Forum de FilmDeCulte

Serge Alexandre Stavisky est un puissant conseiller financier, propriétaire de nombreux établissements. Ses relations étroites avec notables et hommes politiques lui confèrent de nombreux privilèges et lui évitent beaucoup d'ennuis judiciaires. Pourtant, une enquête est menée dans l'ombre par l'inspecteur Bonny qui l'accuse de détourner des millions de francs: c'est le début du scandale des faux bons de caisse de la banque de Bayonne. [allociné]

Parfait exemple de la grosse machine bien rutilante associant une star à son zénith populaire avec un réalisateur exigeant, mais qui échoue auprès du succès public et niveau artistique... Etrange retour à l'époque de Resnais après un certain silence depuis Je T'aime je T'aime et mai 68, il se retrouve à la réalisation de cette énorme production Bebel avec le gratin niveau seconds rôles et équipe technique, avec en prime Stephen Sondheim pour la musique originale. Un espèce de Borsalino cubiste un peu raide, où sont bien mise en avant les coutures et les trucs les plus "gros" du metteur en scène, de l'amour du spectacle à la quête perdue d'un sens de l'Histoire...

Presque comme un metteur en scène de théâtre, Resnais parait vraiment un réal tributaire de ses collaborations ou de son projet d'adaptation. Jorge Semprun au scénario emploie hélas ici la voie de la psychologie un peu pénible, de parallèles bien en évidence avec l'antisémitisme ou encore sur l'asile de Trotski en France, pour donner l'apparence d'un jeu de dominos schizophrène et historique à ces histoires de malversations et de flambes qui paraissent inconséquentes, inodores, mais impliquant tous les rouages politiques, institutionnels et économiques d'alors... Si le récit est déstructuré, on a en plus souvent l'impression d'un script très linéaire artificiellement décomposé.

Le film ne fait pas grand chose du potentiel de fascination exercé par le personnage de Bébel, névrosé flamboyant et vulgaire faisant parfois penser à un pré-sarko, le "métèque" épouvantail souvent brandi par les conservatismes notables de l'époque qui va investir et compromettre pourtant ces derniers, avant d'être impitoyablement lâché... Lourd de sens bien sur historiquement. Semprun et Resnais font de Stavisky un espèce de carrefour inconscient et suicidaire où se rencontrent un tas de vérités parcellaires. Le réalisateur tombe pourtant cette fois dans le gros décorum, et la construction juste surfaite et ennuyeuse, même s'il reste toujours par moment cette manière unique de charger immédiatement un lieu en psychée personnelle ou collective.... Ce qui est dommage c'est que le film reste particulierement prisonnier de toute une série de dialogues signifiants et ironiques assez vieille france, d'une galerie fatiguante de personnages à rosette, le show de Charles Boyer en tête... bref typique d'un long métrage bâtard qui peine à exploser de l'intérieur le cinéma français commercial de son époque.

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Non, c'est pas Le Professionnel. Ca fait chier, j'arrive pas à mettre le titre dessus

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Non, c'est dans "L'Héritier" de Labro.

Ah voilà !

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