Dance Battle America (Battlefield America, Chris Stokes, 2012) Un jeune homme d'affaire est condamné à des travaux d'intérêt général. Il se retrouve en charge d'un groupe d'enfants, qu'il va aider à gagner une compétition de danse urbaine. Une déclinaison feignasse de
Sister Act à la sauce "les wonderboys narcissiques de Wall Street peuvent en fait aussi avoir un cœur". Complètement mécanique et artificiel, n'essayant même pas de faire semblant de faire un effort, le film caricature ses enfants en ados cools miniatures (gestes, répliques, tout y passe, on dirait que le réal veut à tout prix les transformer en petits singes savants), et l'ensemble ne sauve la face que par les danses de rue qu'on y met (mal) en scène, parfois assez impressionnantes au vu l'âge des gamins qui les exécutent.
Braquage à New York (Henry's Crime, Malcolm Venville, 2013) Henry, un homme au grand cœur, est accusé à tort d'avoir cambriolé une banque de Buffalo. Si le film est d'une facture académique qui le condamne assez vite à l'ombre, il n'est pas exempt d'une certaine singularité, du genre film-bug ayant discrètement germé dans les seconds cercles du parc hollywoodien, et proposant tranquillou une approche un peu différente du carnet de route habituel. Cette originalité tient au personnage principal, improbable homme résigné et gentil, qui prend tout dans la gueule dans une sorte d'indifférence éberluée, comme s'il s'était fondu dans la grisaille (assez féroce, d'ailleurs, on sent le film post-crise) qui l'entoure. C'est assez intéressant dans le sens où tout ce que le scénario prépare d'attendu (les conflits, les quiproquos, les secrets) sont immédiatement désamorcés par ce garçon qui accepte les situations telles quelles sont, qui se plie à l'envie du monde et du hasard, qui ne sait pas cacher ce qu'il pense. Ça relance tous les dés autrement, ça crée un récit disponible et déstressé. On se retrouve donc avec un film modeste, aimable et intriguant, servi par un casting inspiré, et qui parvient à conserver sa touche inhabituelle étonnamment longtemps (la dernière partie revenant un brin sur les rails, malgré une toute fin étrangement abrupte).