Forum de FilmDeCulte

1941. Cinq années ont passé depuis que les destinées du Général Kotov et de sa famille ont irrémédiablement changé.
Aux premiers jours de la guerre, Kotov s'échappe miraculeusement du camp où il était détenu. Considéré comme mort par l'administration soviétique, Kotov est enrôlé dans un bataillon de volontaires au grade de simple soldat et envoyé au front. Sur le champ de bataille, il combat les Allemands sans merci. Grièvement blessé, on lui propose de quitter l'armée à plusieurs reprises. Mais persuadé que sa femme Maroussia et sa fille Nadia ont péri dans un camp de travail, il préfère rester aux côtés de ses camarades.

Je me rappelle qu'à l'époque de ma découverte de la filmo de Mikhalkov il doit y avoir 10 ans lors d'un cycle du cinéclub de Frederic Mitterrand, je m'en faisais une idée d'un cinéma d'auteur subtil, contemplatif, raffiné. Retour à la réalité après avoir enchaîné sur un remake de 12 hommes en colère déjà pas piqué des hannetons avec cette fresque pompière d'une vulgarité effarante où l'on se chie dessus en altitude et où en guise de cliffangher on a cinq minutes de soldat blessé au combat suppliant de mater une paire de nibs, et encore plus façon galettes de Pont-Aven que Sue perdue dans Manhattan. Ce à quoi on peut ajouter des trucages numériques de la perestroika et un Staline filmé comme échappé d'une pub Norwich Union. Mais il faut reconnaître que la débauche de moyens allié à une vulgarité assumée de bout en bout se regarde avec une certaine sidération.
3/6

C'est marrant, j'ai eu beaucoup d'échos similaires et c'était d'ailleurs aussi mon cas. Je le voyais un peu comme un Angelopoulos russe. Soleil trompeur m'a plutôt fait penser à du Woody Allen, et Le barbier de Sibérie à... rien du tout.

_________________
Anthony Sitruk - Bien sûr, nous eûmes des orages
(168 pages, 14.00€)
Commande | Site perso

Soleil Trompeur doit sans doute davantage à Tchekov qu'à Allen.

Quant au Barbier de Sibérie, s'il était un tant soit peu réussi, il aurait eu un air de Kusturica, éventuellement.

_________________
There is no such thing in life as normal

Probablement, d'autant que c'était la source avouée, mais ça restait un film super bavard, léger, caméra à l'épaule, qui finalement avait comme équivalent occidental le Allen de l'époque. J'avais trouvé ça assez déroutant par rapport à ce que j'en attendais, surtout quand je lisais que Deneuve (à Cannes) en était restée ébahie.

_________________
Anthony Sitruk - Bien sûr, nous eûmes des orages
(168 pages, 14.00€)
Commande | Site perso

Les yeux noirs étaient également, si mes souvenirs sont bons, tirés d'une pièce ou d'une nouvelle de Tchekov. J'avais vu à leur sortie, Les yeux noirs donc, Urga et Soleil trompeur. J'avais vraiment beaucoup aimé les deux premiers mais je dois avouer que je n'ai rien gardé en mémoire (ou pas grand chose). Je m'étais fait un peu chier à Soleil Trompeur mais j'en ai gardé bien plus de scènes en tête ; la fin bien sûr, mais également Kotov sur son cheval arrêtant une colonne de chars, l'atmosphère de la datcha, les non-dits...

Le reste de sa filmo se partage en deux : ce qu'il a fait avant Les yeux noirs, à l'époque ou la Russie était encore l'URSS et que j'ai bien envie de voir ; et ce qu'il a fait après Soleil trompeur qui ne donne pas envie du tout...

Hors sujet : un peu avant la disparition de l'URSS, j'avais vu un film que j'avais bien aimé, La petite Vera de Vassili Pitchoul, qui montrait bien la décomposition de la société et de l'économie russe. D'un point de vue cinématographique, je ne sais pas du tout ce que ça vaut (je l'ai vu il y a plus de 20 ans...) ; mais d'un point de vue historique, ça doit être bien passionnant à revoir. Va falloir que je trouve ça...

Léger ?

Il faudrait que tu le revoies, car sous une très fine couche de légèreté, Soleil Trompeur c'est un multidrame - et là, je me rends compte qu'il y a peut-être du Woody Allen, mais en russe orthodoxe.

_________________
There is no such thing in life as normal

Je l'ai vu à l'époque, en 1994, donc il est vrai que j'en conserve que des bribes. Mais dans mon souvenir, le drame était en fond, tandis qu'en surface le film accumulait les scènes familiales sur un ton (faussement) léger. C'était ça qui m'avait fait penser à du Woody Allen. Plus exactement, j'ai bien conscience que ça n'a pas grand chose à voir avec lui (en dehors du fait que ce soit très vivant), mais disons que je m'étais dit quelque chose comme "c'est plus proche de Allen que de Tarko, contrairement à ce que j'attendais".

_________________
Anthony Sitruk - Bien sûr, nous eûmes des orages
(168 pages, 14.00€)
Commande | Site perso