Forum de FilmDeCulte

Si Karloff nous force à mettre le titre original, je vais à Puteaux et je le fracasse avec une Heineken.

J'ai trouvé ça super bien. Ça commence comme un Kenneth Lonergan, tout hivernal et ouaté et silencieux (les cadres sont magnifiques), et ça glisse progressivement dans un truc qui flirte avec la transgression, jusqu'à aller parfois dans un grotesque étrange, un peu en mode DERNIERE TENTATION DU CHRIST.

Ce que j'ai trouvé étonnant dans le film c'est le contraste entre sa facture globalement sobre de film existentialiste et sans jugement, et le questionnement hyper-frontal et actuel du héros, presque en mode "film à thèse". De plus, ça met le doigt exactement là où ça fait mal concernant le rapport fric/politique/religion aux Etats-Unis et les incroyables et scandaleuses contradictions au sein de la "foi".

Niveau personnage, je ne croit pas totalement au glissement du héros (superbe Ethan Hawke), mais c'est compensé par la dérive artistique du film, jusqu'au cut final, superbement choc et frustrant.

Et sinon, j'ai lancé le film et j'étais en mode "Pwoooooo le premier plan en fish-eye, génial !!"... mais j'ai vite compris que la télé avait étiré le 4/3 en 16/9.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

La réputation de ce film n'était pas usurpée. C'est un vrai grand et beau film, mise en scène efficace, scénario d'une grande richesse thématique, Ethan Hawke dément. La fin m'a donné des frissons tellement elle est puissante et le propos du film sur la compromission de l'Eglise, la destruction de la Nature par le capitalisme, est d'une lucidité... Je connais mal l'oeuvre de Paul Schrader mais c'est le film de lui que je préfère.

5/6

Mec qui développe davantage son avis sur Facebook qu'ici. Traître. Copie-colle au moins.

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Jusqu'à sombrer totalement dans le grotesque oui, je veux bien que Karloff détaille un peu plus en quoi la mise en scène serait si exceptionnelle, parce que ça ne m'a pas sauté aux yeux, hormis quelques scènes particulièrement laides. En tout cas First Reformed est avant tout un remake du Journal d'un curé de campagne de Bresson, et comparé à l'original c'est extrêmement mauvais.


Infiniment inférieur à Mishima, Hardcore je l'ai vu il y a très longtemps mais j'en ai un souvenir plutôt bon, idem pour American Gigolo. Je n'ai rien vu de récent de Schrader et ça n'a pas l'air brillant, mais j'ai l'impression que l'on surévalue celui-ci très généreusement.

Sinon, tout le monde a pensé à Castorp lorsque le barbu nous sort son laïus, non?

Non.

sinon sur la mise en scène, il y a bcp de plans qui me restent en tête : le plan d'ouverture de l'église, la scène où l'on chante du Neil Young au bord du fleuve, bien sûr la séquence magnifique du rêve partagé et le final...

J'ai adoré, un des grands films de l'année. J'adore ce cinéma épuré à l'extrême qui parvient à toucher à quelque chose de fondamental. Et cette fin où soudain Schrader lâche les chevaux c'est bouleversant. Plus réservé finalement sur la voix-off pas forcément indispensable pour moi. Mais vraiment beaucoup aimé. Sera haut dans mon top.

5/6

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CroqAnimement votre

J’aime bien Schrader, je trouve que c’est un cinéaste attachant même si il alterne le très moyen avec le bon au fil de sa carrière. Là on est plutôt dans le haut du panier du cinéaste et c’est assez étonnant de le voir
s’aventurer sur un terrain assez inédit pour lui. Soyons clair, le film est très exigent et austère, on pourrait même dire pour rigoler que Schrader se fait son trip Robert Bresson mais le pire c’est que c’est pas totalement faux. Tout au long de ses 113 minutes, Schrader colle aux basques d’un curé traumatisé par la vie, perclus de problèmes et en plein tourment métaphysique. Dans ce rôle, Ethan Hawke est excellent : torturé et prenant le destin avec plein de fatalisme. J’ai toujours adoré Hawke mais là Schrader exploite parfaitement son potentiel. C’est clairement un de ses meilleurs rôles. Amanda Seyfried est plutôt bonne aussi.

Le film commence par la voix-off du journal intime du curé. Procédé parfaitement justifié ici qui va nous accompagner tout le long du film pour nous immerger au sein du chaos mental d’Ethan Hawke. Il y a une très belle écriture, ça reste très axé spiritualité chrétienne, mais il y a un vrai plaisir des mots pour le spectateur qu’il soit chrétien ou pas. Le film pourrait être en quelque sorte une version de Journal d’un curé de campagne actualisé par Schrader dans l’Amérique contemporaine en abordant le traumatisme de la guerre, l’influence des donateurs aux églises qui veulent se donner une bonne conscience et, même si c’est pas traité de la manière la plus fine, le réchauffement climatique et la catastrophe écologique à venir. Ce qui est assez étonnant, c’est de voir Schrader adopter une mise en scène très froide mais d’une fluidité qui rappelle Bresson et Dreyer - toutes proportions gardées évidemment il s’agit plus d’influences et je n’oserais comparer Schrader aux petits orteils de ces deux cinéastes.

Bref film ambitieux, pas totalement réussi aux entournures, mais qui vaut vraiment le coup d’oeil pour les amateurs de Schrader et la fin est de plus assez belle. Pour les autres, sachez où vous vous embarquez car je le répète c’est vraiment d’un style très froid et austère.

4/6

Pareil, je suis un peu désabusé par son glissement des quinze dernières minutes. Juste avant cette fin.


J’aime bien la mise en scène de Schrader sur ce film mais clairement c’est incomparable avec ses références. Il faut pas déconner.

Son meilleur pour moi, c’est Affliction adapté de Russel Banks. Dans ses récents, je me sens seul, mais j’apprécie The canyons, sur un scénario de Bret easton Ellis, qui est plutôt pas mal.


Oui très belle fin, j’aime beaucoup aussi la scène intime main gauche et main droite. Sur la voix off, je ne suis pas un fan à la base mais je la trouve ici justifié et très bien employé pour nous faire rentrer dans les tourments du héros.