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bmntmp
MessagePosté: 04 Jan 2022, 14:52 
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boultan a écrit:
Rien à dire de plus sur la forme, effectivement très réussie (même si la bande-son ne m'a pas complètement convaincu). Ma réserve serait davantage sur le fond.
C'est l'éternel problème de faire un film vu à travers un personnage dépressif, ici un ectoplasme asocial régi par une extrême routine et brisé moralement, et d'essayer de rendre ça intéressant. D'autant que le scénario a des trous : par exemple je ne sais pas trop ce qu'il cherche à faire avec le gamin ni, surtout, pourquoi il s'engage avec lui sans le connaître ; pour moi il manque clairement une scène liant les deux. Il me semble moins chercher une rédemption qu'une fin logique à son parcours, qu'il trouve à la fin, mais du coup j'ai un gros "tout ça pour ça" qui clignote dans la tête. Le film est fait d'atmosphères et de fausses pistes, le contexte des casinos est évidemment plus appétissant que si le gars endormait son monstre intérieur en bâtissant des sculptures en allumettes dans son garage, mais la minceur du propos et de l'incarnation me laisse sur ma faim et j'ai du mal à vraiment aimer le film. En outre, je suis un peu gêné qu'on utilise Abou Graïb sans en dire davantage que si le trauma originel avait été provoqué par un accident de voiture familial par exemple : si c'est pour expédier la portée politique du truc, à quoi bon ?



Encore trop indulgent mais ton diagnostique est pas loin d'être le même que le mieux : esthétisation de la déprime un peu facile mais qui donne un film ô combien inerte. Il est possible de mettre en rapport le capitalisme prédateur est déshumanisant du casino avec les tortures des guerres impérialistes américaines pour commenter le vide moral de l'Amérique contemporaine mais ce film a été fait des tas de fois, à commencer par Schrader et Flynn et leur Légitime violence ou Niccol et son film avec Ethan Hawke en pilote de drones tuant des arabes depuis Las Vegas. Là, l'histoire d'amour avec La Linda, la vengeance, c'est pataud et ringard, donc je ne m'étonne pas que ça plaise.
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Cosmo
MessagePosté: 06 Jan 2022, 23:40 
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Vaut mieux l'avoir en journal
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Inscription: 04 Juil 2005, 15:21
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Je me souviens d’une critique de Mad Movies à propos de Light Sleeper, qui reprochait à Schrader de ne plus réussir à se sortir de ses deux titres de gloire, Taxi driver (le thème) et American Gigolo (la toute fin). C’est marrant comme cette critique pourrait être formulée pour ce nouveau film (ce qui en soit ne me dérange pas, un cinéaste pourrait refaire éternellement le même film). .
Pour ma part j’ai surtout trouvé ça étonnement faible visuellement.

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JulienLepers
MessagePosté: 07 Jan 2022, 16:56 
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Inscription: 14 Déc 2018, 20:03
Messages: 1633
Cosmo a écrit:
Pour ma part j’ai surtout trouvé ça étonnement faible visuellement.


Pareil.

Sur le fond, c'est un film où le boss de fin du tournoi est un Russe qui s'habille aux couleurs du drapeau américain et crie "U.S.A." à tout-va, donc bon, pour le regard sur l'Amérique moderne voilà... heureusement, Schrader a dû se dire que c'était vraiment trop con et il n'en fait rien pour se concentrer sur la vendetta du joueur, mais du coup, tout le décorum du jeu de cartes sert à pas grand-chose à part pour caractériser au début le héros. Il s'est trouvé une routine avec un jeu censé être imprévisible, ça en fait un paradoxe. C'est mignon si on fait abstraction de Tye Sheridan.

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Déjà-vu
MessagePosté: 07 Jan 2022, 17:03 
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Inscription: 25 Déc 2008, 02:29
Messages: 13268
JulienLepers a écrit:
C'est mignon si on fait abstraction de Tye Sheridan.

En gros comme tous les films dans lesquels il joue sauf The Tree of Life et Mud.
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Art Core
MessagePosté: 07 Jan 2022, 17:21 
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Inscription: 24 Nov 2007, 21:02
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Localisation: In the Oniric Quest of the Unknown Kadath
Tout ce vivier de jeunes acteurs américains totalement fadasses Tye Sheridan, Ansel Elgort, Alden Ehrenreich...

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CroqAnimement votre
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JulienLepers
MessagePosté: 07 Jan 2022, 17:32 
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Inscription: 14 Déc 2018, 20:03
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Si au moins on n'était pas obligés de googler l'orthographe de leurs noms de famille.

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Déjà-vu
MessagePosté: 07 Jan 2022, 18:07 
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Inscription: 25 Déc 2008, 02:29
Messages: 13268
Tiens d’ailleurs avec Sheridan aujourd’hui il y a The Tender Bar qui doit être mignon.
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flatclem
MessagePosté: 07 Jan 2022, 23:28 
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Inscription: 16 Aoû 2012, 12:19
Messages: 1663
bmntmp a écrit:
à commencer par Schrader et Flynn et leur Légitime violence

Il ne me semble pas que ca soit vraiment ce qui est défendu dans ce film. Et je ne sais pas si c'est aussi simple dans Taxi Driver non plus (les explosions de violences dans les deux films en disent plus sur les personnages principaux que comme position morale).
Je pense que Schrader a un point de vue plus ambivalent sur cette question de toute façon.

JulienLepers a écrit:
Sur le fond, c'est un film où le boss de fin du tournoi est un Russe qui s'habille aux couleurs du drapeau américain et crie "U.S.A." à tout-va, donc bon, pour le regard sur l'Amérique moderne voilà.

Je n'avais pas capté ça.
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Qui-Gon Jinn
MessagePosté: 07 Jan 2022, 23:37 
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Robot in Disguise
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Inscription: 13 Juil 2005, 09:00
Messages: 35799
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Art Core a écrit:
Tout ce vivier de jeunes acteurs américains totalement fadasses Tye Sheridan, Ansel Elgort, Alden Ehrenreich...
Sans oublier leurs grands frères Garret Hedlund, Charlie Hunnam...

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Liam Engle: réalisateur et scénariste
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Déjà-vu
MessagePosté: 10 Jan 2022, 18:06 
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Inscription: 25 Déc 2008, 02:29
Messages: 13268
On est d’accord pour dire qu’Oscar Isaac ne transporte pas suffisamment de draps pour tout capitonner dans sa chambre ?
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JulienLepers
MessagePosté: 10 Jan 2022, 18:16 
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Inscription: 14 Déc 2018, 20:03
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Il y a peut-être une scène coupée où on le voit demander du change à la réception.
"Je suis quelqu'un de très sale."

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bmntmp
MessagePosté: 10 Jan 2022, 18:46 
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Messages: 5311
Ce truc est un peu con d'ailleurs. C'est ce qu'on appelle une idée éminemment cinématographique (ça ne veut pas dire qu'elle est bonne) car imaginez ce toc là transposé dans un roman. De manière plus intéressante, la première saison de How to with... John Wilson pointait une espèce de phénomène typiquement américain : les gens qui emballent leurs meubles, canapés, etc - de plastique - pour ne pas les abîmer.
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KillMunster
MessagePosté: 11 Jan 2022, 22:24 
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Messages: 608
Je suis d'accord avec beaucoup d'entre vous sur l'ambiance du film, sa mise en scène sèche et épurée, les décors impersonnels et dépouillés (hormis cette très belle scène dans le parc illuminé), et le jeu tout en sobriété des acteurs.

Er finalement on ressent bien le contraste entre ce monde aseptisé plutôt rassurant (il y a quasiment pas de violence physique dans ces casinos) et le bruit et la fureur des prisons américaines.

Mais là où ça coince c'est sur le scénario (un comble pour un scénariste !).

La rencontre entre les deux protagonistes est quand-même un peu invraisemblable et tout ce qui en découle manque de corps, notamment l'engagement soudain d'Isaac pour Sheridan (dont le traumatisme est expédié en 3 phrases). D'ailleurs, le fait qu'il choisisse d'aller retrouver Dafoe plutôt que sa mère avec 150 000 dollars en poche, ça tient pas la route. Finalement, c'est l'histoire du couple la plus réussie, elle se suffit à elle-même et justifie cette fin qui ne m'a pas dérangé.


C'est dommage car ces creux narratifs cassent la trajectoire du film et altèrent quand même pas mal le constat qui se veut implacable sur l'Amérique.
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