utilisez-vous des services d'intelligence artificielle générative (chatgpt, perplexity, openai...) ? si oui, lesquels ?
Oui, pour rédiger des mails rapidement vers le néerlandais (mais je compare encore souvent avec la traduction inverse automatique de ce que j'écris en NL vers le français,). Sinon je travaille (de manière secondaire) sur des API et sites web qui se connectent à des bases de données contenant des données issues de petits réseaux neuronaux comme TensorFlow ou Pytorch (par exemple pour faire de la reconnaissance automatique de coquillage vecteurs de maladies parasites pour les humains - reconnaissance pour l'heure au niveau du genre seulement - à partir de photos). La majeure partie est codée par un partenaire en Afrique centrale (Ouganda) et je fais de l'intégration, test, débugage voire optimisation. C'est sympa de travailler avec un partenaire en Afrique qui a un bon niveau technique, et d'apprendre ensemble les mêmes technologies et techniques de programmation. Le modèle en tant que tel est embarqué sur des téléphones Android (pour être relié à l'appareil photo et au GPS). Mais je ne conçois ni n'entraîne ces modèles. Ces applications sont toujours en phase de "test", c'est à dire de prototypage permanent (honnêtement il s'agit surtout pour nous et nos partenaires d'acquérir la technologie - et pour les biologistes des deux continents de pouvoir publier dessus, ce qui est de moins en moins facile, car la technologie est déjà amortie et ne constitue plus une avancée scientifique - par ailleurs des services similaires plus matures existent dans le cloud).
Il m'arrive aussi de traiter des images avec des filtres par OpenCV pour extraire du texte (guider l'OCR faite ensuite) ou isoler ou compter un élément, pas vraiment de l'IA même si cela y prépare.
quel usage en faites-vous ? à quelle fréquence ? Les mails trois / quatre fois par semaine. Le développement +- 1 j par semaine
avez-vous déjà payé pour ça ? si oui, combien, combien de temps ? vous étiez satisfait ? si non, seriez-vous prêts à le faire ? Heu non, enfin si car un truc tel que Copilot (que je n'utilise pas mais qui est très invasif) est intégré dans Microsoft Office qui est sous licence
avez-vous déjà eu une utilisation dont vous aviez honte, contraire à l'éthique ou à la morale, dans la vie pro ou perso ? Honte non, sur laquelle j'ai des réserves, oui
quels effets positifs et négatifs vous identifiez (ou vous craignez) concernant votre usage personnel ?
un risque que certainest tâches de développement (moins d'analyse) soient automatisées. Cela incite les chefs de projet et scientifiques à penser qu'il est déjà possible de manipuler des applications qui se programment toutes seules, sans analyse préalable, et donc de facto les amène à aller vers des trucs sans IA mais monolithiques et mal normalisés, à rebours de l'évolution vers des API et webservices qui prévalait jusqu'ici (mais ces cycles sont habituels en informatiques). Cela dit c'est moins le cas à l'heure actuelle (je pense qu'ils ont sollicité des avis de consultants externes qui allaient dans le même sens que ceux exprimés ici).
quels effets positifs et négatifs vous identifiez (ou vous craignez) pour la vie collective ?
Positifs: l'IA peut accélérer et objectiver certaines tâches comme le diagnostic médical, mais comme guide, pas comme décideur. Négatif : Perte d'autonomie et d'esprit critique, automatisation de la production de discours qui ont une apparence de subjectivité et semblent relever d'opinions, alors qu'ils sont stéréotypés et mécaniques. Aggravation de la mise à mal des droits de propritété intellectuelle déjà apparue avec le streaming, car les données de plusieurs sources sont agglomérées et peu traçables. Cela est aussi congruent avec une réduction des services, publics comme privés et une mise en concurrence des territoires (des services juridiques et adminustratifs restent en apparence assurés, mais techniquement centralisés, sans mise en relation entre la personne qui y recourt avec un interlocuteur ou responsable).
Par ailleurs le besoin d'aller vers l'IA est rarement exprimé tel quel par les usagers, alors qu'on a tendance à faire comme s'il y avait une demande forte de leur part. On se créé ses propres besoins pour ses propres intérêts (acquérir la technologie, voire chez les scientifiques exploiter un créneau pour des publications scientifiques dans des disciplines déjà anciennes, tout en générant peu de nouvelles connaissances. La recherche scientifique tend ainsi à être de plus en plus confondue avec l'ingénierie, paradoxalement dans les domaines classiques non informatiques). L'hégémonie des GAFA crée une convergence technique vers un nombre limité de technologies, et passé un c nertain seuil il s'agira plutôt de rentabiliser des systèmes existants plutôt que d'explorer de nouvelles solutions. On risque ainsi de se retrouver avec des systèmes que l'on utilise parce qu'ils existent, mais dont personne n'a pris la peine de vraiment spécifier les besoins auxquels ils répondent, et difficiles à tester.
+ Incite à développer de gros processeurs, pollution à l'usage et à la production.
Le passage à l'informatique quantique risque d'être encore plus disruptif que l'IA, car c'est une technologie que l'être humain ne pourra probablement pas mettre lui-même en oeuvre, et produisant des données qu'il ne pourra pas non plus interprêter. L'informatique actuelle est en partie dérivée du modèle de Turing qui repose sur des états finis et successifs, qui sont en fait relativement faciles à décomposer et à représenter mentalement, par analogie avec des automates matériels et mécaniques, mais ce n'est plus le cas de l'informatique quantique.
pensez-vous qu'il faille réguler au maximum ou laisser l'innovation se déployer ?
Il faut trouver une équilibre entre les deux, en ne régulant pas on laisse la porte ouverte à des usages qui posent des problèmes éthiques et sociaux évidents. En régulant trop on se prive de la possibilité de comprendre une technologie qui est déjà là, et on incite indirectement tout le monde à converger vers les modèles et usages actuellement dominants. Les problèmes de perte d'emploi prolongent et aggravent des orientations économiques antérieures (monopole de fait des GAFA qui poussent d'autres industries à se consolider et diminuent à la fois la concurrence et la capacité d'investissement, indvidualisation des flux d'information) qui elles sont réversibles.
Dernière édition par Vieux-Gontrand le 14 Jan 2025, 08:55, édité 6 fois.
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