Personne n'a relevé mon excellent calembours sur le refrain de Bob Morane, vous ne méritez pas la fin de mon compte-rendu.
4° jour
Je me réveille, lorsque Guillaume s'apprête à partir, les autres ayant déjà quitté le nid. Il reçoit un coup de fil d'une amie qui dit qu'elle a une place en trop pour le Mike Leigh. Il me la propose. Je comptais pas le voir mais ok, allez. On va bien voir quelques films quand même. Dfaçons, j'avais You Will Meet a Tall Dark Stranger juste après, donc pourquoi pas enchaîner. Et donc après le McDo traditionnel où nous entamons la répétition incessante de la question du jour (est-ce qu'on a bien nos places pour la soirée Wild Bunch?), on est parti. Ca fait du bien de se coucher dans un bon Leigh...mais ça le fait moins quand tu te réveilles avec mauvais Allen. Je sors tout rageux de ce voyage dans le 7e art du 3e âge pour retrouver mes comparses à l'appart. On s'effondre sur nos pieux à deviser sur du vent lorsque Qui-Gon nous appelle pour demander si ça nous dérange qu'un dénommé Ben Barnier, journaliste pour le site Global Post qui suivait QGJ pendant le festoche, vienne filmer les coulisses de Cannes, a.k.a. la fange à stupre de notre petit logis. Je comate. Noony pique mon iPhone pour jouer à Tetris. La copine de QGJ se prépare. Pandi lit. Et Ben Barnier interviewe Qui-Gon à côté. What a crazy Friday evening. Ignorant toujours ce qu'il adviendrait de notre soirée, on décide d'aller dîner. Soulé par l'amateurisme de la pizzeria, nous nous fixons sur le Sushi Ki, qui venait d'ouvrir. Un de ces resto où les plats circulent à travers le lieu sur un tapis roulant, sauf que là il s'agit d'une surface magnétique supra funky avec assiettes aimantées. Mysticofuturiste. Pandi nous laisse et qui nous accompagne? Benny B! Vêtu de nos plus beaux apparats, nous allons déguster notre poiscaille en nous interrogeant toujours sur l'organisation à venir. La copine de QGJ connaît quelqu'un qui peut nous incruster à la soirée sur le bateau Arte, mais on ne sait pas combien de personnes. Et on attend toujours le coup de fil du pote de Noony pour savoir combien de cartons d'invitations il avait en sa possession pour la soirée Wild Bunch. L'appel arrive : trois. Aïe. Barnier s'en fout, il ne comptait pas aller à une soirée. Il nous suivra donc jusqu'au port, où est amarré bateau Arte où la copine de Jinn attendra que sa copine la rappelle, pour qu'elle l'incruste elle et Qui-Gon, tandis que Noony guette la présence de son patron d'Arte, pour qu'il nous incruste, Noony et moi. Le patron arrive, il salue Noony. Noony le salue. Le patron monte sur le bateau. The End. On reste là à galérer un moment, comme d'autres dont une femme à l'allure de maman paumée. La copine de la copine de Jinn sort. Discussion. Négociations. Barnier en profite pour l'interviewer, elle et deux jeunes cainris sortis d'on ne sait où. Qui-Gon ne souhaite pas abandonner sa copine cette fois et donc nous annonce qu'il ne viendra pas à la soirée Wild Bunch. Il y aura donc un carton en trop. La maman paumée s'approche de Noony et moi pour nous demander ce qu'on attend, et si on peut l'incruster. On lui explique qu'on comptait squatter le bateau mais que ça a l'air mal barré et que de toute façon, on va bouger à une autre soirée. Elle sourit de notre situation similaire à la sienne. Un peu plus tard, alors que commençons à lâcher l'affaire avec le bateau mais qu'on attend toujours des nouvelles du pote de Noony pour savoir à quelle heure on se donne rendez-vous pour chopper l'une des navettes qui mène à la soirée Wild Bunch, la maman paumée s'adresse à nouveau à nous : "Moi je vous suis hein..." Hein? Mais d'où mais de quoi tu vas où toi? Meuf qui prend la confiance. Noony émet l'idée de l'embarquer vu qu'on a un carton en trop : "Elle a des gros seins". Mais la question ne se posera même pas vu que, 5 minutes plus tard, on la voit négocier avec le vigile marin à l'entrée du bateau de la société Expand 3D (les lunettes actives rouges là) située juste à côté du bateau Arte et après s'être déchaussée - consigne semblablement obligatoire pour monter sur ce bateau - elle y va. Surréalisme. Il est presque minuit. Les premiers bus pour la soirée Wild Bunch vont bientôt partir de la gare, pas loin du port. Et finalement, QGJ, sa copine et les cainris parviennent à être incrustés à la soirée Arte. On les laisse donc et on se dirige vers la gare. Le pote de Noony appelle, on lui dit qu'on se retrouve là-bas. Là-bas. On attend. Comme tant d'autres. Un bus est déjà parti, avec dedans l'amie de Noony qui avait eu la place en trop pour le Leigh. Un mec vient me demander si j'ai une invit en trop, je dis non (en me réjouissant d'en avoir une, moi). Je vois l'ami croisette passer au loin, se dirigeant vers le prochain bus au départ. Noony reçoit un texto d'une autre amie qui lui dit qu'elle ne viendra pas à la soirée parce qu'elle estime que c'est trop loin. On attend. Il est presque 1h du mat. Le pote de Noony n'arrive pas. Il n'appelle pas. Il appelle. Je ne peux écouter qu'un côté de la conversation. Ca discute. Ca parle. Nonny qui lui dit : "Ok donc c'est mort....ok...non...non c'est pas grave." Au départ, je crois, J'ESPERE, que c'est une blague. Noony secoue la tête de gauche à droite. Il n'a pas les invitations. Il y a eu un mic-mac dans l'organisation quelque part, un malentendu entre le pote de Noony et la personne qui devait lui passer les cartons. Les cartons n'existent pas. Après avoir raccroché, Noony, avec un sourire jaune, me confirme que c'est dead. Je demande des explications, il ne veut pas élaborer. Il me fait "allez lâche l'affaire, on rentre". Je suis VENERE. Je lâche pas l'affaire. Je peux pas accepter ça. Je reste silencieux, à ruminer. A réfléchir. C'est pas possible. There must be a way...there must be a way...there must be a... "Ta copine! Celle qui voulait pas venir parce que c'est trop loin, elle a son carton avec elle?" Oui. Noony l'appelle et va chercher le carton, je lui dis de rappeler son pote et d'essayer de voir ce qui est faisable. De mon côté, j'appelle Qui-Gon que j'avais vu prendre le numéro de téléphone de croisette l'autre jour et je lui demande de me l'envoyer par texto vu que je sais que croisette propose des fois les places qu'il a en trop sur son Twitter. On sait jamais. J'attends. Je reçois le texto. J'appelle croisette, au risque de passer pour un gros squatteur opportuniste. Avec le plus grand tact du monde, je lui explique la situation. Ultron-sympathique et cool, croisette me répond que malheureusement, non, il n'a aucun carton en rab. Et que les vigiles à l'entrée sont super relous là-dessus. Je raccroche. Mais je refuse de perdre espoir. J'attends. J'attends. Tout le monde arrive globalement en même temps. Noony. Le pote de Noony, sa copine et son crew. Il se confond en excuses. Je dis que c'est pas grave, c'est pas sa faute, puis je lui explique que Noony a trouvé un carton donc on en a plus qu'un à trouver, ce qui devrait être plus faisable...non? "Je vais voir ce que je peux faire". Pendant qu'il cherche autour de lui, Noony me demande "Will you be mad at me if I go?". Je réponds que non, j'aurai sans doute fait pareil. "Mais remember qui t'a rappelé le carton de ta copine." Le pote de Noony réapparaît : quedalle. Moment de gêne. Moment de LOSE. This is not happening...this CAN'T happen! Pas si près du but! Le pote de Noony commence à se diriger vers un des bus. Noony me regarde. "I gotta go, man". Moi : "Attends...aaaaaaaAAAAAAAAAAAAAAHHHHH putain....". It's over. Admit it, Hospyan. It's done. La copine du pote de Noony apparaît, un téléphone à l'oreille : "J'en ai une. Vous la voulez?" MAIS OUI EVIDEMMENT QU’ON LA VEUT !!!! Et pour ça, il va me falloir speeder de la gare jusqu’à quasiment l’autre bout de la Croisette pour retrouver un gars devant le Miramar le plus vite possible parce qu’il se rend à une AUTRE soirée et faut que je choppe son carton avant. Le tout en costard avec des pompes de ville. Un dernier regard vers Noony. - Tu m'accompagnes? - Nan, je t'attends ici. - Enculé. Je pars en courant, je saute les barrières, je fuse à travers les rues, essayant de trouver un raccourci, je fais du stop! La toute première voiture me prend, super sympa, mais la circulation, même à 1h du mat, est impossible. Après à peine 50 mètres, je descends et poursuit à pied. Courant, marchant, courant, marchant. J'arrive devant le Miramar, j'appelle le mec. Faut que je rebrousse un peu chemin, il sort d'une teuf sur la plage. Je le retrouve, je récupère le carton, le remercie. Et là je souffle. Je repars en marchant, par les petites rues. Espérant croiser un taxi vu que j'ai juste PLUS DE JAMBES. Mais j'en verrai jamais. J’arrive lentement à la gare où il y encore plein de gens et plein de bus. Je monte à bord, je m’installe exténué au fond du car, comme en colo, entouré d’américains à donf. Le bus part. J’essaye de pas m’endormir tout en me reposant afin d’être d’attaque pour la soirée. Vingt minutes après environ, on arrive devant une sorte de palais des sports. Je flippe quelques instants que ce soit tout pourri. Je descends du bus. J’avance vers l’entrée. Je donne mon carton. Je traverse la foule de fumeurs, exilés dehors devant le lieu. Je pénètre le bâtiment. Et je laisse l’ambiance me pénétrer, au fur et à mesure que j’avance dans un long couloir obscur. Ca enfle. BOOM. BOOM. BOOM. BOOM. BOOM. BOOM. La salle a été transformé en giga boîte de nuit. Blindée de monde. J’aperçois Noony avec…Art Core ! Il m’accueille avec un sourire et une vodka Coca toute prête que je descends d’une traite. Aaaaah much betteeerrrr. On retourne prendre chacun deux verres pour ensuite rejoindre les autres. Sur le chemin, Noony me fait découvrir la thématique de la soirée : sex, drugs, rock n roll and the end of the fucking world. Des lits entourent la piste de danse. Sur chaque lit, des menottes. On trouve également des masques d'animaux : mouton, tigre, porc, éléphant. Sur la scène où règne le DJ, des poupées gonflables. Aux coins de la salle, différents hors sujet : un stand de glaces, mais surtout une structure en scratch avec un trampoline où tu vas te coller vêtu d’une combinaison en velcro après avoir fait un salto, et, last but not least, une structure gonflable où on t'attache un élastique, fixé à une extrémité de la structure, et on te donne un ballon que tu dois aller touchdowner à l'autre bout de la structure, ce que tu ne peux évidemment pas faire vu que l'élastique te tire violemment en arrière. On retrouve les autres qui m'acclame, heureux que tout se soit bien terminé. And let the festivities begin. J'ai enfilé mes lunettes de soleil, pour le staïle, pour la légende (oui parce que je voyais plus rien du coup après), et c'est parti. J'ai enquillé les vodka Cranberry pour aller danser sur absolument tout et n'importe quoi, le DJ mixant du Frank Sinatra avec du Jay-Z. Mais Killing in the Name Of fait toujours son effet. Sans oublier un petit Bohemian Rhapsody qu'on s'est tous mis à chanter hors piste (il y a une vidéo et c'est un triste spectacle!). De temps en temps, je partais chercher un verre et je retrouvais Noony accompagné d'une poupée gonflable munie d'un énorme zgeg ou portant un matelas au milieu de la piste (?). Faut dire qu'on s'est pas gêné pour s'emparer des coussins et se livrer à une bataille de polochons explosive. Enfin après tout c’est normal qu’une boîte de nuit fasse soirée mousse. Mais c’était pas le même style de mousse. Que dire de plus, c’était assez ouf. J’ai pu voir un pote au pote de Noony, déjà rencontré au festival de l’an dernier, chopper 3 meufs différentes en l’espace d’une demi-heure, comme un personnage tout droit sorti de notre scénario. J’ai également, comme l’an dernier aussi, craqué mon fut en m’accroupissant trop vite. Let’s make it a tradition. Sur le coup des 5h du mat, alors que Noony m'intime de rentrer, je réussis à le convaincre de me rejoindre sur la structure gonflable, envahie ensuite par les convives en mode trampoline. Un préposé au jeux vient me voir : "la structure n'est pas faite pour danser mais pour jouer au rugby, veuillez descendre". Ouais, ok, garde la pêche. Noony me dit "je pars dire au revoir aux gens et on y va". Moi : "ok je t'attends ici". Il disparaît. Revient. "Ils sont tous partis!". Bon, il est temps de rentrer. On sort, avec un acouphène d'enculé. On choppe le bus au départ. On s'assoit tous devant, comme des premiers de la classe. Trempés. Morts. Vingt minutes plus tard, arrivés à la gare, on se réjouit une dernière fois - mais quelle fois! - de la proximité de l'appartement. On monte. On se couche. On dort. Remember today, brother. Today life is good.
Epilogue : Le dernier jour. Le dimanche. Je me réveille à 11h30. Je traînouille. Je rejoins Noony pour le dernier McDo cannois. Je rentre à l'appart faire ma valise tandis que les autres vont voir le Tavernier. Je comate seul jusqu'à l'heure du départ. Noony me rejoint à la gare pour que je lui refile les clés de l'appart. Je prends mon train. See you next year.
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