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 Sujet du message: Harmonium (Koji Fukada, 2017)
MessagePosté: 19 Jan 2017, 13:01 
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Dans une discrète banlieue japonaise, Toshio et sa femme Akié mènent une vie en apparence paisible avec leur fille. Un matin, un ancien ami de Toshio se présente à son atelier, après une décennie en prison. A la surprise d'Akié, Toshio lui offre emploi et logis. Peu à peu, ce dernier s’immisce dans la vie familiale, apprend l'harmonium à la fillette, et se rapproche doucement d'Akié.

J’avais bien aimé Au revoir l’été chronique douce-amère assez charmante. Mais je m’attendais pas du tout à Harmonium. Le film part d’un canevas assez classique où un homme vient s’insérer dans une cellule familiale et la perturber de l’intérieur. J’aime comme le film est simple. Sa mise en scène par exemple très posée, à base de plans fixes assez longs dans une lumière naturaliste un peu fade. Mais pour autant le film creuse peu à peu un sillon malaisant et mortifère comme une inéluctable déclinaison vers la tragédie. Tout cela s’incarne particulièrement dans le personnage incarné par Tadanobu Asano, espèce d’ange exterminateur stoïque (il faut voir sa démarche toute raide) dans sa combinaison de travail blanche. Le film touche souvent du doigt l’horreur froide et quotidienne d’un Hideo Nakata, quand soudain au détour d’une banale photographie sur la plage se dissimule une terreur inéluctable. Très bonne utilisation du décor aussi, de cette banlieue morte et sans vie où les personnages semblent seuls au monde.

Si l’on pressent un peu vers quoi va le film, ça n’empêche pas que l’on soit totalement bluffé par les orientations du scénario lors d’une ellipse centrale aussi brutale que traumatisante. Cette plongée soudaine dans une noirceur de plus en plus épaisse ne laisse pas indemne et nous emporte toute entière.

J’ai quand même préféré la première partie à la seconde qui m’a semblé un peu plus dilatée mais malgré ça j’ai quand même pris une petite claque devant ce thriller psychologique qui sous ses abords tranquille cache une espèce de terreur viscérale et métaphysique totale où les membres d’une famille se dévorent les uns les autres (une belle comparaison est faite avec une epsèce d’araignée matricide). Les derniers plans sont très puissants.

Très très envie de voir Sayonara son autre film terminé récemment (et que j’ai bêtement raté au festival Kinotayo), qui est une espèce de film de SF minimaliste.

Une excellente surprise en tout cas, j’avais vu le trailer et ça avait l’air un peu chiant alors que je ne m’y suis pas ennuyé une seconde.

5/6

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MessagePosté: 19 Jan 2017, 13:25 
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J'étais prêt à dire qu'il s'agissait d'un beau drame digne, même si un peu chargé, avec une sorte de thriller en creux, mais la fin m'a fait douter : et si, sous couvert de "dignité", Fukada se contentait d'être sadique ?


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MessagePosté: 19 Jan 2017, 14:23 
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Je dois avouer que la fin m'a initialement dérangée, couper là à ce moment là, avec ce suspens là c'est assez brutal. Mais finalement je comprends (je crois) la démarche de Fukada, nous faire embrasser cette détresse, cette incertitude entre la vie et la mort dont on serait responsable. C'est glaçant.

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MessagePosté: 19 Jan 2017, 17:38 
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Art Core a écrit:
Une excellente surprise en tout cas, j’avais vu le trailer et ça avait l’air un peu chiant alors que je ne m’y suis pas ennuyé une seconde.


Alors que moi, si. J'ai tout trouvé lent, et téléphoné, et manquant de substance. Je me dis que ça tient peut-être un peu à la psychologie nipponne qui est particulière et que je ne comprends naturellement pas bien... Mais même pas en fait, j'en garde juste le souvenir d'un bon court-métrage délayé sur deux plombes.


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MessagePosté: 20 Jan 2017, 13:16 
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C'est un film assez difficile à saisir tant il nous fait basculer d'une impression à une autre, froid et émouvant à la fois. Le centre semble finalement être le chemin de croix "terrestre" du personnage chrétien de la mère, le plus linéaire, quand les deux figures masculines sont assez insaisissables et changeantes (le perso du père est très flippant, plus que celui de "l'ange exterminateur", dans sa dissimulation et son changement spectaculaire en partie II).
Le cinéaste parait jouer beaucoup avec ses influences, on semble commencer dans du Rohmer/Ozu/Kurozawa K. aux cadres impeccables (même si souvent un mouvement empêche quelque chose de s'installer),où le ton est en même temps menaçant, léger et coloré, déjà avec un humour très étrange... puis on craint limite le passage franc au registre Haneke/Dardenne en seconde partie. Mais en permanence le film dévie de ce qu'il installe. Je ne suis pas convaincu à 100% et j'ai du mal à véritablement comprendre la démarche, on soupçonne parfois l'exercice brillant et malin, mais le tout a un impact assez profond dans la description de ce Bad karma à la fois simple, et sans échappatoire.


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MessagePosté: 20 Jan 2017, 22:47 
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Messages: 7841
Je rejoins Boultan pour le côté hyper prévisible du film, hormis pour les 10 dernières minutes j'ai eu l'impression d'avoir toujours un temps d'avance, ce qui m'a forcément donné l'impression qu'il était trop programmatique. Le côté sobre et très carré de la mise en scène était pourtant parti pour me plaire, mais j'ai progressivement senti l'ennui monté en moi, sentiment que les acteurs (je les ai globalement tous trouvé assez moyen) ont largement contribué à faire grandir. Et puis on ne peut pas ne pas penser à Théorème, mais Fukada n'est pas Pasolini (il a certes du talent, mais cela reste assez superficiel et peu incarné), et Asano est bien palot en comparaison de Terence Stamp.


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