Forum de FilmDeCulte

Au début ça fait très peur. N&B SD comme rippé d'une VHS. Cheapitude évidente. Récitatif théâtral genre salut on lit le livre à l'écran. Testud pas encore très assurée (alors que plus tard elle aura la patate). Et surtout un acteur absolument abominable, nullissime, en mode pièce de théâtre de fin de lycée, j'ai nommé Jean Denyzot



c'est le ptit blond là avec les bouclettes, deuxième en partant de la gauche, brrrr


Et pourtant quelque chose fait qu'on tient, qu'on reste, comme si on pressentait que quelque chose va survenir. C'est sans doute la grande force de la mise en scène, exemplaire dans sa sobriété, dans sa simplicité, de l'extrême tenue de ses cadres (à quelques exceptions près, notamment du fait de Balibar, immense immense Balibar, complètement déchaînée, qui parfois ne se rend pas compte de ce qu'elle bouge presque trop pour que le cadre suive), et surtout, surtout, du magnifique découpage. Il y a un travail de montage d'un superbe humour à froid, qui me laisse vraiment baba, et honte grande honte (comme toujours) à la critique de l'aveugle Pierre Murat dans Télérama, critique haineuse et idiote (il reproche à Testud de prononcer le "s" à la fin de bliinis, au prétexte qu' "une vraie russe ne le dirait jamais"... mi-sère!!!!!), dans laquelle il demande à Pierre Léon de justifier ses plans de coupe, qui sont justement extrêmement pesés, extrêmement intelligents, absolument adaptés à l'économie et au capacités nécessairement restreintes d'une technique hasardeuse (le plus impressionnant à mon sens, ce sont tous les plans sur Bernard Eisenschitz, j'ignore pourquoi sur lui en particulier, mais en tout cas sur ce personnage, la caméra de Pierre Léon est méchamment inspirée, me rappelant bien souvent mon pote Ruiz, période sans une thune). Ça donne un film fragile et inégal, mais complètement assumé comme tel, et qui à force, par son opiniâtreté, et surtout grâce à Jeanne Balibar, qui est absolument géniale, brillante, parfaite, sexy à mourir, drôle et perverse, l'emporte sur la durée, malgré ses défauts. Le fait que le film ne dure qu'une heure, sa brièveté, son côté refermé sur lui-même, aide aussi beaucoup.

Beau film, l'air de rien.

_________________

*

Tu bluffes !

_________________
Anthony Sitruk - Bien sûr, nous eûmes des orages
(168 pages, 14.00€)
Commande | Site perso

pourquoi?

_________________

*

Lol, ça m'est venu comme ça, en rapport avec le mini running gag du pizza hut

_________________
Anthony Sitruk - Bien sûr, nous eûmes des orages
(168 pages, 14.00€)
Commande | Site perso

tba, si ça passe à montpellier, vas-y, ça peut te plaire.

_________________

*

J'y compte bien mais ça semble mal parti.

_________________

Je l'ai vu sans rien connaître du texte de Dostoïevski, et j'ai trouvé ça pas mal du tout, c'est effectivement un "petit" film (même si je n'aime pas ce mot) à plein de niveaux, mais assez curieux, assez charmant.
Je me vautre immédiatement dans la confirmation : Jeanne Balibar déboite, et même si ses partenaires essaient parfois de lui faire un peu d'ombre (Sylvie Testud est pas mal), elle reste des coudées devant. J'adore sa manière (à Jeanne, et c'est valable pour la plupart de ses films, mais surtout ici), de dire toutes ses répliques d'un ton complètement décalé, en prenant limite le contre-pied du texte, ça apporte beaucoup du nuances à la fois à son texte et son personnage.

Ensuite, j'ai pas vraiment eu l'impression de voir autre chose qu'une petite troupe de comédiens s'amusant à Dostoïevski dans un salon, mais à mes yeux c'est justement ce qui donne un certain charme au film: un petit coté exercice de style sur le théâtre qui ne m'a pas déplu (bon, je suis peut être le seul à avoir vu ça comme ça)
Et ça m'a donné envie de lire le bouquin.

Jeanne Balibar / 6

_________________
Liza says "Don't drop bombs!"

et denyzot, t'as kiffé?

_________________

*

J'avais lu ton message avant de voir le film, du coup je m'attendais presque à pire, en fait... mais sinon oui, on dirait qu'il a répété le rôle de son coté sans jamais avoir vu ses partenaires auparavant, tellement son jeu a rien a voir avec les autres.

_________________
Liza says "Don't drop bombs!"

Pierre Léon a-t-il lu ton topic?

oui e til m'a dit que denyzot n'y est pour rien, que c'est lui qui a voulu les choses ainsi, et que donc c'est lui, le réa, qui a dû se planter.

_________________

*

ah et c'est pas de la sd, mais de la hd niquée par la projection.

_________________

*

Bien aimé, même Jean Denyzot en fait, qui reste à côté du jeu des autres parce que le personnage est défini comme tel, le grain de sable qui va permettre à Nastassia Philippovna de tout envoyer balader. Un peu plus de mal avec Bozon par contre. J'ai un souvenir flou mais évidemment très fort du roman et le film fait bien entrapercevoir cette fièvre, le dérèglement latent en germe, son jusqu'au boutisme et sa folie dans les questionnements existentiel. Pierre Léon ne choisit de ne montrer qu'un chapitre mais connaitre l'avant et l'après lui donne peut être une dimension plus grave.
c'est fait avec pas mal de légèreté en même temps, un peu distant et effectivement c'est le show Balibar.
Vu le tout début d'Octobre présent sur le dvd, je vais tenter si j'ai le courage.

Film que j'ai vu mais dont je n'ai STRICTEMENT AUCUN souvenir. A part effectivement l'horrible jeu du blondinet qui m'avait choqué.

_________________
CroqAnimement votre

Ah bah tiens j'en avais touché deux mots...

Film visible sur vimeo :

http://vimeo.com/116004524