J'en avais parlé un peu plus haut sur ce même topic de
What If, ce film donne l'impression désespérante d'avoir affaire à des enfants de 14 ans.
Deux films récemment qui par hasard datent de la même année:
Mort d'un Pourri, Georges Lautner, 1977
Ne pas se fier aux avis trop positifs sur le film qui n'est pas déshonorant cependant. Certains trouveront de l'intérêt dans la distribution même si moi, il n'y a que Stéphane Audran et Kinski qui me fassent véritablement impression ici (Daniel Ceccaldi n'est pas mal non plus), tandis qu'Alain Delon, sans être antipathique, joue franchement mal.
Deux choses à noter de ce point de vue: une scène au début du film où il présente un alibi foireux à des policiers pour défendre un ami, et que ceux-ci se foutent de sa gueule parce qu'il joue très mal la comédie. Je ne pense pas que ce soit une blague du réalisateur, mais il y a quelque chose de gênant à ce que Delon joue aussi mal quand il joue quelqu'un qui joue mal la comédie que quand il joue quelqu'un de normal.
Dubosc a pas mal de maniérismes en commun avec Delon, en plus d'une ressemblance physique indéniable. Je n'ai rien contre Dubosc mais c'est perturbant.
Ce qui me frappe, comme à chaque fois que je regarde un film de cette époque, c'est le mauvais goût qui régnait en France dans les années 70, moquette vert amande, murs jaunes, imper trop grands et mal coupés, c'est d'une laideur. Seuls trouvent grâces à mes yeux les cheveux teints coupés en frange des actrices que tout le monde s'accorderait à trouver d'un kitsch sans nom de nos jours.
La réalisation est dans la moyenne d'un film post-qualité française (pensez Granier-Deferre). Sans parler de l'emploi abusif de zoom, ça reste fonctionnel et pas très tenu. Ce genre de film va trouver un second souffle avec les restaurations blu-ray qui pourraient faire passer n'importe quel film pour une beauté.
Les Âmes Perdues, Dino Risi, 1977
Film dont on réentend parler depuis qu'il a été réédité récemment et putain de chef d’œuvre d'inspiration très manifestement jamesienne. Le film est entre le
Tour d'Ecrou (
Les Innocents pour ceux qui ne connaissent que l'adaptation) et les
Papiers d'Aspern qui se passe aussi à Venise et évoque la même atmosphère de déréliction. Bon je vais juste dire que j'ai été emballé par la maîtrise de l'ensemble. Gassman est énorme dans un rôle de patriarche tyrannique et vaguement nietzschéen à la James Mason dans
Bigger Than Life. Les deux films ont en commun d'être assez, voire très drôle tout en suscitant pas mal d'effroi.