. Le film est un enchaînement ininterrompu de scènes magnifiques (à commencer par la fameuse scène du bal), je le place direct dans la liste de ceux que je veux voir/revoir jusqu'à la nausée. 6/6
(1949) La Charge héroïque (She Wore A Yellow Ribbon) Sympathique (heureusement qu'il y a McLaglen) mais limité. 3/6
(1950) Le Convoi des braves (Wagon Master) Aucun souvenir, j'ai commencé à le revoir sans trouver cela particulièrement transcendant. 4/6 (1950) Rio Grande Celui là va prendre une place particulière parce que sans lui je ne me serais peut être pas relancé dans le visionnage (et la réévaluation) de tous les Ford que j'avais vu sans les apprécier. Sans être aussi fort que les meilleurs westerns de Ford, c'est tout de même très solide. 5/6
(1952) L'Homme tranquille (The Quiet Man) Pas vraiment emballé lorsque je l'ai vu (Maureen O'Hara m'insupporte vraiment dans celui-là), il reste quand même une multitude de détails très attachants en tête, ce qui me semble être l'une des principales caractéristiques de Ford, cette attention portée aux détails qui font tous sens, qui rajoute une 2ème/3ème couche de lecture à chaque scène. 4.5/6 (1953) Le soleil brille pour tout le monde (The Sun Shines Bright) Le dernier que j'ai vu (hier soir), le plus crépusculaire et le plus humaniste à la fois. Pas un acteur que je connaisse, Winninger (qui m'a fait un peu penser à Laughton) est excellent dans le rôle du Judge Priest. Ford va faire une quinzaine de film après celui là, et pourtant celui-ci à le goût du dernier, film somme, profusion de détails et de référence à sa filmo/ses thématiques et sentiment de frustration que je n'arrive pas à en saisir plus de la moitié. Quelques scènes absolument fantastiques, tant visuellement quand dans l'émotion ressentie. Il faut absolument que je le revois quand j'aurais vu beaucoup plus de films de Ford. 5/6
(1956) La Prisonnière du désert (The Searchers) Ma plus grande incompréhension du cinéma de Ford. Je reconnais les qualités des Raisins de la colère et je sais pourquoi je ne l'apprécie pas plus que cela, mais celui-là j'y suis totalement hermétique, hormis quelques scènes éparses (en particulier lorsque Wayne/Hunter sont encadrés à droite et à gauche par les indiens) je ne vois pas ce que le film a de si particulier qu'il est considéré comme l'un des must de sa carrière. Peut être suis-je trop gêné par sa gestion de la temporalité (une scène dans la neige, une neige dans le désert, hop il s'est passé 2 ans). 4/6
(1958) La Dernière Fanfare (The Last Hurrah) Pas revu. 4/6
(1959) Les Cavaliers (The Horse Soldiers) Revu dans son intégralité, bon film mais loin derrière ses meilleurs westerns. 4/6
(1961) Les Deux Cavaliers (Two Rode Together) Revu la première demie-heure dans son intégralité puis le reste en accéléré. J'aime beaucoup l'ouverture (Stewart qui se balance sur sa chaise, rappel du Fonda de My Darling Clementine), mais globalement pas emballé plus que cela. 4/6
(1962) L'Homme qui tua Liberty Valance (The Man Who Shot Liberty Valance) Le premier film que j'ai adoré de Ford, le premier film qui m'a fait accepté que Wayne n'était pas qu'une montagne réactionnaire inexpressive. Pas revu, je me demande jusqu'où il pourrait monter dans mon top personnel maintenant que j'apprécie beaucoup plus Ford. 6/6
(1963) La Taverne de l'Irlandais (Donovan's Reef) Pour amoureux de baston, film pas honteux mais tout à fait dispensable. 3/6 (1964) Les Cheyennes (Cheyenne Autumn) La première partie fait parti de ce que j'ai vu de plus beau chez Ford, impossible de ne pas penser à son influence sur Leone (l'attente des indiens m'a inévitablement renvoyé à l'ouverture d'Il était une fois dans l'Ouest). J'aime beaucoup la séquence centrale également où Stewart reprend (une nouvelle fois) le rôle de Fonda dans My Darling Clementine (il rejoue carrément la scène du poker). Par contre la dernière partie est beaucoup plus faible à mon goût. 4.5/6
|