Forum de FilmDeCulte

Ouais.

Bon je pense qu'à peu de choses près, on est beaucoup à avoir le même historique avec ce film en fait... Moi j'étais donc de ceux qui connaissaient évidemment le film, son titre, son réalisateur, sa renommée, son influence, sa musique, son acteur, etc.
Sans l'avoir vu.

Et ouais jusqu'à y a 10 jours, je l'avais jamais vu.

Pourtant depuis deux-trois ans, je commençais à en avoir furieusement envie...
Déjà, mon père a commencé à m'en parler à plusieurs reprises comme du truc énorme, inévitable, forcément on va dire, mais il n'est pas non plus du genre à avoir de la révérence gratutie, "obligatoire", envers certains classiques de ce genre.
Non là tu sentais que ça l'avait sincèrement marqué quand il l'avait vu (et probablement revu) et je pensais déceler quelque chose dans le discours qu'il me tenait comme un potentiel terrain d'entente (du style il est plus probable qu'on tombe tous deux d'accord sur ce film plutôt qu'un des films de ses réalisateurs préférés : Bergman et Angelopoulos).
Faut dire qu'il avait 18 ans quand c'est sorti donc j'imagine l'expérience. Je ne peux qu'imaginer.

Enfin je ne POUVAIS qu'imaginer, vu que j'ai donc voulu le voir à tout prix, surtout après la (re)découverte l'an dernier de 2001, l'odyssée de l'espace, sur grand écran, en 70mm. Revoyure magique qui m'avait fait sentir tout petit devant le pouvoir d'un tel cinéma.
J'attendais la même chose de ma découverte de Lawrence d'Arabie.
J'attendais donc de le voir dans les mêmes conditions, en salle.

Espérant une ressortie, c'est finalement en scrutant les programmes des cinémas de Los Angeles que mon voeu fut exaucé et le célèbre American Film Institute avait justement programmé le film dans une série rétrospective "100 years...100 films" (qui comprenait d'ailleurs également Spartacus, Les Aventuriers de l'Arche perdue et Die Hard, tout ça après mon retour en France malheureusement).

Alors je m'y suis rendu, religieusement, fin prêt à déguster le mastodonte.

Si le film ne m'a pas happé et envoûté encore à ce jour comme cette vision du Kubrick l'année passée (dont le film est de toute façon plus immersif dès lors qu'on se laisse inviter), j'en ai quand même pris PLEIN. LES. YEUX.

Dès le premier plan. J'adore.
Si un jour je parviens à réaliser, je sais que je ferai hommage à ce plan, tout con, dans un film.
Ya des fois de ces simplicités qui touche juste à l'intérieur, je sais pas comment.
C'est peut-être (sans doute) l'aura qu'a le film, avant même que tu ne le voies pour la première fois, qui joue.
Tu sais que tu vas voir une épopée de près de 4 heures sur un personnage historique (et en fait d'ailleurs tu sais pas grand chose d'autre) et donc quand débarque cette plongée totale sur du bitume, et un mec et sa moto, tu hallucines et en même temps t'es directement séduit.

Là je me suis dit "ok où est-ce qu'on m'emmène là? je sais pas mais je suis partant".

S'ensuit un film d'un autre temps, d'une beauté à tomber, tant dans sa forme - évidemment aux abords "simples" aujourd'hui en termes de mise en scène (vu l'évolution du langage cinématographique depuis), mais surtout ELEMENTAIRE - que dans son fond, trouble, à l'image de son protagoniste.

Je crois que c'est ça, que c'est lui, qui m'a le plus charmé, soufflé, dans le film.
Je m'attendais pas à voir un personnage aussi complexe en fait, là, comme ça, dans une grosse fresque des années 60, avec l'écriture qui suit derrière. Et l'interprétation évidemment.
Tout ce qu'il peut comprendre de portée militaire, politique (film encore et toujours icnroyablement actuel), sexuelle (ce que le film fait passer par les non-dits et par le jeu de Peter O'Toole relève d'une audacieuse subtilité pour l'époque) et évidemment iconique...

Quelque part, y a forcément l'impression de voir un peu l'un des pères d'Indiana Jones.
Certes c'est mon côté geek cinéphile qui parle là, mais c'était vraiment amusant, grisant de voir le film comme le père de tout un tas de sucesseurs qui me sont cultes, des Aventuriers de l'Arche perdue évidemment (de temps en temps, un plan de Spielberg me venait en tête pour se réclamer de Lean, c'était fort informatif de ce point de vue-là, d'un point de vue de fan absolu de Spielberg, voir ses références) jusqu'à Kingdom of Heaven (qui est en fait un remake en quelque sorte, même dans les thèmes) en passant par Lord of the Rings (souvent pensé aux Deux Tours, toutes ces scènes d'hommes qui traversent des contrées, qui guerroient, leurs idéaux...dans un univers de fantasy).

A ma grande surprise, voir ce modèle n'a pas dévalorisé ses enfants, au contraire mon amour pour ses films s'est vu réhaussé. En appréciant ce Lawrence d'Arabie au plus haut point, mon admiration pour des tentatives épiques comme celle de Jackson ne s'en est retrouvée que d'autant plus agrandie. Je me réjouis d'avoir eu la chance de voir des ouvrages qui me sont contemporains se mesurer à la grandeur des chefs-d'oeuvres d'antan.

Nan c'est beau.
Je me souviens d'un cours d'analyse de film à Censier où le prof avait décortiqué la séquence où apparaît le personnage d'Omar Sharif (le mec le plus classe du film?), soulignant tout l'aspect surnaturel que revêtait la mise en scène de Lean à ce moment-là, comment elle nous informait sur le personnage, etc. Ca m'avait sidéré.
Et cette fois-ci, sur grand écran, dans le noir, sans les commentaires du prof, je n'en étais que d'autant plus inspiré.
C'est le film qui va te donner envie au Bob sédentaire, casanier et flemmard, celui qui hait le soleil et marcher dans le sable, d'aller faire un tour dans le désert.

Il est de ces films qui transcendent ta personnalité, vont outre, et te transportent sur place, comme par magie. Te donne envie d'y être, te donne envie d'en faire partie, d'être Lawrence d'Arabie. Te donne envie de FAIRE Lawrence d'Arabie.

C'est assez phénoménal comme effet...se retrouver à ne pas s'ennuyer une seule des 227 minutes du film.

C'est grand.

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Je l'ai vu une seule fois, il y a trop longtemps pour en parler, mais j'ai beaucoup aimé ce que tu viens d'écrire. C'est ta vision du film, avec tout l'historique par rapport à toi. C'est vraiment touchant et sûrement très juste.
Ca donne envie de le revoir.

Pareil, car en plus j'avais pas aimé étant ado.

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J'ai vu le film il y a peu et dans mon souvenir, assez frais donc, toute la premiere partie du film faisait l'elegie du personnage avant que ca n'entre plus dans sa complexite. J'avais ete destabilise par ca -- ce "desequilibre", cette brutalite dans ce passage de la description d'un saint a celle d'un homme tourmente et limite malsain. En ca je trouve le film plutot choquant, surtout par rapport a ce qu'on attend en premier chef. La scene et l'ellipse ou

Vu et adoré sur une petite télé mais dans une version plus courte diffusée sur une chaine il y a bien quinze ans. Je trouve la photographie magistrale, c'est ce qui m'avait le plus marqué. Le film en lui même est absolument sublime. Lean est un vrai grand, pas un faiseur hollywoodien doué qui aurait eu quelques sommets. Chaque film de lui est une claque.

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Anthony Sitruk - Bien sûr, nous eûmes des orages
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Héhé, ton message fait plaisir, mon gars. En effet j’étais assez étonné que tu ne l’eut jamais vu… Spielberg lui-même a d’ailleurs souvent raconté que c’était un de ses films de chevet (il apparaît d’ailleurs dans le making-of sur la belle édition 3-disc remasterisée et tout le tralala).
Vu ton l’histoire avec ton père, je comprends que tu aies voulu attendre une vision en salles.
Et moi aussi j’associe toujours ce film à mon père. Quand j’étais jeune (disons entre 10 et 14 ans), mon père m’a fait découvrir pas mal de films, et celui-ci était spécial car chaque fois qu’il m’en parlait, il racontait (et raconte toujours) que quand il était petit, ses parents lui avaient laissé le choix entre soit la réparation de son vélo, soit aller voir Lawrence d’Arabie au cinéma. Il a choisi le film et se dit depuis qu’il a fait le meilleur choix possible.
Sous influence du paternel, je l’ai donc vu pour la première fois sur votre magnétoscope familial, en VF bien entendu, et ce fut une sérieuse claque, et c’est vite devenu une VHS qui a tourné « en boucle », aux côtés d’autres films « de mon enfance » que je chérirai à jamais (comme Amadeus, par exemple). J’ai mille souvenirs de ce film, tout est tellement beau et fort…
Le crash en moto, l’ellipse de l’allumette, tous les plans dans le désert, la blancheur de la tenue de El Aurens, l’apparition d’Omar Sharif, le « it’s clean », l’attaque d’Attaba, l’attaque du train, la scène des sables mouvants… Et puis Peter O’Toole, ses yeux, son interprétation incroyable… Mais tous les acteurs déchirent, t'façon.
C’est passionnant de bout en bout, c’est fort, c’est enivrant… Chef-d’œuvre technique (les moyens étaient proportionnellement à la hauteur des talents de toute l’équipe), le film marque surtout par la complexité de son personnage. On nous montre le plus possible de Lawrence. Pourtant, à la fin, on ne l’a toujours pas saisi.

Un vrai monument. Un de mes films préférés.

Et puis c’est grâce à ce film que je suis fan de musique de films!

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

J'avais découvert ça à la TV tout petit et redécouvert la bête, sur l'écran géant de la Villette, en plein air. Sous la lumière des étoiles, l'attaque des chameaux avait franchement de la gueule !

Mais faudrait que je le revoie, j'en ai assez peu de souvenirs.

J'ai commencé à le regarder y'a quelques mois, mais le DVD a planté au bout d'une demi heure. Grosse rage.

P.S : si y'en a un qui me répond : "le DV quoi ?", je l'tape...

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N'écoutez pas Film Freak

C'est un signe qu'il faut attendre de le voir sur grand écran.

Merci au passage à ceux qui ont aimé le texte.

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Vu y a trèèèèès longtemps et, même si j'avais trouvé ça très bien, j'avais pas compris pourquoi on en faisait tout un flan.
Mais j'ai très envie de le revoir et donc j'attends le Blu (ou une ressortie salle). D'après ce que je sais, Sony travaille sur une restauration 8K à la mesure du film. Pas de date, par contre. J'ai même peur qu'on doive attendre 2012 pour son 70e anniversaire...

Heu...

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50ème, bien sûr.

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Ouais, mon doigt a rippé. Allez tous vous faire enculer !

Là c'est la bite qui rippe.

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