Forum de FilmDeCulte

Je créé le topic juste pour lancer la discussion car sincèrement j'ai pas grand chose à dire au sujet de ce moyen-métrage financé par Saint Laurent. La première longue séquence est amusante, portée par l'impro naturaliste de Béatrice Dalle. La description du monde du cinéma comme un panier de crabes tous plus odieux les uns que les autres est sanglante même si pas foncièrement passionnante. Ça oscille constamment entre réalisme quotidien et caricature. Les alternances de format d'image et de split-screens font passer le temps.
Mais au bout d'un moment j'ai du mal à savoir ce que ça veut vraiment raconter. On décèle éventuellement un parallèle sorcière/actrice, livrée en pâture au regard des mecs, mais ça va pas plus loin. Enfin, les interludes avec les citations font un peu rouler des yeux, même si Gaspar Noé a sans doute conscience du second degré du truc.

Bref. Qui l'a vu ?

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Moi. Et je n'en ai pas beaucoup plus que toi à dire, la première séquence où Dalle et Gainsbourg discutent est effectivement très bien avec leur anecdotes croustillantes (d'ailleurs autant on comprend aisément que Dalle parle de La Sorcière de Bellochio et Gainsbourg de Melancholoia, par contre ça serait dans quel film qu'elle se serait fait éjaculer sur la jambe ?), elle pose idéalement les bases de ce qui semble être un manifeste pro-féminin (libération de la parole d'une part, dénonciation des vexations féminines par ailleurs - des top modèles qui sont traitées comme de la chair à canon à la fille de Gainsbourg maltraitée à l'école en passant par Dalle que l'on veut évincer).

J'ai aussi trouvé le film généreux, peut-être la plus belle déclaration d'amour de Noé au cinéma, des jeux sur la forme aux citations qui font effectivement un peu sourire, mais que j'ai tout de même trouvé sincères et pas aussi poseuses qu'on pourrait le croire. Mais il faut aussi avouer que le film devient rapidement beaucoup trop bordélique, beaucoup trop riche pour 50 minutes, qu'il finit écrasé par ses multiples références, dont on doit bien reconnaître qu'il n'est à la hauteur d'aucune. Et puis ce générique de fin ridicule...

Sinon la séquence finale stroboscopique n'est pas si pénible que ça pour les yeux.

Content de pas l'avoir vu en salles et de pas avoir dû me taper la séquence finale stroboscopique vomito déjà limite insupportable sur l'écran de mon PC.

Sinon je partais un peu le couteau entre les dents, vu que les derniers Noé ne m'ont globalement pas trop plu et se fut une relative bonne surprise. J'aime en effet beaucoup la première scène avec une Béatrice Dalle, bourrée, vrai moulin à paroles face à une Charlotte Gainsbourg bien plus réservée, son contraire, ça fonctionne très bien, une vraie belle séquence d'impro. La suite est assez amusante aussi avec son tournage qui part de plus en plus en vrille même si Noé abuse un peu sur le côté totalement n'importe quoi avec un journaliste qui débarque au milieu de nulle part en plein sur le plateau, un producteur totalement caricatural (et dont le plan, qui va plus ou moins constituer tout le split screen, de suivre Dalle pour choper ses failles est ridicule), l'autre mec, espèce de parodie du réalisateur imbu de lui-même qui veut engager Gainsbourg... On n'y croit pas trop surtout que Béatrice Dalle, qui est excellente dans le film, a le rôle paradoxal d'une réalisatrice totalement incompétente et dépassée. Du coup ça amoindrit le message final très #metoo mais plutôt bien vu quand même sur cette masculinité toxique, sur ces regards libidineux qui semblent pomper l’énergie vitale de ses actrices/pantins.

Après ce qui est finalement très décevant c'est cette dernière partie. D'une part parce que visuellement je m'attendais à quelque chose d'un peu fort et en fait c'est nul, trois poteaux devant un écran, c'est naze et de l'autre il semble manquer un climax, un évènement final, ça finit tout mollement avec son stroboscope encore une fois totalement gratos et épuisant. Je me demande si Saint Laurent a exigé de Noé un film sans violence physique ou autre parce que tu sens qu'il manque un truc, ça finit dans le malaise mais c'est tout, il n'y a aucune closure.

Donc c'est du Gaspar Noé qui fait du Gaspar Noé sans aucune surprise, toujours ce cinéma du "bad trip" et du chaos avec ce côté un peu petit malin énervant. Le truc des citations en soi ne me gêne pas mais il faut qu'il fasse son con en mettant que le prénom des réals... (Rainer, Jean-Luc, Carl). Mais j'ai pas détesté et j'ai pris un certain plaisir dans les deux premières parties (surtout la première pour tout dire).

3/6

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CroqAnimement votre

Encore les réals, ce sont ses pairs, je peux l'accepter. Mais Camille ou Jean Sebastien pour la musique, là c'est totalement grotesque.

Il faut dire que cette prétention répandue dans le cinéma français car Bruno Dumont fait pareil avec Christophe.

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Mais peut-être la nécessité accrue de faire confiance incite-t-elle à la mériter davantage

Erving Goffman

J'avais même pas fait gaffe .

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CroqAnimement votre

Tout le générique de fin ne liste que des prénoms (les compositeurs à la fin)

Oui j'ai vu ça mais je l'ai coupé avant la fin .

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CroqAnimement votre

Je vous trouve presque généreux avec ce truc... La scène d'impro au début est vraiment sympa, j'ai souri sur le dialogue du festival du film de femme, mais je ne savais pas que c'était un moyen métrage et je pensais que le film avait duré 1h15... Toute la deuxième partie est relou, sans queue ni tête (c'est quoi le plan du producteur ?) et je suis d'accord avec Art Core il manque l'embrasement final. Je pensais que Charlotte allait cramer en fait.
Bref film de commande (tout le monde est bien habillé comme il se doit) qui me déçoit du gars qui depuis Enter The Void me semble sur la pente descendante.

2/6