Festival de Berlin 2018
Vous connaissez le principe… Vingt films passés par la Berlinale dont ceux en compétition cette année que j'ai eu la chance de découvrir, plus le Kim Ki-Duk.
Etats-Unis (3) Logan de James Mangold L'un des meilleurs films de super-héros que j'ai vus... Dur, original, et très émouvant et avec une idée de mise en scène qui tue (la fameuse scène de la transe du professeur Xavier). Hugh Jackman n'a jamais été aussi bon dans le rôle et si le film fait un peu du surplace à mi-film, je trouve le final hyper fort. 5/6
L'Ile aux chiens de Wes Anderson J'adore le cinéma de Wes Anderson. J'adore la technique du stop-motion. J'adore la culture japonaise. Mais je préfère les chats aux chiens. Bon, sinon le film, une splendeur visuelle de tous les instants, un propos politique fort mais tendre en surface. Comme souvent chez Wes, un petit creux narratif au deux tiers avant un final éblouissant. Unique. 5/6
Damsel de Nathan et David Zellner Pas convaincu par ce western décalé qui en joue trop, de son décalage. La première heure ça passe et puis après j'ai trouvé le temps très looooong. La photo, la zik et Mia sont très belles, rien à dire, c'est le projet même du film qui m'échappe un peu. 2/6
Europe (9) El Bar d’Alex de la Iglesia La première heure est sympa, avec sa galerie de persos improbables et son rythme percutant, mais la suite s'embourbe et la fin déçoit. Bof bof. 2/6
45 ans d’Andrew Haigh J'ai trouvé ça très beau. L'interprétation sublime de Charlotte Rampling, le rythme du film, jamais ennuyeux, le côté bergmanien (les photos, bien sûr), et cette double-scène finale dont le sens éclate sur le générique. Très beau, très fort. Une leçon d'écriture. 5/6
La Juste route de Ferenc Törok Film hongrois en noir et blanc sur la fin de la Seconde guerre mondiale : le programme parfait pour les fêtes. Je ne connaissais pas le réalisateur, mais le film est intéressant avec son côté Uranus magyar. Je préfère la première demi-heure à la suite, qui révèle trop vite la veulerie des villageois. 3/6
Une famille syrienne de Philippe Van Leeuw Huis clos dans un appartement syrien qui fait la part belle aux rôles féminins, avec la géniale Hiam Abbas. Pas révolutionnaire sur le plan de la mise en scène mais "l'angle" est intéressant et le film dure 1h25 ce qui fait que l'on ne s'ennuie jamais. 4/6
Alabama Monroe de Felix Van Groeningen Enfin vu... Mélodrame XXXL sublimée par une partition bluegrass impeccable et deux acteurs magnifiques (surtout lui, totalement dément comme dans Gaspard va au mariage). Après je trouve que ça s'enfonce un peu dans le pathos après la première heure - et une scène qui m'a bien fait chialer sur mon canapé. La toute fin est très belle, je comprends le succès. 4/6
Figlia Mia de Laura Bispuri Très beau film de femmes (on dirait que je parle d'un téléfilm M6), sur deux mères qui se battent pour une petite fille. Plus que le scénario, classique, c'est la mise en scène qui emporte le morceau, avec une Sardaigne indomptable comme quatrième personnage. 4/6
U-22 July d'Erik Poppe Extrêmement gêné par la fin (et une autre séquence du film, disons plus maladroite) de ce film-immersif sur la tuerie d'Utoya. Sur le plan cinématographique c'est un tour de force, je comprends la volonté politique du réalisateur de redonner un visage aux victimes (mais pourquoi en choisir qu'une ?), mais je trouve le parti-pris scénaristique de la fin extrêmement contestable. 3/6
The Real Estate d'Alex Petersen Film suédois supra-noir sur une femme âgée qui hérite d'un immeuble miteux du centre-ville de Stockholm. La manière est impressionnante mais c'est un pur "film de festival", bien dark, sans espoir sur l'humanité, avec des scènes chocs spéciale malaise. 2/6
Transit de Christian Petzold Film complexe et très ambitieux qui mêle dystopie, romance et métaphore sur la crise des migrants. Si l'émotion tarde un peu à venir, j'adore le jeu de l'acteur principal, son phrasé étrange en Français, la mélancolie de son regard. Et c'est d'une grande intelligence. 4/6
France (4) A moi seule de Frédéric Videau Curieux film que j'ai découvert principalement pour Reda Kateb, tellement atone qu'il en devient émouvant sur le tard, plus pour ses qualités d'interprétation que pour sa mise en scène extrêmement effacée. La musique est effectivement très belle. 3/6
Drôle d'oiseaux d'Elise Girard Le film dure 1h10, tu as l'impression qu'il en dure 3 tellement tout est chiant comme la pluie de novembre sur Paris. Cela raconte rien, les effets sont horriblement piqués à HSS ou Porumboiu, c'est dramatiquement... français. La lumière est jolie, mais c'est assez rapidement insupportable de vacuité. 1/6
La prière de Cédric Kahn Troublant ce film de Cédric Kahn. Je n'étais pas convaincu à la sortie de la salle de projection - il faut dire que je ne crois aux miracles ni même à la vertu suprême de la prière. Mais le film a grandi un peu en moi et si j'ai beaucoup de réserves sur le dernier acte, j'en garde un souvenir assez fort. 3-4/6
Eva de Benoit Jacquot Adaptation d'un roman de la série noire qui mélange deux films en un. Le premier est une imposture théatrale pas très intéressante, le second, une manipulation romantique avec Isabelle Huppert en call-girl. Cette deuxième partie est plus réussie et finalement il me reste quelque chose du film, dans la relation d'Huppert avec Barbé. 3/6
Asie (3) Seule sur la plage la nuit de Hong Sang-soo La première demi-heure à Hambourg est absolument sublime, parmi les plus belles choses qu'a filmées Hong Sang-soo. Je trouve que le récit patine ensuite, de retour à Séoul, avant un dernier décrochage qui laisse un puissant goût nostalgique en bouche. 4-5/6
Centaure d'Aktam Arym Kubat Mon premier film du Kirghizistan. Les paysages sont très beaux, les chevaux magnifiques mais c'est assez redoutable comme somnifère. 1/6
Human, Time, Space and Human de Kim Ki-duk Kim Ki-duk nous offre une parabole de l'humanité par le versant le plus crade possible : viols collectifs, émeutes de la faim, cannibalisme... Ce jeu de massacre bien bourrin s'accompagne d'une réflexion neuneu sur la religion (l'avenir de l'humanité s'appelle Eve et c'est un moine qui la sauve)... mais faut reconnaitre que ça se laisse quand même voir tellement c'est wtf. 2/6
Amérique du Sud (1) Las Herederas de Marcelo Martinessi Beau portrait de femme peut-être un peu trop attendu dans son déroulement et qui manque de "mise en scène". L'actrice Ana Brun est très bien et c'est un film qui reste bien en tête... 4/6
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