Tetsuo a écrit:
The Scythe-Meister a écrit:
Si tu mets en italique et qu'en plus tu soulignes c'est vraiment qu'il doit rien y avoir, mais vraiment rien du tout, le fin fond du rien, le néant absolu incarné sur la pellicule, le négatif de la négativité niée quoi.
C'est la pointe de l'argumentation, une méthode importée directement des Etats Unis
et qui a fait ses preuves !
Non mais de toutes façons je ne cherche pas à vous convaincre (pure perte de temps), j'expose juste mon opinion un peu gratuitement comme vous le faites.
skip mccoy a écrit:
Tetsuo a écrit:
Pour il n'y a absolument rien dans la mise en scène de Mann qui fait vivre ses persos.
ce genre de généralité ne veut strictement rien dire.
étaye ou il t'en cuira.
Je n'ai pas à justifier mon opinion. Quand tu dis que tu n'aimes pas Hitchcock ou Carpenter, je te demande pourquoi, tu réponds, je te dis ce que j'en penses et on en parle plus, on va pas en faire tout un foin (d'ailleurs je note que quand quelqu'un n'aime pas Hitchcock, personne ne réagit, par contre Mann, ça provoque une page de post, ah bravo !).
Après, si tu veux des précisions, je dirais que toutes ces mises en forme auxquelles s'adonne Mann, cette caméra mobile et tremblotante, ces flous, ces textures métalliques etc... sont peut-être la recherche d'un flux sensoriel ou autre, mais je n'ai pas l'impression que ça donne plus de consistance aux personnages que ce qu'a défini le scénario au départ. Filmer l'oreille de Mohamed Ali, ne m'en apprend pas tellement plus sur lui que ce que je savais déjà. Pareil pour
The Insider, je me dis qu'un simple reportage télé sur le lobbying de la cigarette aurait eu sur moi le même impact émotionnel. En fait il brode pas mal autour de son sujet initial (celui contenu dans la note d'intention) mais il n'y apporte rien ou presque (parce que je le soupçonne de ne pas avoir grand chose à en dire). Je comprends que certains puissent être fascinés par tout le travail formel qui est plutôt chiadé, mais je ne trouve pas qu'il tienne d'une réel profondeur. C'est très décoratif, et c'est pour ça que quand il fait
Miami vice, qui n'est
que décoratif (sans propos lourdingue derrière, donc plus sincère), il me touche. Un tout petit peu (parce qu'il faut pas déconner non plus).
Bon, j'arrête, sinon le Scythe va encore avoir mal au coeur...
N'ayant pas lu les scénarios de ses films, je ne m'avancerai pas à te contredire sur ce qui y est contenu ou ce qui n'y est pas contenu.
en revanche, je dirai que des plans comme celui où De Niro contemple l'océan depuis sa baie vitrée ne sont aucunement décoratifs mais expriment bien une solitude, une mélancolie, un vide existentiel propre au personnage. Après, on peut trouver une telle mise en scène convenue mais c'est un autre débat. Je pourrais aussi citer le moment où DeNiro fait son fameux virage au propre comme au figuré, où les lumières, la musique donnent toute sa force
tragiqueà la séquence (moi aussi je sais faire de l'italique), font sentir le poids du Destin sur les personnages. Ce ne sont que des exemples mais au moins, c'est du concrèt et je ne crois pas qu'ils relèvent de l'exception dans le cinéma de Michael Mann.
Quant à Révélations, je te soupçonne de mauvaise foi quand tu le compares à un reportage télévisé. Le travail sur les cadres, le montage insuffle une tension assez extraordinaire à de simples champ-contrechamps.
Et pour Hitchcock, s'il n'y pas eu discussion, c'est parce qu'il n'y avait pas matière à débat. Je n'ai pas dit qu'Hitchcock ne savait pas mettre en scène, j'ai pointé ce qui me rebutait dans son cinéma, raisons qui, tu l'as dit, sont peu ou prou celles qui vous le rendent aimables. Alors que quand tu affirmes que Mann est un réalisateur décoratif, je ne suis pas d'accord donc je me permets de réagir.
Carpenter par contre oui, je trouve ça globalement nul et vos explications sur l'intérêt que vous pouvez porter à ses films m'intéressent.