Opération Casse-noisette (The Nut Job, Peter Lepeniotis, 2014)Surly, écureuil malin et ingénieux, ne récolte de la nourriture que pour son compte. Détruisant par accident les réserves que les animaux du parc avaient fait pour l'hiver, il en est banni, et se retrouve contraint à survivre en ville... Film 3D pour enfants de base, avec le minimum syndical d'achèvement technique pour ne pas ressembler à du DTV, mais avec assez d'absence d'ambition quelconque pour rester coincé un niveau en-dessous de Blu sky, Disney, ou autres studios d'animation secondaires. Même si c'est ultra-balisé, on sent un scénar par ultra-honteusement torché, et le film recèle deux-trois moments vraiment mignons (tout ce qui concerne l'amitié du héros avec le rat, en fait), voire un mini-abécédaire des questions de pouvoir en communauté pour les 3-6 ans. C'est sans compter sur le hara-kiri que se réserve cette coproduction coréenne qui, pour remplir les demandes du contrat je suppose, se fait un générique de fin sur
Gangnam Style, avec perso 3D du chanteur apparaissant dont ne sait où pour entamer son tube de chiasse, et intégralité des personnages qui se mettent à danser derrière lui au diapason. Sans lien avec le film, sans rien, juste de l'exploitation purement mercantile qui ne s'en cache même pas, et qui pour le coup donne juste envie de vomir sur l'écran.
Charlie Countryman (The Necessary Death of Charlie Countryman, Fredrik Bond, 2014)Bouleversé par la mort de sa mère, Charlie Countryman quitte les Etats-Unis et atterrit dans l’une des villes les plus survoltées d’Europe : Bucarest. Film qui ressemble à la crise d'ado promotionnelle Shia LaBeouf : content d'aller se cogner à la vraie Europe roots et dangereuse, mais quand même inquiet à l'idée d'en faire un portrait trop noir qui le ferait passer pour un ricain dédaigneux, et surtout naviguant à vue en s'enflammant aléatoirement et en prenant n'importe quelle décision. Le film vole pas très haut, mais je lui reconnais une imprévisibilité scénaristique pas désagréable, le héros se laissant traîner de situation en situation sans opposer de résistance, et nous avec, sans immédiatement comprendre le sens de ces péripéties. Jouant un temps le mystère avec une certaine efficacité (où tout cela mène-t-il ? quel est le but du film ? quel est le grand tableau ?), l'ensemble se clôt de manière ridiculement petite, nous confirmant que ça n'avait rien d'autre à nous dire que ses clichés de polar mêlés à une ode à l'amour hello kitty. Halluciné par le casting vu la petitesse du film, sinon...
Gaudi, Le Mystère de la Sagrada Familia (Sagrada, el misteri de la creacio, Stefan Haupt, 2014)La biographie de cet édifice, toujours en construction depuis 1882 et aujourd'hui à moitié terminé, est le point de départ d'un film sur les mystères de "l'acte créateur", sur la question de la puissance créatrice humaine et sur celle de leur usage. Mon cul oui... Reportage de luxe, pas inintéressant par ailleurs, mais qui ne se pose aucune question de ce genre en profondeur, et qui n'a pas grand chose à voir avec le cinéma, sinon dans sa façon de mimer certains tics du documentaire de création.