Amérique du Nord (4) 4- Eraserhead de David Lynch Je pensais en avoir un souvenir brumeux mais j'avais gardé en mémoire les visions les plus impressionnantes - le foetus à tête de poisson, la tête - oubliant les problèmes de rythme et le caractère un peu répétitif du projet. Mais quel premier film hyper affirmé.
4 - Ulysse souviens toi de Guy Maddin (Canada) Film très lynchien de Guy Maddin sur un homme qui revient dans la maison de son enfance hantée par ses propres souvenirs... Le Canadien peine un peu à tenir la distance, mais la mise en scène est si inventive qu'on se prend au jeu de l'exploration fantomatique.
3- The Walker de Paul Schrader (Etats-Unis) Film mineur de Paul Schrader dans sa veine désabusée, même si j'aime bien l'interprétation de Woody Harrelson, la guitare so eighties et l'atmosphère d'un Washington pourri. Mais l'intrigue politique est beaucoup trop escamotée, le dénouement prévisible.
4 - Mala Noche de Gus Van Sant (Etats-Unis) Premier film de Gus van Sant, qui a les défauts d'un premier film - malgré sa courte durée, le propos tire un peu à la ligne et le montage reste perfectible -, mais aussi une sincérité désabusée, une certaine candeur romantique. C'était quand même prometteur.
France (2) 2 - Police d’Anne Fontaine Clichéland, le film. Malgré la qualité de l'interprétation (enfin surtout Gadebois), ce #Police est tellement sur-écrit (oui c'est mon dada) qu'il ne m'a jamais embarqué. Passe encore la trajectoire des trois flics bien sûr proche du Burn-Out, mais cette histoire de réfugié...
3 - Sur l’Adamant de Nicolas Philibert J'avais été très impressionné par Averroès, pour sa dureté malgré l'amour porté à tous les personnages. Je suis plus circonspect devant #SurlAdamant presque trop utopique et bienveillant pour le cynique que je suis. Il y a de très belles idées mais j'ai trouvé la toile inachevée.
Europe (5) 5 - Le ciel rouge de Christian Petzold (Allemagne) Le cinéma de Christian Petzold me rend jaloux. Je le sens proche de moi, mais c'est tellement au-dessus de tout ce que je pourrai écrire.... #LeCielrouge est l'un de ses meilleurs films, Melancholia romantique, avec Paula Beer sublime et mon double allemand Thomas Schubert.
3 - Zoo de Peter Greenaway (Angleterre) Pas sûr d'avoir tout le background culturel nécessaire pour comprendre ce film de Peter Greenaway, notamment le rapport à Vermeer... du coup, je suis resté aux portes du #Zoo, fasciné par l'esthétique, bercé par la musique de Nyman, mais sans ressentir aucune émotion...
4 - Pripyat de Nikolaus Geyrhalter (Autriche) Nikolaus Geyrhalter explore la fameuse Zone autour de #pripyat, interroge des femmes et des hommes qui sont restés là-bas. Ce qui frappe, c'est le côté David contre Goliath, les petits gestes inutiles contre l'énormité de la catastrophe, comme ce scientifique qui analyse l'eau.
4 - Papa vient dimanche de Radu Jude (Roumanie) Deuxième film de Radu Jude et déjà un sacré tour de force. Le réalisateur roumain joue habilement avec la question de l'empathie : le héros est-il un salaud, un dépressif, Lazare ou les trois à la fois ? L'acteur est génial.
5- Here de Bas Devos (Belgique) Un film comme un coup de foudre. Dès les premières scènes, j'étais happé par les cadrages, le rythme si particulier, la douceur. Et puis la dernière demi-heure m'a serré le coeur comme jamais, rencontre comme il nous en arrive que quelques unes dans la vie. Précieux.
Asie (7) 4- Exhuma de Jang Jae-hyeon Un film sud-coréen d'une efficacité redoutable. Si un peu de contextualisation n'aurait pas fait de mal à l' occidental que je suis, le film offre un ride horrifique parfaitement maitrisé, avec un casting parfait et des séquences fantastiques impressionnantes.
3 - The Quiet Family de Kim Jee-woon (Corée du Sud) Le premier film de Kim Jee-woon, avec des jeunes Song Kang-ho et Choi Min-sik. C'est à la fois foutraque et répétitif, manquant de rigueur dans la mise en scène et l'écriture mais aussi avec des idées cartoon bien fun.
4 - Le Pardon de Behtash Sanaeeha, Maryam Moqadam (Iran) Premier film du duo Behtash Sanaeeha et Maryam Moghadam, qui tient le rôle principal ici, Le Pardon suit une mère confrontée à la mort injuste de son mari et à l'arrivée dans sa vie d'un mystérieux bienfaiteur. La scénario est un peu sur-écrit et démonstratif mais l'actrice (et donc co-réalisatrice) est impressionnante de douleur renfermé.
5 - United Red Army de Koji Wakamatsu (Japon) Film très impressionnant de Koji Wakamatsu sur l'extrémisme politique et sa dérive sectaire. Si la première partie désoriente par son approche docu-fiction, la suite est très forte, double huis clos où la tension finit par exploser, d'abord au sein du groupe, puis face à un ennemi presque invisible mais toujours là - le capitalisme et sa police. Fort.
4 -Mee Pok Man d’Eric Khoo (Singapour) Premier film d'Eric Khoo, très différent de ses suivants, proche de Kim Ki-Duk, avec le portrait d'une jeunesse entre prostitution etpetits boulots. C'est cru, un peu confus sur le plan narratif, mais avec un vrai regard de cinéaste (la vie nocturne de Singapour).
4 - No Other Land de Basel Adra (Palestine) Difficile de rester insensible devant ce doc qui évoque la destruction du village palestinien de Masafer Yatta en Cisjordanie. L'intelligence du film est de nous raconter aussi l'histoire d'une amitié impossible entre un jeune Palestinien et un jeune Israélien.
3 -Le Voyage en occident de Tsai Ming-liang (Taiwan) Dans les films The Walker, Lee Kang-sheng traverse en moine bouddhiste le monde au ralenti . J'avais été impressionné par celui montré à Berlin. Moins convaincu par ce #voyageenoccident. Certains plans sont sublimes (l'escalier, le miroir) mais Denis Lavant me parait de trop.
Amérique latine (2) 4 - Totem de Lila Avilés (Mexique) Beau film mexicain à hauteur de fillette, sur une famille qui tente de faire face à la mort prochaine de l'enfant prodige. C'est finement écrit, avec une vraie attention (et une certaine tendresse) pour tous les personnages qui doivent composer avec le jaguar qui marche.
5 - L’echo de Tatiana Huezo (Mexique) Très beau doc d'observation sur une famille du nord du Mexique. Pour donner une idée, cela ressemble à Lumière silence de Carlos Reygadas pour l'approche cosmique et aux Trois Sœurs du Yunnan de Wang Bing, pour l'immersion avec plus de douceur et d'empathie.
Femmes : 3 plus une co-réalisation Docs : 4
Palmarès
Ours d'or : United Red Army de Koji Wakamatsu Ours d'argent : Here de Bas Devos Prix du jury ex-aequo : The Echo de Tatiana Huezo et Pripyat de Nikolaus Geyrhalter Prix de la mise en scène : Jang Jae-hyeon pour Exhuma Prix du scénario : Christian Petzold pour Afire Prix du meilleur acteur : Serban Pavlu pour Papa vient dimanche Prix de la meilleure actrice : Maryam Moqadam pour Le Pardon
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