Forum de FilmDeCulte

Récits croisés de deux destins urbains :
Adela a décidé de commencer une nouvelle vie. Elle quitte sa petite ville de province pour s'installer à Madrid avec son bébé. Malgré les difficultés qu'implique un tel changement, elle trouve un travail et noue de nouvelles amitiés. C'est alors qu'un attentat terroriste brise sa vie.
Antonia est propriétaire d'un petit supermarché à Madrid. Elle mène une vie tranquille, entourée de son compagnon et de ses trois filles. La paix familiale se brise lorsque sa fille ainée lui demande de l'argent pour s'acheter un appartement.

Sélectionné l'année passée à Un Certain regard et gagnant du Goya au nez et à la barbe de L'Orphelinat, La Soledad est à mon humble avis poli une bonne purge des familles. C'est surtout handicapé par un dispositif formel écrasant, de sa polyvision (des split-screen avec deux points de vue différents sur la même scène et le même lieu) finalement exploitée pratiquement toujours à vide (genre une moitié d'écran sur Antonia qui pêle sa carotte, l'autre sur son linge qui pend) et qui ressemble, à part quelques exceptions (celles jouant sur la soledad... même si on a vite fait le tour), à un gadget; à ses longs plans fixes et insistants remplis de sens qui flottent sur du repassage ou une meurtrie qui s'essuie nue au sortir de la douche. D'un côté, comme de l'autre, ça ne sert jamais le récit et ça coupe au sécateur toute naissance d'émotion puisqu'on ne voit que les fils.

Ensuite, plus simplement, c'est beaucoup trop long, et très ennuyeux (accroche-toi à la première demi heure bavassante). C'est dommage parce que j'aime bien le choix du film de jouer sur l'ellipse et de pousser le drame hors du cadre, et j'aime bien le visage de Petra Martinez.

Ca faisait longtemps que je n'avais pas vu une projo de pelicular où autant de gens partaient avant la fin.

2/6

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Doll, it's a heartbreaking affair

Après un premier long assez impressionnant (las horas del dia, sorte d'American Psycho ibérique), Jaime Rosales s'écroule sous son dispositif et son austérité naturelle, là où d'autres te caseraient du Jay-Jay Johanson ou du Arvo Part plutôt que de jouer sur l'interprétation à sec. Là ça dure quand même 2h15.
Déjà je trouve que le titre est mal choisi puisqu'il est plus de question de deuil et de souffrance que de solitude. Ensuite il utilise des split screen d'une manière assez classe d'un point de vue immobilier en coupant l'écran en deux pour faire croire que les personnages sont chacun dans une pièce à côté alors que pas du tout, ou encore en filmant deux personnages en train de discuter ensemble comme s'ils parlaient dans le vide. Enfin c'est assez répétitif, assez creux (toujours cette habitude à la mode complètement stupide de chapitrer les films), très long et lent, malgré quelques instants qui sortent le film de la torpeur (l'intégration des attentats de Madrid).
Grosse déception quand même, ce qui n'a pas empêché le film de moissonner les Goyas.
2/6