Forum de FilmDeCulte

FDC était présent en force à Cannes cette année. Mais tout le monde ne vit pas les festivités cannoises de la même façon. Dans notre appart, j'ai croisé Blissfully en tout et pour tout 3 minutes je pense. Ce topic va donc servir à chacun de raconter son festival, d'en faire un bilan, ou de décrire au jour le jour pour ceux qui y sont encore.

Je commence.

1° jour.

Arrivée en milieu de journée et découverte de l'appartement de 30m² qui va m'accueillir avec 7 autres congénères. Spartiate pour dormir mais on est pas là pour ça et il est surtout situé à 100 mètres du Palais des festivals, luxe qui a une réelle valeur quand on a déjà pratiqué des couchages à l'autre bout de la ville, galères pour se changer, rentrer bourré de soirée etc.

Une seule projo dans la journée avec l'ouverture de la Semaine Internationale de la Critique et "Le Nom des gens" de Michel Leclerc. Je promets à Pandi de pouvoir le faire entrer et j'ai tort. Je vois DPSR et Jericho Cane dans la file d'attente, espérant une entrée qui n'arrivera évidemment jamais, la SIC étant une tannée avec sa minuscule salle, indigne des festivités ambiantes. L'équipe du film et monte sur scène, sauf Lionel Jospin, qui a un caméo dans le film et qui se faufile au moment ou les lumières tombent.

Une fois le film terminé, je retrouve les fidèles Film Freak et Qui Gon Jinn qui n'ont pas pu aller à une soirée Audi à cause d'une marée trop puissante. Je les fais entrer à la soirée d'ouverture de la SIC, sur une divine terrasse sur la Croisette. Cocktails en présence de la divinissime Elsa Zylberstein (qui me jettera deux regards un peu insistants que j'attribue personnellement à l'abus d'alcool mais qui resteront gravés dans ma mémoire!), de Lionel Jospin qui tape la discut' à Freak dans l'ascenseur (il racontera), de Michael Youn et sa greluche du moment (bombe atomique), et puis Thomas Langmann et mon ancien boss, aujourd'hui conseiller de Mitterrand au sein de son cabinet ministériel. Il me raconte comment il a réussi à sauver le dernier film de Tavernier, planté par un financier luxembourgeois. On enchaine les boissons et on reste jusqu'au bout, avec Zylberstein qui avait une furieuse envie de danser. Vidéo à l'appui.

2° jour.

Petit déjeuner avec des acheteurs de courts métrages du monde entier pour vendre le court avec Qui Gon Jinn. Du monde donc c'est plus de la prise de contact et de la promotion que de véritables discussions. Je croise l'inénarable patron d'Arte Cinéma qui twitte ses aventures cannoises toutes les 20 minutes. Dans l'après midi, projo de Wall Street avec toute la clique.

Le soir, on remet ça sur la terrasse, avec beaucoup moins de monde. Les pontes se cassent rapidement, et c'est toute une bande de petits jeunes qui prennent possession des lieux. Le cocktail boy prend les choses en main et envoie du gros notamment avec un truc à base de liqueur d'edelweis. Divin. Amanda Sthers nous demande si on a pas vu son sac à main quelque part. Y'a une soirée Sophie Dulac qui nous attend quelque part mais on fait les snobs et on y va pas. Dodo.

3° jour.

Quelques rendez vous pro mais surtout la vision du Leigh. Beau film. Belles images. Belle musique. On ne parle que de la soirée Wild Bunch dont la thématique "Sex, drug, drinks and the end of the fucking world" nous met l'eau à la bouche. Comme on a pas assez de cartons, Qui Gon part sur une soirée Arte et avec Freak on attend notre bus pour partir au Cannet. Petit hic : les cartons qu'on nous avait promis ont disparu. Branle bas de combat : les portables s'activent et on arrive à trouver miraculeusement deux sésames en 15 minutes. Freak va piquer le sprint de sa vie, juste par l'odeur de l'alcool alléché.

On arrive dans une sorte d'immense hall genre le Zénith, avec une déco de bon gout : des lits avec des menottes, des poupées gonflables et des structures type "tramposcratch" pour faire les cons en sautillant. Là c'est vraiment la soirée décadente, avec l'alcool (Gaspard Noé n'a pas filé la part à son chien et fera la fermeture avec nous) et la plus grosse bataille de polochons à laquelle j'ai participé! Dita von Teese qui passe. Le lendemain j'apprends que Benicio Del Toro était là aussi. En tout cas on s'est bien marré avec les potes locaux (le directeur financier d'une boite de prod qui choppe 3 meufs dans la soirée sous nos yeux. Respect à toi, H).

Couché au lever du soleil.

4° jour.

Comatage. Le Tavernier n'aide pas.

Les photos vont venir avec Freak pour illustrer tout cela.

1° jour (soit Noony's 1° jour - 1)

Putain de ta race de bus.
Surchargés de bagages (1 gros sac + 1 valise pour ramener un coussin mais surtout un maximum de couvertures afin de confectionner mon futur lit de fortune fait de brics et de brocs dans l'appart de l'amour entre invertis), je prends un tacos pour arriver en speed et chopper in extremis mon train aux aurores.
Putain de ta race de train.
Avec ton wagon au bout du bout du quai, tes passagers qui viennent te demander de baisser le son de ton iPod, ton ergonomie qui ne favorise pas le sommeil des insomniaques et ton retard de 32 minutes (magnifié par le génial mail de la SNCF qui t'informe que les remboursements, c'est seulement à partir de 60min). Je vais pas me plaindre, Bliss & Twilight ont eu 2h de retard.
La coïncidence : j'étais dans le même train que Karloff, qui doit attendre son cameraman - nommé Will Smith (j'aurai aimé que Karloff l'attende à la gare avec un carton histoire de faire criser les badauds) - tandis que je retrouve Qui-Gon, parti de Paris 30min avant moi, sensé arriver 10min après moi (?), et finalement arrivée 15min avant moi. Avec la SNCF, tout est possible. Même les voyages dans le temps.
Chargés telles les proverbiales mules, nous décidons d'aller déjeûner (le premier de cinq McDo pour ma part, Cannes c'est pas diet-friendly) avant d'aller retirer nos badges dans les dédales du Palais avec ses sirènes pour finalement retrouver le mec qui va nous refiler les clés de l'appart.
La proximité de notre logement avec le reste des lieux d'intérêts cannois (gare, palais, McDo, cafés) est effectivement enivrante. Le truc qui te facilite la vie durant un festival, t'évitant de devoir parcourir 5 fois par jour la putain de ta race de Croisette.
Je décide de rouiller à l'appart, encore rangé à ce moment-là, tandis que Qui-Gon part commencer à pimper Le Portail au Short Film Corner.
Les locataires arrivent un à un, on les accompagne chercher leurs badges, Captain N passe et nous prête son matelas gonflable. La rootsification de l'appart est en route. On décide de mater la cérémonie à la maison mais la télé de l'appart, après magouilles d'antenne opérées par Pandi qui s'était faufilé via une porte condamnée dans l'appart des vieilles du dessous, ne capte pas Canal+. Pas même en clair. Les autres chaînes oui, mais pas Canal. J'arrive même à mettre en marche le décodeur mais celui-ci ne capte que des chaînes allemandes. Genre 200 chaînes allemandes.
On récupère Karloff et Bliss, partis voir Tournée, pour aller bouffer dans une pizzeria au service pourri mais au rapport qualité/quantité/prix plutôt épatant, surtout pour Cannes.
Laure, copine de Qui-Gon et seule fille de l'appart arrive vers 1h du mat. Elle était loin de se douter qu'elle allait passer 4 nuits avec 3 ours, et pas ceux du conte de fées. Non, ceux qui ronflent comme des porcs.
Cela dit, j'ai trouvé plus troublant les cris alternatifs des mouettes, surpris quand je suis parti chier en plein milieu de la nuit, quelque part entre la truie égorgée et le dindon hystérique.

To be continued...

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Bon, et sinon, des photos de stars, des propos de réalisateurs, des interviews ???

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Que lire cet hiver ?
Bien sûr, nous eûmes des orages, 168 pages, 14.00€ (Commander)
La Vie brève de Jan Palach, 192 pages, 16.50€ (Commander)

Une excellente idée de fil... Qui risque de me frustrer comme la mort... Mais on veut les photos! Les photos!

Aucune nouvelle des forumeurs, ce n'est pas encore cette année que je vais en rencontrer.

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There is no such thing in life as normal

Mais grave! C'est mort ici!

Moi j'ai croisé CAUET ce week-end mais j'ai pas eu le temps de le prendre en photo, il a démarré en trombe sur sa bat-moto!

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

On devait te capter le premier jour, tu nous as snobé!

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Je rêve ...

Plus sérieusement, quel est votre programme ce soir ?

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There is no such thing in life as normal

Alors Freak se fait cuire une escalope moutarde, et Noony va à la casse chercher des fauteuils pour sa caisse.

ps : ça sent le "Tu nous as pas appelés, on ne t'a pas appelé non plus"

Je crois qu'il y a eu un mic-mac dans l'organisation pandienne.
Je suis pas responsable.

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On t'attend pour ça.

On va voir sans doute le film ukrainien à 19h, ça dure jusqu'à 21h.

C'est flatteur de savoir que tu as besoin de moi pour exemple.

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On a toujours besoin d'un inspecteur des travaux finis.

Previously, on L'Expérience cannoise :



2° jour.

Genre j'allais me lever pour Chongqing Blues.
Cela dit, entre les gens qui doivent enjamber mon campement pour parvenir à la salle de bain et ma putain d'horloge interne, je me réveille à 10h.
Je décide d'attendre l'ami Noony. Je l'appelle. Il me dit qu'il doit arriver à midi quarante. Il arrive à 13h. Je le retrouve à la gare avec Pandi. "Viens kiffer la proximité de notre appart", lui dis-je.
Le reste est d'un classicisme haut de gamme : posage d'affaires. Mangeage au McDo. Retirage de badge.
De toute façon, ça allait être une journée pépère, ce qui nous intéressait, c'était la soirée.
Pandi avait un plan pour squatter la soirée d'ouverture de la Quinzaine des réalisateurs, sur la plage.
Noony avait un plan pour squatter la soirée d'ouverture de la Semaine de la critique, sur la terrasse UGC.
Qui-Gon avait un plan pour squatter la soirée Audi Talent Awards.
Après un tour par le Short Film Corner pour l'apéro quotidien, ous passons l'après-midi à deviser autour de glaces avec Pandi et Noony en attendant le verdict des contacts respectifs des deux ronfleurs. J'échafaude un plan pour faire un calembours live avec une bière à la soirée de la Quinzaine en proposant à Agnès Varda, aka Caliméro, un demi.
Le soir arrive et la réponse se fait connaître : Pandi incrustera Bliss et Twilight (mmmm) à la Soirée de la Quinzaine tandis que Qui-Gon nous incrustera, sa copine et moi (pas mmmm), à la soirée Audi avant que Noony, via son partenaire de prod, employé à UGC, ne nous incruste à la soirée de la SIC chez UGC.
Les forces de la nature étant décidément pénibles cette année, nous ne pourrons aller à la soirée Audi qui, pour cause de vagues, est retardée d'une heure et reportée au VIP Room du Palm Beach.
Nous prenons donc notre mal en patience sur la Croisette en regardant un feu d'artifice et en attendant que Noony sorte de projo.
On attend. Il arrive. On galère. Oh la belle bleue. On obtient le feu vert. C'est parti.
Le reste des invités arrive devant l'immeuble : l'équipe du film, Gérard Jugnot, Dominique Besnehard...et Lionel Jospin.
Nous avançons tel le proverbial bétail, traversant le vestibule et s'entassant au pied des deux ascenseurs. Ceux-ci se relaient et peu à peu les convives montent jusqu'au moment où l'alternance des appareils fait que je me retrouve seul avec le groupe accompagnant l'ex-Premier Ministre, qui encourage le groupe d'avant à monter dans l'ascenseur, leur indiquant qu'on sera "dans la prochaine fournée". A peine les portes refermées, il demande alors, se jouant des interrogations politiquement correct auxquelles il était autrefois l'esclave, si "on peut dire 'fournée'". Les gens rient, évoquent une scène du film que je n'ai pas vu, ce qui amène alors le socialiste à nous raconter une anecdote :
"Vous savez, ma mère était sage-femme, et elle avait horreur des gros mots. Et je me rappelle qu'un jour, (là il pointe du doigt vers son fils) j'étais plus jeune que toi, et ma mère nous avait surpris en train de dire des gros mots (l'ascenseur arrive, nous entrons dedans, moi le premier, Jospin en deuxième, il est si proche de moi que je peux littéralement voir ses poils de nez grisonnants pas coupés). Elle s'était alors mis en colère, en nous grondant, elle nous demande 'Qu'est-ce que vous diriez, vous, si vous m'entendiez dire des gros mots?'. Et c'est alors qu'elle se lance dans une litanie de 'merde, con, bite, etc'."
Les gens rient. L'ascenseur arrive. Tout le monde descend. C'était l'une des expériences les plus surréalistes qui m'ait été donné de vivre. Être à 2cm d'un candidat à la présidence pour qui j'ai voté en train de balancer des "merde, con, bite, etc.".
Je rejoins donc mes compères sur la terrasse et surtout je retrouve Etienne D., barman extraordinaire qui nous avait déjà époustouflé l'an dernier avec ses cocktails maison de fou. On s'est pas fait prier, on les a juste enquillé.
On ne savait pas trop où donner de la tête entre une Sara Forestier mignonette, une bimbo de Michaël Youn caricaturale, et surtout une Elsa Zylberstein visiblement pompette qui semblait inviter tout le monde à danser. C'était tellement beau que j'ai essayé de capturer ce moment en vidéo avec mon iPhone, faisant semblant de passer un appel.
Je vois Thomas Langmann débarquer et j'hésite à aller lui pitcher un film. Ca attendra.
Engrainé par sa copine fatiguée et frileuse, Qui-Gon nous lâche. On profite encore avec Noony avant de décider de rentrer vers 2h30.
Une fois arrivé à l'appart, je découvre que mon conglomérat de couvertures a été transvasé dans la cuisine. Whatever. J'y suis resté jusqu'à mon départ.

To be continued...

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