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MessagePosté: 08 Mai 2006, 00:35 
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Matou miteux
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Un impresario, une danseuse, un compositeur: un triangle amoureux qui déconne.

C'est assez frustrant...parce que j'accroche très peu au film, à son histoire, à ses personnages, pendant 1 heure. Puis arrive le miracle, un ballet filmé pendant 17 minutes, le morceau de bravoure connu de l'affaire qui a fait du long métrage une vraie date. Et là ça devient purement sublime (un peu comme dans le Ziegfeld de Leonard où la narration parfois planplan laisse place aux délires scéniques). 17 minutes de parenthèse onirique où le décor se déroule selon les pas de la danseuse, cette même actrice à qui j'avais envie de tirer les cheveux juste avant et qui est transcendée elle aussi. Il reste encore une heure ensuite, mais le visionnage vaut le coup rien que pour ça et rend toute note un peu boiteuse. Il reste encore 50 minutes derrière, et même si la fin est magnifique, ça redescend un peu, à nouveau. Mais c'est vraiment à voir *en même temps je dis ça mais c'est un classique donc j'annonce pas vraiment un scoop*

Certains en ont vu d'autres ici? Vais me faire Le Narcisse noir bientôt a priori...

4/6

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Doll, it's a heartbreaking affair


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MessagePosté: 08 Mai 2006, 01:22 
J'ai une relation bizarre avec les films de Powell et Pressburger... Parfois, ils m'emmerdent un peu, parfois, ils m'enchantent vraiment... Comme s'ils étaient en même temps horriblement datés et indémodables. Tout dépend vraiment de la période à laquelle je découvre ou redécouvre un de leurs films. Mon préféré reste peut-être "Colonel Blimp" que j'ai vraiment apprécié à la deuxième vision.


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MessagePosté: 08 Mai 2006, 05:25 
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Dancing Queen
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Ha ils ont enfin sortit le coffret tant annoncé? Cool...

Même si j'accroche pas vraiment au film dans son ensemble (qu'est-ce que c'est chiant), ça fait un moment que je l'attend celui-là...

Bon je le rajoute sur ma liste d'achats Fnac pour quand j'aurai le courage de prendre ma voiture et de me planter dans les embouteillages montpelliérains...

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MessagePosté: 08 Mai 2006, 11:18 
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J'adooooore ce film. Quand j'ai découvert cette séquence du ballet, j'avais l'impression de voir pour la 1ère fois. Mais le reste m'a également beaucoup plu.

Je reprends et complète la liste de hal5 :

L'Espion noir (1939) :
Pas un de leurs films majeurs mais mise en scène de haute volée quand même.

Le Voleur de Bagdad (1940, sans Pressburger mais avec d'autres) :
Du bonheur pour ceux qui ont encore une âme d'enfant.

Le Colonel Blimp (1943) :
Excellent, mais je l'ai moi aussi mieux apprécié la 2e fois. Narrativement et visuellement, c'est vraiment très fort. Et j'ai trouvé le personnage super attachant.

A Canterbury Tale (1944)
Wow, ça tue. Le film qui n'a rien pour me plaire sur le papier. Et pourtant c'est en enchaînement d'images et de séquences qui m'ont bien marqué.

Je sais où je vais (1945)
Celui-ci, je l'ai vraiment trouvé en deçà des autres. C'est globalement bien branlé, mais... je sais pas, il manque l'étincelle qui fait que je plonge la tête première dans la plupart des autres. D'ailleurs, je l'ai vu y a 2 ans et je m'en souviens à peine. Il aura droit à une 2nde chance cependant.

Une question de vie et de mort (1946) :
J'aime énormément. Ça a un côté désuet aujourd'hui, évidemment.

Le Narcisse noir (1947) :
Un film qui déchire tout sur le plan émotionnel. D'une puissance érotique rare sans jamais rien montrer. Zobculte.

Les Chaussons rouges (1948) :
Zobculte.

La Renarde (1950) :
Encore un film lourdement chargé d'érotisme suggéré grâce à cette chère Jennifer Jones. J'adore.

Les Contes d'Hoffmann (1951) :
Pour le plaisir des yeux (et des oreilles si on est amateur). C'est un peu comme si on faisait un film avec 3 séquences comme celle du ballet dans THE RED SHOES. Ce n'est pas de l'opéra filmé, hein, c'est vraiment du cinoche (et accessoirement un des films préférés de George Romero !).

Le Voyeur (1960, sans Pressburger) :
Un film qui m'a terrifié quand je l'ai découvert et qui me fascine par sa perfection à chaque nouvelle vision. Zobculte.

EDIT août 2009


Dernière édition par Mister Zob le 12 Aoû 2009, 12:04, édité 2 fois.

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MessagePosté: 08 Mai 2006, 12:22 
Zoby, il te reste donc à découvrir les excellents I know where I'm going et The Edge of the World, qui ne sont bizarrement pas aussi célèbres que les autres films des Archers. (toujours pas de sortie prévue en DVD?)

Par contre, La Bataille du Rio de la Plata, j'ai eu beaucoup de mal aller jusqu'au bout... Un film de sous-marin figé et assez chiant. Bon, faut que je vois La Renarde, j'adore Jennifer Jones. :P


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MessagePosté: 08 Mai 2006, 13:59 
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Y a aussi A CANTERBUY TALE et THE SMALL BACK ROOM qui ont bonne réputation. Sortis en z2 UK, mais sans ST (alors que les 2 que tu cites sont dispos avec des STA).


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MessagePosté: 12 Aoû 2009, 11:55 
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Révision hier avec le Blu UK... qui fait honneur à cette putain de séquence du ballet. 17 minutes qui sont décidément parmi ce que j'ai vu de plus ultime au ciné.
Le reste fonctionne toujours bien sur moi, même si je reconnais que c'est moins réussi que certains de leurs autres films (BLIMP, LE NARCISSE, CANTERBURY par ex). Y a quand même une putain de maîtrise dans le découpage de n'importe quelle séquence du film, ça m'impressionne toujours. Après, faut avouer que le jeu des acteurs, c'est pas trop les canons d'aujourd'hui... pour parler poliment.


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MessagePosté: 13 Avr 2010, 17:04 
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Successful superfucker
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La copie neuve rend vraiment justice à cette scène de ballet de vingt minutes, où le cinéma envahit littéralement la scène. Ca prend toute une ampleur assez inouïe sur grand écran alors que j'avais davantage souvenir de quelque chose plus académique quand je l'avais découvert à la télé.
5/6


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MessagePosté: 10 Mai 2020, 22:27 
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Robot in Disguise
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Dix-sept minutes chez Blissfully qui deviennent vingt minutes chez DPSR... On va se calmer: c'est 15 minutes. Mais c'est excellent. Et c'est vraiment l'apex de ce film dans lequel j'ai eu du mal à rentrer. Longuet (2h15...), assez figé malgré l'élégance du découpage, jeu assez daté. Là où LE NARCISSE NOIR avait fini par m'envoûter, je suis resté globalement extérieur à ce triangle amoureux trop froid, mal servi par des persos/acteurs crispants. Reste donc la scène de ballet central et, malgré tout, une conclusion où l'émotion finit par poindre, te faisant reconnaître qu'il fallait faire confiance dans la durée et qu'il y avait malgré tout quelque chose à la clé.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste
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MessagePosté: 10 Mai 2020, 22:36 
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Qui-Gon Jinn a écrit:
Longuet (2h15...)

Une minute de gagnée. :D

Pour le reste, on est d’accord. J’étais quand même tenté d’aller voir le ballet à Londres cette année, pas eu la chance d’avoir une place à la loterie pour éviter de raquer.


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MessagePosté: 04 Avr 2021, 12:17 
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Il ya les Powell & Pressubruger en deux groupes dans lesquels je suis vraiment rentré ("le Narcisse noir", "les Contes de Canterbury") et ceux pour lesquels ce n'est pas le cas, même si je sens leur souffle, peut-être parce que le récit est plus conventionnel et codé, et les personnages plus archétypaux, comme Blimp et ce film.

Au niveau technique, c'est une merveille, le montage, le cadre et les effets spéciaux sont d'une fluidité extraordinaire et ont très bien vieillis, surtout compte tenu de ce que devait peser une caméra couleur à l'époque. Mais la situation à la Faust est peut-être un peu trop stéréotypée, au détriment de la complexité psychologique du film. On reconnaît des motifs plutôt que des situations . Mais c'est normal : c'est justement l'adaptation d'un conte, chatoyant et noir, avec une leçon interne à l'histoire, que le film doit épuiser et déployer. Paradoxalement, la précipitation et la brutalité du dénouement, dans lequel le film s'évide littéralement dans la tragédie en 5 minutes confère aux personnages un peu plus d'autonomie. La représentation de la jalousie amoureuse est tout à coup terrible, d'autant qu'elle est implacable n tout en étant finalement annexe dans l'esprit du trio : ils se laissent rattraper par elle tout décidant qu'elle a moins de valeur que leur vocation d'artiste. C'est à a fois une nature et une comédie où la mauvaise foi intervient. Il n'y pas de surnaturel dans la mort de Shearer et l'emballement des chaussons; juste une logique qui est mieux perçue que le sens profond des situation, et aussi l'idée romantique que tout ce qui se produit doit recéler une valeur et une intensité. Rien ne doit être annulé et retranché de l'expérience. En laissant plus de place au vide, à la fatigue, Shearer verrait que l'impressario et le compositeur sont aussi macho et mégalo l'un que l'autre. Il faudait une fatigue et une usure, que le film admet en principe, mais refuse pour lui-même, pour avoir un regard social et politique sur la situation, introduire du féminisme.

La singularité du film réside dans l'équilibre entre un récit populaire, et une forme de sadisme et violence assumées, avec même quelques éléments d'horreurs qui font penser au Gialo (ou même à Landis et Michael Jackson dans la scène de ballet), mais ici sous une forme hésistante à la fois ébauchée et consciemment adoucie. C'est plutôt un rgard "anthropologique" que "philosophique".
Powell et Pressburger sont quand-même des cinéastes à obsessions, tant les mêmes thèmes et situations traversent leurs films : la chute de Moira Shearer du balcon est cinématographiquement la même que celle de la nonne rebelle de la falaise du Narcisse noir. Déjà, comme dans Peeping Town, il s'agît d'une femme qui se voit mourir, ce qui est image pour le spectateur est directement un destin pour elle. Les rôles féminins sont à la fois dédoublés et antagonistes comme dans le Narcisse noir (la Baronskaïa), l'autre figure le retournement de sa propre disposition morale en son contraire, toujours consciente et calculée (et l'un des deux personnages est ainsi justifié moralement tout en étant toujours de trop par rapport à sa fonction dans le groupe : d'où le suicide dans les deux cas, qui suppose que la morale de la situation ait été complètement développée)
Ses films jouent souvent avec une société placée au sein d'une autre (le corps de ballet et le couvent) qui à la fois l'annule et la concurrence, avec l'idée que le groupe le plus petit est le pus plusionnel des deux, le plus libre et le plus violent : il ne possède pas de finalité certaine, mais demeure conscient des rapports de pouvoir qui le traversent. On sent aussi une sorte de soupape qui se relache après la seconde guerre mondiale, montrant progressivement la montée d'une violence gratuite et opépratique qu'il aurait été dfficle d'assumer pendant la lutte contre le nazisme. Le sadisme est paradoxalement une idéologie de temps de paix (Powell le montre comme impuissant et tragique, car exclusivement individuel : c'est la fameuse opposition amoral/immoral d'une certaine façon). Une contrainte sociale se relâche, le Londres du Blitz est remplacé par la Côté d'Azur, mais la noirceur et la violence ne disparaissent pas, elles sont simplement vécues de façon solitaire. Pour le film cette résistance d'une violence et d'une fatalité qui ne "réagissent" à rien (mais peuvent être ordonnées , communiquées et codées), après que la contrainte sociale ait disparue est l'art lui-même.

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Mais peut-être la nécessité accrue de faire confiance incite-t-elle à la mériter davantage

Erving Goffman


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