Des exemples de case qui gênent,
http://culture.lejdd.fr/2007/07/14/47-t ... il-raciste
Sinon, voici mon point de vue déjà explicité
Les Anglais ont tiré les premiers! Le groupe américain Borders a déplacé les exemplaires de Tintin au Congo jusqu'aux rayons destinés aux seuls adultes après la dénonciation par la commission anglaise pour l'égalité raciale (CRE) du contenu jugé raciste de la bande-dessinée écrite par Hergé. Soyons franc: je ne suis pas un grand Tintinophile et juge même le mythe déconnecté de la valeur réelle de l'oeuvre. Mais à l'heure où Hollywood s'apprête à porter Tintin sur grand écran, ce politiquement correct a quelque chose de dérangeant. Comme s'il fallait gommer les errements idéologiques du passé plutôt que de les expliquer...
"Pour le Congo tout comme pour Tintin au pays des Soviets, il se fait que j’étais nourri des préjugés du milieu bourgeois dans lequel je vivais… C’était en 1930. Je ne connaissais de ce pays que ce que les gens en racontaient à l’époque : "Les nègres sont de grands enfants, heureusement que nous sommes là !", etc. Et je les ai dessinés, ces Africains, d’après ces critères-là, dans le pur esprit paternaliste qui était celui de l’époque en Belgique". Déclaration d'Hergé cité sur la page wikipedia consacrée à l'album. Tout est dit, ou presque, par l'auteur belge. Le propos très colonisateur de la première édition du livre n'est que le triste fruit de l'éducation de l'époque. Agé de 22 ans, lors de la publication de la première édition du livre, il n'avait pas le recul nécessaire pour apprécier la politique de la Belgique au Congo. Lors de la seconde édition, en 1946, il gommera d'ailleurs quelques scories colonialistes, par exemple lors du passage à l'école.
Néanmoins, à la re-lecture du livre aujourd'hui, pas de quoi fouetter un chat et hurler au racisme. D'ailleurs le propos de Tintin au Congo s'oppose à cette vision très manichéenne de l'analyse de la commission anglaise pour l'égalité raciale, Tintin luttant avec les élites noires du pays, contre les petites trafics de la mafia. Bien sûr, difficile de ne pas mentionner le passé de Hergé et ses activités pendant la seconde guerre mondiale - collaboration avec le journal Le Soir qui était aux mains des Nazis -. Mais non seulement, Hergé, par la suite, a dans de nombreux albums développpé une pensée tiers-mondiste (discours sur la traite des esclaves - Coke en Stock-, les mouvements de libération en Amérique du Sud - Tintin et les Picaros -), mais gommer toute pensée colonialiste, la réserver aux seuls adultes, ne peut provoquer que des effets pervers et une fascination pour l'interdit. Une explication de texte ou un simple avertissement comme avant les mangas d'Osamu Tezuka eux-aussi empreints d'un certain "exotisme" colonialiste, n'aurait-il pas été plus appropriée ?