Forum de FilmDeCulte

Le remake de ce film peut être génial.

Après tout ce temps et ces échos d'une production (et post-production) houleuse, le film ne s'en sort en fin de compte pas trop mal même s'il demeure inabouti.

Je ne sais pas ce qu'il y avait dans le script original de notre ami Fathi, ni ce que Du Welz, crédité en "adaptations & dialogues", y a apporté mais il y a de bonnes choses sur le papier, dans le portrait et le parcours de ce jeune héros plus ou moins partagé entre deux figures paternelles et transformé par l'arrivée de celui qui se révèlera en être une troisième, sans doute la plus importante.

Cette thématique reste malheureusement sous-exploitée. L'ouvrage aurait gagné à être plus character-driven que plot-driven parce qu'on se retrouve avec un film d'1h35 où tout va beaucoup trop vite. La gouverne des 2 pères que sont Lanvin et Abkarian pour le protagoniste est à peine esquissée, l'amitié avec Joeystarr est trop courte avant de basculer, la relation avec le personnage de Taglioni a à peine le temps de naître avant d'être violemment avortée, chaque retournement, chaque mort intervient trop tôt, trop à la queuleuleu dans le récit pour pouvoir marquer, compter.

Je me demande si c'est dû à un remontage parce qu'on sent parfois, au montage sonore, les tentatives de rattrapage (une post-synchro dégueu par-ci, un enchaînement de 3 répliques trop speed par là).

C'est con parce qu'en l'état, cette nouvelle descente aux enfers pour Du Welz avait de quoi séduire, même si, formellement, c'est également son film le plus faible. Debie signe la photo la plus banale de sa carrière, se fondant dans les canons monochrome du polar français où tout se doit d'être bleu-gris.

Mais derrière ces apparats propres au genre, c'est pas non plus la Marchalerie vulgos que laissent deviner le titre, le pitch, le cast (quasi tous mauvais d'ailleurs) et la promo.


Allez, un remake par James Gray avec une heure en plus et y a moyen d'avoir un truc aussi proportionnellement meilleur que l'original que The Departed par rapport à Infernal Affairs.

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Pas vu ce Colt 45 mais je m'insurge contre cette phrase. Infernal affairs est supérieur en tout à the departed

Non.

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Bah si. Pour moi du moins. Esthétique, acteurs, concision, final, je préfère en tout l'original. The departed est à mon sens un remake sans intérêt.

Je trouve que l'extension thématique proposée par le remake déglingue l'original en transcendant le simple thriller à pitch. On a de vrais persos et un vrai contexte ici. Un vrai propos.
Et je n'échangerai pour RIEN la mise en scène de Scorsese et le montage de Schoonmaker contre l'esthétique anodine de l'original et sa musique mélo ridicule là.

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En même temps Scorsese il pourrait remaker, je ne sais pas, Running out of Time ou n'importe quoi, on pourra toujours trouver plus indigeste son traitement parce que c'est tout simplement le sien et que le gars est devenu saoulant! Surtout quand les dits thèmes sont devenus ultra éculées avec le temps chez le réal, comme toutes ses boursouflures cinéphiles... Infernal Affairs n'est pas le meilleur polar HK, loin de là, mais on peut aussi trouver qu'il va plus à l'essentiel que son remake.

Point d'exclamation!


Y a toute une thématique du soldat sacrifié que je ne pense pas avoir vu auparavant chez Scorsese...


C'est ce que je dis. Simple thriller à pitch.

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Quel est l'intéret de l'original si ce n'est pas son pitch?

Je suis avec FF, le Scorcese est 100 fois mieux, notamment pour sa peinture de Boston (ce qui est plus dû à Monahan du coup).

C'est la deuxième fois en peu de temps que je lis des avis blasés sur le style de Scorcese. C'est nouveaux? C'est à cause de Wolf of Wall Street?

Il me semble que c'est pas très neuf : j'en lis (et les partage en partie) depuis Gangs of New York. Je connais mal sa carrière antérieure aux années 2000, mais j'ai l'impression qu'une fois ce projet rêvé (mal) achevé, il ne risque plus grand chose. Sentiment de choix de pitch assez forts pour servir de support à sa maestra formelle - pas forcément dans un geste maniériste, mais je sais pas, c'est un peu comme chez les Coen : il y a un côté "produit de haute qualité", ça ne se dépasse jamais, ça n'avance pas. Son dernier est peut-être justement son premier film depuis longtemps qui m'intrigue un peu, par son absence totale d'empathie ou de retour de bâton moral.

C'est assez récent, je n'arrive plus à regarder ses films, même ceux que j'aimais beaucoup il y a dix ans : des rattrapages relativement récents de gros classiques comme Taxi Driver) m'ont agacés. C'est typique d'un cinéma que je n'arrive plus à supporter,c'est presque plus violent en rejet que celui de Burton ou d'un délaissement plus relatif de De Palma (idoles de jeunesses), : formellement, surtout dans les derniers, il y a cette idée de livrer un "surcinéma" et cette quasi mission de charger la barque comme pour synthétiser un maximum de cinéphilie, d'histoire du cinéma : Scorsese a vu pour nous, et il nous le ressort dans un cinéma qui parait plus "digest" que maniéré. Et même si ça laisse deviner du maladif, c'est toujours dans le fond très proprement emballé dans sa violence... Puis le contenu chargé de sacrificiel, de sanctification ou de christique est fatiguant et pesant chez lui, tout est souvent très littéral.
Kundun est un bel hommage à Powell / Pressuburger (dont la découverte progressives de plusieurs films a été la possibilité de constater que le réal y a puisé quand même peut-ête plus qu'à d'autres), la très belle musique de Glass l'amène sur d'autre chemins aussi, et c'est à peu près tout... j'ai de bons souvenirs de La Valse et le Pantin ou After Hours même si je le trouvais bancal, mais je n'ai pas très envie de les soumettre à revision...

La Valse des Pantin est son meilleur film je trouve, enfin, disons celui qui va le plus au fond des choses et dans le dépassement de son petit système (ce qui est peut-être dû à la présence de Lewis, cinéaste infiniment supérieur). J'aime bien Les Affranchis et Casino aussi malgré leurs boursouflures, mais dans l'ensemble je trouve que c'est un réal complètement surestimé (cacedédi Castorp). Sa filmo depuis 15 ans est totalement sans intérêt.

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N'écoutez pas Film Freak

Ah ouais, quand même...

Bon, moi je suis un fan absolu de ses trente premières années de carrière (70's, 80's, 90's), dedans il y a des œuvres de folie, reconnues ou méconnues d'ailleurs... mais c'est vrai qu'il y a eu une rupture avec Gangs of New York. Ensuite, il y a eu du bon et du mauvais, et beaucoup de répétitions. J'ai arrêté depuis longtemps de suivre son actualité avec assiduité. Hugo Cabret par exemple, je ne l'ai pas vu et je ne le verrai probablement jamais. Mais il reste le fondateur de tout ce qui m'anime encore aujourd'hui.

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I think we're gonna need a helmet.

Son plus mauvais en ce qui me concerne.

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Je le trouve complètement surestimé aussi mais dire que La Valse des Pantins est son meilleur film est vraiment vache.
Je sauve, Taxi Driver qui est quand même très bon (dans mon souvenir qui date d'il y a longtemps). Le temps de l'innocence est un bon film académique, l'un de ses seuls vu qu'il dédie sa carrière à ça maintenant. C'est mieux que Chez les Heureux du Monde de Terence Davies. Pas vu After Hours qui a l'air pas mal.
Mais c'est vrai que sa filmographie n'est pas du tout enthousiasmante.



L'original est loin d'être parfait mais le remake est inutile et lourdingue et surtout exactement calqué sur l'original. Difficile de s'y intéresser une fois qu'on l'a vu.

Toi t'es le pseudo-cinéphile de forum typique qui ne sait toujours pas orthographier le nom de son héros.
Bon.