Forum de FilmDeCulte

J'y allais sans vraiment connaître l'oeuvre de Depardon, me disant que ce film serait une formidable porte d'entrée pour la découvrir. C'est le cas. Le film est un parfait exercice de documentaire biographique en ligne droite. Le film alterne même entre deux lignes droites, celle déjà tracée de l'oeuvre de Depardon, compilée ici en une succession chronologique de moments forts, c'est le côté "archive" du film, plutôt intéressant si on ne connaît rien ou si peu à Depardon (comme moi donc), pour voir l'évolution de l'artiste au fil du temps, de son style et de ce qui l'intéresse. La deuxième ligne droite, largement plus passionnante, est celle que Depardon trace au présent avec son apprareil, son trépied, sa camionette et son intuition à travers la France des sous-préfectures, sans but véritable (ces fameuses photos de l'exposition qui donne son titre au film). Ce présent-là donne de très beaux moments à la fois légers, drôles et poétiques contrastant violemment avec les bouts de passé issus de ses films. Cette partie permet surtout de voir calmement l'artiste à l'oeuvre là où justement l'oeuvre de l'artiste vue par intermittence est souvent portée par des mouvements de caméra hystériques, car sur le qui-vive et à l'affut de l'image choc. Cette alternance entre sagesse et maîtrise du présent et violence mouvementée du passé est un peu le moteur du film. Evidemment entre ces deux lignes droites il y a forcément une rencontre, celle avec son ingé son Claudine Nougaret, mais le film se fait plutôt discret sur ce sujet. Même dans les moments un peu casse-gueule, le film en tire quelque chose d'admirable, comme ce montage quasiment malickien (celui de the Tree of Life dans les moments aléatoires de sa première partie) des prises jetées restées dans des fonds de tiroir, la musique choisie y étant pour beaucoup (était-ce même la volonté du couple lors du montage de cette séquence ?). Un beau film. 4.5/6.

Désolé, mais quelle est la manoeuvre pour faire rentrer un long titre sans qu'il soit coupé au bout ? Le souflet infligé à sogot pour Le grand soir doit sûrement venir de là. J'ai fait du mieux que je peux en enlevant le tiret, mais c'est limite.

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The Necks : Body

Lol, les nouveaux sous la Terreur...
Moi dans ce cas je mets que les noms, mais tu fais comme tu veux/peux, évidemment. T'inquiètes.

Moment qui enterre le Malick d'ailleurs même si on n'évite pas quelques rares plans "national géographic" clichés (alors que dans Tree of life il n'y a que ça). En tout cas y'a des choses prises sur le vif, qui parle plus du regard de Depardon, magnifiques.
A noter que les passages où l'on voit depardon en France relève de la fiction (ou de la recréation). Les photos pour l'expo à la BNF ayant été prises avant et seul.

"Que ça" je n'irai peut-être pas jusque là mais c'est effectivement flagrant sur la première et la dernière partie du film, parties au montage purement aléatoire qui pourraient d'ailleurs durer le double comme la moitié de temps que ça ne changerait rien à l'ensemble (là où la génèse a quand même une construction). C'est vrai que ça fonctionne mieux dans le film de Nougaret, grâce à l'authenticité des images, aussi anodines soient-elles.



Haha, en fait c'est moins la terreur de me prendre un front kick façon sogot (qui ne reviendra peut-être pas) que la volonté de bien faire, surtout pour un premier "topic de nouveau".

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The Necks : Body

Je te dirais que c'est notamment ce qui fait le génie de Malick.

La moitié ou le double d'un génie ? Plus sérieusement, j'attends de voir la pente que va prendre son cinéma avec la multitude de films qu'il a en préparation, voir s'il se perd ou s'il trouve une nouvelle forme que j'aime énormement, celle au coeur de The Tree of Life (où il y a sûrement un peu de génie).

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The Necks : Body

Ma seule réserve en sortant de la salle concernait la réutilisation d'extraits des anciens films de Depardon tant chaque morceau pourrait être l'emblème de l'oeuvre, quelle n'a donc pas été ma stupéfaction quand j'ai lu plus tard dans l'interview à trois couleurs que ce sont des scènes coupées inédites alors qu'on a pourtant l'impression d'assister à un best of.
C'est sorti la même semaine que le doc de Bob Marley, dont l'exhaustivité et la succession de témoignages ennamourachés confinaient à l'hagiographie plan-plan, alors qu'ici ce biopic amoureux réalisé à quatre mains chacunes de leurs côtés (Nougaret se replonge dans les archives, Depardon sillonne la France des PMU et des coiffeurs pour hommes) donne une profondeur inouïe à l'existence et au sens de passeur et d'observateur de Depardon. En sortant de la salle, on a vraiment une envie de regarder les autres, on est grisé par une douceur et une envie de vivre.... Et j'aime comment Nougaret ne s'appesantit pas sur certains trucs, par exemple je savais que Giscard avait censuré le doc 1974 une partie de campagne parce que Depardon montrait au grand jour sa tactique de ne rien dire et faire pour ne pas risquer de créer de vagues jusqu'à son élection, mais je ne savais pas qu'il avait fait ENSUITE preuve de l'extrême salopardise de foutre en taule Depardon qui avait passé deux ans sur les traces d'une architecte prise en otage sous prétexte de non assistance à personne en danger par pure vengeance personnelle.
5/6