Je ne les ai plus revus depuis des lustres, et ils s’avèrent toujours aussi efficaces et divertissants.
Une grande excursion (Nick Park, 1989) :Les personnalités des personnages sont déjà bien établies, qu'il s'agisse de Wallace l’inventeur gaffeur (inspiré par le père de Park) ou de Gromit, son chien muet mais très serviable, tout de même très expressif grâce à l’animation/claymation de son front qui pallie amplement au manque de paroles.
Le potentiel comique des suivants est déjà perceptible dans la scène de la construction de la fusée, sans doute la plus réussie au niveau du rythme, tout comme celle de l’oubli des crackers.
Il n’est pas aussi mémorable que les suivants mais on y retrouve déjà ce sens du détail et de l’absurde qui les caractérisent.
Nick Park fait preuve de beaucoup d’inventivité sur ce court-métrage (projet universitaire à la base) qui aura mis du temps à ce concrétiser.
Un mauvais pantalon (Nick Park, 1993) :Le meilleur je trouve et de loin, du moins celui avec l’intrigue la plus développée (co-écrite par un scénariste de Dr Who) s’inscrivant dans un mouvance de thriller référentiel, sous un angle parodique certes, mais où le sens du détail et de l’ambiance ne peut que laisser admirateur, évoquant souvent le suspense hitchcockien, notamment la scène de la filature, bénéficiant d’excellents set pieces (le musée notamment).
Un chef-d’oeuvre du genre tout simplement, qui fonctionne particulièrement bien grâce au bad guy qui est sans doute le meilleur de la série, à savoir Feathers McGraw le pingouin voleur est également dépourvu de paroles, mais dont le simple regard suffit à attiser la méfiance du spectateur, et que l’on retrouve dans les principaux morceaux de bravoure, en particulier le vol du diamant et la mémorable course poursuite.
Rasé de près (Nick Park, 1995) :Le suivant suit une formulaire similaire que le précédent mais avec quelques nuances, en ce qui concerne l’ajout de la romance et l’arrivée de Sean le mouton en tant que sidekick.
Avec ses diverses scènes mouvementées (la poursuites avec le side-car/avion multi-fonctions, les gags avec les moutons, l’évasion) le rythme de croisière de la série est établi au niveau du tempo comique très efficace, donnant un rythme plus effréné qui laisse moins de temps à la mise en place et aux intermèdes plus calmes dans le récit, mais il y gagne dans l’efficacité de la mise en scène.
Park continue de mettre en place l’univers visuel propre aux personnages, faisant attention à préserver un aspect très british qui participe au charme des films, ainsi qu’une attention à la continuité par rapport aux précédents (l’inscription "Feathers was here" dans la cellule) visible dans la thématique de la technologie qui peut finir par mal tourner (Preston et son squelette métallique façon T-800).