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MessagePosté: 12 Mai 2017, 00:09 
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Suite à un détour par l'atypique film d'espionnage vintage Agents très spéciaux, Guy Ritchie rentre au bercail pour se frotter à une autre figure nationale mythique après Sherlock Holmes. Si les bandes-annonces laissaient craindre le pire concernant la réappropriation du matériau par le cinéaste, Le Roi Arthur créé la surprise avec ce cocktail improbable de Conan le barbare et Snatch. Qu'une chose soit claire : le film ne réconciliera pas Ritchie et les spectateurs allergiques à son style. Imparfait mais indéniablement doté d'une identité, denrée de plus en plus rares dans le paysage du blockbuster, Le Roi Arthur sait se faire tour à tour badass et ludique.

D'entrée, le ton est donné par une double introduction. Il faut se faire à l'image numérique qui rappelle l'aspect vidéo de Public Enemies ou du Hobbit en 48 images par seconde et heureusement, la photographie de John Mathieson (Gladiator, Robin des bois) est à tomber. Tout d'abord, un prologue épique échappé d'une oeuvre de Frank Frazetta qui témoigne de la capacité de Ritchie à iconiser avec tout le gravitas qu'il se doit l'heroic fantasy pure dans laquelle baigne le film, antithèse du Roi Arthur "réaliste" d'Antoine Fuqua sorti en 2004. Dès les premières mesures de la bande originale vrombissante de Daniel Pemberton, qui confirme être LE nouveau compositeur à suivre, une furie traverse l'ouvrage, que Ritchie semble parfumer de souffre tout le long. Après cette ouverture dantesque, le metteur en scène se rappelle au public avec un générique narrant l'apprentissage d'Arthur dans un montage plus clippesque que jamais, mettant même ses fans à l'épreuve.

Néanmoins, la réinterprétation de la légende par Ritchie, faisant d'Arthur un Charlie Hunnam enfin parfaitement casté dans le rôle d'un magouilleur de rue, élevé dans un bordel et formé à la bagarre, s'avère efficace tant est qu'on accepte ce parti-pris iconoclaste. Point de jeunisme dans ce traitement mais une véritable subversion personnelle opérée par Ritchie qui, après avoir gitanisé la création d'Arthur Conan Doyle, construit un roi de la street qu'il parvient étonnamment à marier aux éléments fantastiques de son récit. L'écriture aurait pu développer davantage l'arc du protagoniste, hanté par un trauma qu'il ignore, et comment son éducation de la rue l'amènera à concevoir l'égalitaire Table Ronde mais Ritchie incarne le film d'un esprit bravache qui compense ce manque dramaturgique.

Un peu comme il passait délibérément l'action au second plan dans Agents très spéciaux, l'auteur semble moins intéressé par l'histoire éculée que par la manière de l'adapter et de la raconter. L'amour de l'anecdote et du surnom qui transpirait déjà de ses précédents films se retrouve dans une narration qui adopte par moments la nature joueuse de personnages qui se racontent et se la racontent, que ce soit lors de séquences de comédie servant toujours la caractérisation ou de morceaux de bravoure courageusement elliptiques mais toutefois puissantes.

Par conséquent, on regrette que le dernier tiers du métrage retombe un peu sur des rails, comme contraint de conclure de la manière la plus attendue possible l'intrigue dans laquelle il s'est engagé mais non sans un dernier combat qui sent la braise. Dès lors qu'il met de côté ce qui fait l'originalité de l'expérience, le temps se fait plus long et le film accuse son manque de profondeur, révélant les oripeaux de scénario un peu générique. Malgré cette baisse de régime, impossible de reprocher au Roi Arthur d'être semblable au tout-venant du genre. Dans ses meilleures scènes, le film porte la patte de Ritchie et son nom, il le signe à la pointe de son épée. Une épée avec des couilles. Excaliburnes.

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MessagePosté: 15 Mai 2017, 08:58 
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Gros gros bof pour ma part. Totalement anecdotique. C'est assez bien filmé, mais encore une fois on dirait un résumé trop facile.

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MessagePosté: 15 Mai 2017, 09:29 
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Prévisible gros flop aux US où le film va faire un truc autour de 40M$ (et me mets dans la merde dans le jeu des pronos).

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CroqAnimement votre


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MessagePosté: 15 Mai 2017, 09:54 
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Localisation: No soup for you!
Franchement c'est pas étonnant.

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MessagePosté: 15 Mai 2017, 12:59 
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Un "gros bof" de Ced = un 0/6 pour le commun des mortels !

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MessagePosté: 15 Mai 2017, 13:03 
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Le Cow-boy a écrit:
Un "gros bof" de Ced = un 0/6 pour le commun des mortels !


Voilà. J'ai tellement la flemme de faire des critiques de films de 45.000 signes. Je suis fasciné par votre productivité à ce niveau. Moi c'est 140 signes, c'est tout

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MessagePosté: 31 Mai 2017, 09:40 
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Localisation: In the Oniric Quest of the Unknown Kadath
Je le sentais bien sans trop savoir pourquoi (alors que j'aime pas trop Ritchie en fait) mais je pressentais le blockbuster malade mais réjouissant. Et c'est exactement ce à quoi j'ai eu droit.
L'intro est géniale et plonge immédiatement dans une espèce de chaos brutal et organiquement épique où la légende arthurienne est immédiatement plongée dans un univers d'Heroic Fantasy totalement assumé qui rappelle évidemment le meilleur de Jackson.

Et tout de suite on pressent quelle est la vision de Ritchie. En prenant un des textes les plus classiques qui soit il décide d'en prendre le contrepied absolu en matière d'adaptation dramatique. C'est à dire qu'il va substituer à la linéarité du mythe un magma narratif bouillonnant et surtout en perpétuel mouvement. Il faut voir par exemple le montage ultra brutal de l'apprentissage d'Arthur qui passe en une cinquantaine de plans en une minute de gamin à Charlie Hunnam. Il faut voir comment le film avance, en nous racontant ce qui va se passer tout en nous le montrant arriver. C'est pas nouveau, ça rappelle les films de casse où les mecs élaborent un plan et qu'on les voit à l'image en train de le mettre en oeuvre. Mais ici c'est constant, il y a sans cesse comme un récit dans le récit. On explique qu'Arthur doit aller sur les "Dark Lands" pour parfaire son éducation et maîtriser Excalibur. Le temps qu'on nous l'ait raconté, on a déjà assisté à la scène en mode zapping de péripéties.

Alors c'est assez réjouissant parce que rafraîchissant et d'une certaine manière dans une excitante posture très post-moderne. Mais c'est aussi parfois fatigant et surtout un peu frustrant. On a parfois le sentiment d'une trilogie (ou d'une saison de série) résumée en 2h. Typiquement la scène des Dark Lands évoquée plus haut, on aurait aimé la voir in extenso. Mais ça fait partie du jeu et il faut l'accepter.

Visuellement le film a vraiment de la gueule et la DA est très réussie, trouvant son propre ton, sa propre identité que ce soit dans les costumes, les designs, la photo même. Les scènes d'action sont bien évidemment à l'image du film un peu bordéliques et pas toujours lisibles mais Ritchie se fait vraiment plaisir et balance des plans iconiques en veux-tu en voilà et offrant un spectacle bien plus proche du jeu-vidéo que du traditionnel swashbuckler. Alors il est dommage que le climax soit en dessous, je m'attendais à une grosse explosion et j'ai été un peu déçu parce que finalement la meilleure scène d'action du film reste la première. D'autant que le combat Arthur/Vortirgen est pour le coup un peu bouillis, mal monté et un poil raté.

Mais je boude pas trop mon plaisir. L'idée d'une modernisation totale est réussie, le personnage d'Arthur est un peu faible (je trouve pas Hunnam dingue) et il manque une vraie épaisseur dramatique à l'ensemble (aucun sentiment de groupe, les persos secondaires un peu sacrifiés). L'idée de la table ronde multiculturelle était couillu et passe plutôt bien dans le film. On en verra pas la suite c'est con. Toujours est-il qu'on sent que Ritchie avait une vraie vision, qu'on est bel et bien face à un blockbuster d'auteur qui va rejoindre le camp des maudits chers à mon coeur (Pan, Gods of Egypt, Jupiter Ascending) et même ceux que j'aime pas trop (Lone Ranger, John Carter).

4/6

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CroqAnimement votre


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MessagePosté: 31 Mai 2017, 10:33 
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Citation:
Alors c'est assez réjouissant parce que rafraîchissant et d'une certaine manière dans une excitante posture très post-moderne. Mais c'est aussi parfois fatigant et surtout un peu frustrant. On a parfois le sentiment d'une trilogie (ou d'une saison de série) résumée en 2h. Typiquement la scène des Dark Lands évoquée plus haut, on aurait aimé la voir in extenso. Mais ça fait partie du jeu et il faut l'accepter.


Après la purge en longueur de certaine scènes de Bilbo, j'avoue avoir préféré cette approche qui évite les scènes vues et revues d'un jeune héros qui affrontent milles dangers et où on sait qu'il va s'en sortir.

J'ai vraiment apprécié cette approche. Ritchie s’empare des scènes classiques de l'heroic fantasy pour en faire autre chose. Je ne m'attendais pas à grand chose en allant voir ce film, j'avais le choix entre Alien et Arthur, vu les critiques du premier, je suis plutôt heureux d'avoir choisi le second.

Un gros gros plus du film est qu'il éjecte toute histoire d'amour. Elle est à peine esquissé et ce n'est pas le propos du film, du coup, pas de rajout grossier, ce qui nous intéresse ici, c'est la prise de pouvoir d'Arthur.


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MessagePosté: 04 Juin 2017, 19:14 
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Je pense pour m'appart que Le roi Arthur est le film où les scénaristes,
ne ce sont pas beaucoup donner d’effort pour les dialogues.
Mais à par ça les effets spéciaux son très divertissent.


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MessagePosté: 04 Juin 2017, 20:53 
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Tu reviens quand tu veux.


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MessagePosté: 06 Juin 2017, 13:36 
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Robot in Disguise
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J'y ai cru au début avec cette intro insensée, lourde et puissante. Mais très rapidement, comme je pouvais le craindre, ça m'a gavé. Il y a quelque chose de fascinant et d'excitant dans la manière qu'a Ritchie de s'approprier le matériau et d'en faire un magma comme dit Art Core. Le mec se fait incontestablement plaisir et on sent la marque d'un auteur, aussi fucked up soit-il. Mais c'est quand même ultra-brouillon, trop long pour ce que c'est, truffé d'erreurs ou de personnages secondaires anti-charismatiques (la palme revient à l'horrible Astrid Bergès-Frisbey). Lorsque les chevaliers sont nommés à la fin, quand tu vois la gueule de Tristan, tu te dis que c'est peut-être pas mal que cet univers partagé ne voit jamais le jour...

Et c'est interdit de commencer ton film avec des bestiaux géants sans les faire revenir à la fin.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste
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MessagePosté: 31 Juil 2017, 17:06 
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J'y ai cru un moment. Scènes d'introduction intéressantes et osant quelques choses de différent dans la mythologie arthurienne. D'ailleurs, c'est le point fort du film. Ritchie a décidé de s'emparer du mythe arthurien et d'en faire un truc jamais vu. Pour lepire et le meilleur, il s'y tient. Alors certes après la purge que je m'étais imposée avant ( ghost in the shell le film), le film et la réalisation de Ritchie paraissent être des chefs d’œuvres à côté.

Cependant jamais on ne retrouve le charme et la surprise du début du film ( dès qu' Arthur est grand) et le film a l'énorme défaut de ne développer qu'un seul personnage Arthur ( joué par le fadasse et mauvais Charlie Hunnam) au détriment de tous les autres à peine esquissés et pourtant bien plus intéressants ( Gillen, Hounsou, Tom Wu ( qui a le même look et rôle que dans la série Marco Polo). Surprenant Jude Law en méchant qui s'en sort très bien . Il est aussi dommage que le climax du film ( le duel final) soit si terne par rapport à ce qu'il y a eu avant). Cela ressemble aussi trop souvent à un jeu vidéo.

Distrayant et c'est déjà plus que ce que je pensais au lancement du film 2.5 à3/6


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